L’UE et les pays du Golfe appellent à éviter l’escalade au Moyen-Orient
Outre les conflits en cours, la réunion à laquelle participait aussi Mohammed ben Salmane, a abordé les thèmes du commerce, de l'énergie et du dérèglement climatique

Les dirigeants de l’Union européenne (UE) et de six États du Golfe, réunis en sommet à Bruxelles, ont uni leurs voix mercredi pour appeler à éviter un embrasement général au Moyen-Orient.
Ce sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’UE et du Conseil de coopération du Golfe (CCG) – Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar — était une première.
« Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir et mobiliser toutes nos compétences diplomatiques pour arrêter l’escalade extrêmement dangereuse » au Moyen-Orient, a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, au début de cette réunion qu’elle a qualifiée « d’historique ».
Une deuxième édition est déjà prévue à Ryad en 2026.
Dans une déclaration commune, l’UE et le CCG ont appelé à des cessez-le-feu « immédiats » à Gaza mais aussi au Liban où Israël intensifie depuis un mois ses frappes contre les bastions du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah pro-iranien.
« Nous avons besoin d’un règlement pour ces conflits. Nous devons trouver une solution à la cause palestinienne. Nous espérons que ce premier sommet sera la première étape pour consolider nos liens historiques et intensifier nos relations au niveau politique, économique et culturel », a déclaré l’Émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al-Thani, président en exercice du CCG.

Depuis près d’un an, des tirs du Hezbollah ciblent régulièrement des positions israéliennes proches de la frontière libanaise. Le groupe terroriste chiite libanais, soutenu par l’Iran, affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza dans le cadre de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas qui s’y déroule.
La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
Traditionnellement alliées des Occidentaux, les monarchies du Golfe se sont récemment rapprochées de l’Iran après des années de tensions avec leur voisin.
Elles ont appelé à maintes reprises à la création d’un État palestinien, à côté d’Israël, certains jouant un rôle clé dans les pourparlers pour obtenir la conclusion d’un accord de « trêve contre libération d’otages ».
On estime que 97 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 34 otages dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne.
Déclaration commune sur l’Ukraine
Sur l’Ukraine, malgré des divergences de vues, l’UE et les six États du Golfe ont réussi à s’accorder sur une formulation conjointe.
Ils ont souligné « la nécessité de parvenir, dès que possible, à une paix globale, juste et durable » tout en réaffirmant leur « attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale [du pays] à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues ».
Les crises géopolitiques « ont causé d’immenses souffrances humaines, nous devons donc agir avec plus de détermination et changer le cours de l’histoire. L’avenir de nos deux régions est totalement interconnecté », a estimé le président du Conseil européen, Charles Michel.
Outre les conflits en cours, la réunion à laquelle participait également le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, a abordé les thèmes du commerce, de l’énergie et du dérèglement climatique.
« Nous sommes convenus de faire avancer les négociations sur un accord de libre-échange, et nous devrions poursuivre toutes les options pour renforcer notre coopération économique et nos relations commerciales avec tous les partenaires », s’est félicité le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, lors d’une conférence de presse à l’issue du sommet.
L’UE est le deuxième partenaire commercial des pays du CCG, mais les discussions sur un accord de libre-échange, lancées dans les années 1990, n’ont jamais abouti.

En toile de fond figurait aussi la question des droits humains.
L’organisation Human Rights Watch (HRW) a appelé l’UE à faire pression sur ses invités du jour pour obtenir des évolutions, notamment sur les droits des femmes, les droits du travail, la liberté d’expression et l’emprisonnement des opposants politiques.
La déclaration adoptée mercredi soir mentionne un « engagement » commun « à assurer le respect, la protection et la promotion des droits humains universels ». L’UE et le CCG assurent qu’ils approfondiront le dialogue sur ces questions « qui constituent un élément clé » de leur coopération.