L’Union des partis de droite se déchire sur le sort de HaYamin HaHadash
En colère depuis le départ de Bennett et Shaked d'HaBayit HaYehudi, Peretz, le chef du parti, ne soutient pas leur demande de recompter les votes des soldats
Si les élections de mardi ont été positives pour la droite israélienne dans l’ensemble, elles ont pourtant révélé la division et les dissensions au sein de la communauté sioniste religieuse.
Jeudi, les divisions politiques entre les différents partis religieux sionistes ont cependant éclaté au grand jour, dans un règlement de compte en forme d’escalade entre les deux chefs de l’Union des partis de droite au sujet de la position à adopter vis-à-vis du parti HaYamin HaHadash et de celui d’extrême droite Otzma Yehudit.
Le conflit a commencé quand il est clairement apparu jeudi matin que le décompte des votes tardifs des soldats déployés ne serait peut-être pas suffisant pour faire passer le seuil d’éligibilité au parti HaYamin HaHadash, dirigé par les deux anciens chefs du parti religieux sioniste HaBayit HaYehudi Naftali Bennett et Ayelet Shaked.
La nouvelle, avec la précision qu’il manque peut-être au parti HaYamin HaHadash seulement quelques centaines de voix pour entrer à la Knesset, a conduit Shaked et Bennett à demander à recompter ces votes.
Leur ancien parti, HaBayit HaYehudi, fait maintenant partie de la liste de l’Union des partis de droite, aux côtés de l’Union nationale et du parti d’extrême droite Otzma Yehudit. Ensemble, les trois partis devraient disposer de quatre ou cinq sièges dans la nouvelle Knesset.
Rafi Peretz, le nouveau chef HaBayit HaYehudi, dans une décision qui a été vue comme une tentative de punir Bennett et Shaked pour avoir abandonné le parti pendant la campagne électorale, a publié un communiqué tard mercredi soir pour soutenir la commission centrale électorale en prenant ostensiblement soin de ne pas demander un nouveau décompte des bulletins.
« Au cours de dernières heures, nous avons entendu des rumeurs sur le décompte des votes des soldats », a déclaré Peretz. « J’ai une confiance totale dans [le président de la commission centrale électorale] le juge de la Cour suprême Hanan Melcer, et nous attendrons calmement et avec responsabilité un communiqué officiel de la commission centrale électorale ».
En réaction, Bezalel Smotrich, le chef de l’Union nationale, deuxième sur la liste de l’Union des partis de droite, a ouvertement défié Rafi Peretz, en déclarant qu’il soutenait la demande d’un nouveau décompte et qu’il espérait que le parti HaYamin HaHadash puisse entrer à la Knesset.
« Nous allons nous joindre à la demande de Shaked et de Bennett pour recompter les votes des soldats », a-t-il ainsi écrit sur Twitter jeudi.
« Il y a quelque chose qui ne sent pas bon ici, comme s’il s’agissait d’une tentative de supprimer des sièges [parlementaires] d’un parti de droite, nous ne devons laisser cela se produire sous aucune circonstance », a-t-il ajouté.
Le désaccord s’articulait autour de deux points : le possible désir d’HaBayit HaYehudi de voir le parti HaYamin HaHadash disparaître dans l’espoir que le courant libéral de la communauté religieuse sioniste, dont beaucoup de membres ont voté pour HaYamin HaHadash, se tournera vers HaBayit HaYehudi aux prochaines élections ; et le fait que l’entrée du parti de Bennett et Shaked à la Knesset changerait les pourcentages de vote pour tous les partis, réduisant ainsi la représentation de l’Union des partis de droite de cinq sièges possibles à quatre.
Plus tard jeudi, alors que des officiels d’HaBayit HaYehudi et de l’Union nationale se critiquaient mutuellement pour déterminer s’il fallait aider ou non HaYamin HaHadash à entrer à la Knesset, Smotrich en a rajouté, en affirmant qu’HaYamin HaHadash était un allié vital dans le prochain combat contre un possible plan de paix proposé par les Etats-Unis.
« Soyons clairs, a-t-il écrit, un large bloc de droite, avec quatre sièges de plus pour la droite idéologique qui se tiendront à nos côtés pour empêcher Netanyahu [d’aller vers la gauche] quand le plan de Trump sera présenté, est mille fois plus important qu’une vengeance stupide, et plus [important] qu’un siège de plus pour nous ».
Il a ajouté : « Je suis en colère pour ce que Bennett et Shaked ont fait, mais l’Etat d’Israël est plus important que cela. Quiconque disant le contraire – dans une référence apparente à Peretz – n’est qu’un petit politicien égoïste ».
Au final, la lutte pour un siège supplémentaire pour l’Union des partis de droite pourrait ne pas avoir beaucoup de sens, puisque le parti pourrait descendre dans tous les cas à quatre sièges une fois que le décompte des voix des soldats et des diplomates sera achevé.