L’Otan envisage l’utilisation de ses Awacs par la coalition anti-EI
L'Alliance cherche comment soutenir le groupe conduit par les Etats-Unis de lutte contre l'Etat islamique en Irak et en Syrie ; la possibilité des avions de surveillance va être étudiée
L’Otan a détaillé jeudi les pistes de soutien pratique que l’Alliance envisage d’apporter à la coalition contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie conduite par les Etats-Unis, notamment par le biais de ses avions de surveillance Awacs.
« Nous avons discuté de la façon dont l’Otan pourrait soutenir davantage la coalition », a déclaré son secrétaire général, Jens Stoltenberg, en rendant compte devant la presse d’une réunion des 28 chefs de la diplomatie de l’Alliance qui se poursuivra vendredi à Bruxelles.
« Nous allons étudier cette possibilité », a ajouté Stoltenberg.
Ce soutien pourrait prendre la forme « d’appareils Awacs opérant dans le territoire de l’Otan et l’espace aérien international », qui voleraient « au-dessus de la Turquie et de la Méditerranée », formant ainsi un arc autour de l’Irak, de la Syrie et de la Libye notamment, a-t-il précisé.
Les Awacs sont des avions dotés de puissants radars qui leur permettent de surveiller l’activité militaire aérienne à des centaines de kilomètres à la ronde. Ils peuvent aussi être transformés en postes de commandements pour des raids et autres opérations aériennes.
En février, les ministres de la Défense avaient accepté d’engager la quinzaine d’Awacs dont dispose l’Otan, mais uniquement dans les pays de l’Alliance, afin que ceux-ci puissent libérer leurs appareils pour les prêter à la coalition anti-EI.
Résumant l’état d’esprit général, le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a souligné qu’une « participation explicite et formelle de l’Otan dans la lutte (de la coalition) contre l’EI n’est certainement pas la bonne réponse ».
L’Otan a en effet décidé de ne pas donner suite à une demande des autorités américaines de rejoindre comme un « membre à part entière » cette coalition qui conduit des frappes aériennes en Syrie et en Irak.
En revanche, d’autres formes de soutien de « niche » sont envisagées. Stoltenberg a ainsi annoncé qu’ « une équipe d’évaluation » serait dépêchée en Irak « dès que possible, pour explorer la possibilité d’assurer des entraînements de l’Otan » dans ce pays.
D’ici à la fin 2016, l’Alliance, déjà active dans ce domaine, aura formé « plusieurs centaines d’officiers irakiens » sur une base installée en Jordanie, en matière de médecine militaire, de déminage d’engins explosifs improvisés et de planification civilo-militaire, a expliqué le patron de l’Otan.
Stoltenberg a par ailleurs décrit des missions de formation ou de soutien à l’armée en Jordanie, notamment concernant la cyberdéfense, en Tunisie (forces spéciales et renseignement) et rappelé que les Alliés avaient proposé une mission d’appui au nouveau gouvernement d’unité libyen, qui n’a pour l’heure pas manifesté d’intérêt à ce propos.