L’Université de Berkeley acquiert l’intégrale des photos de Roman Vishniac
La fille de l'artiste qui avait photographié la vie juive en Europe d'avant-guerre, et les premières années d'Israël, veut "maintenir ses travaux en vie"
Un musée juif américain de l’université de Berkeley, en Californie, a acquis l’intégrale de Roman Vishniac, célèbre photographe de la vie juive en Europe de l’Est avant la Shoah.
La Magnes Collection of Jewish Art and Life a annoncé en avoir fait l’acquisition mardi. Le conservateur d’art Francesco Spagnolo a déclaré que la collection comprend 6 500 clichés imprimés, 10 000 diapositives et 40 albums de négatifs, 20 classeurs de planches de contact, 1 500 tirages scientifiques et 400 enregistrements audiovisuels, et de nombreux cahiers et documents personnels.
Vishniac, qui est décédé en 1990, est connu pour son travail « Un monde disparu », publié en 1983 et comprend des photos de Juifs prise dans les années 30, alors que le spectre du nazisme s’abattait sur le monde.
Vishniac a pris de nombreuses photos à la demande de l’American Jewish Joint Distribution Committee (JDC). Le JDC a ensuite aidé Vishniac, né en Russie, à fuir l’Europe, occupée par les nazis, pour les Etats-Unis.
Vishniac a également photographié des Israéliens aux premiers jours du pays et a fait de nombreuses images scientifiques.
« Il regardait l’humanité avec un œil scientifique, et regardait les sciences avec un œil humaniste », a confié Spagnolo au The Jewish Weekly of Northern California.
La collection est un cadeau de la fille du photographe Mara Vishniac Kohn, âgée de 92 ans, qui vit à Santa Barbara, en Californie, et de ses enfants Naomi et Ben Schiff. Elle avait été prêtée, depuis 2005 au Centre international de la photographie à New York.
« Mes objectifs pour cette collection sont de garder le monde vivant, et, d’une certaine manière, à empêcher ces gens de mourir à nouveau », a déclaré Vishniac Kohn dans un communiqué de l’université de Berkeley. « J’ai bon espoir que ces documents, et les travaux de mon père, soient associés à notre vie actuelle, et avec les vies de la jeunesse d’aujourd’hui. »