L’Université de Zurich restitue deux oeuvres spoliées par les nazis
Les deux portraits sur bois datent de l'Egypte romaine et ont été rendus aux héritiers de Rudolf Mosse, magnat de la presse juif de la République de Weimar

L’Université de Zurich a restitué deux œuvres spoliées par les nazis aux héritiers de Rudolf Mosse (1843-1920), un magnat de la presse juif de la République de Weimar, selon un communiqué publié mardi.
Les œuvres, deux portraits sur bois d’un jeune homme et d’une jeune fille, datent de l’Égypte romaine (1er et 2ème siècle après Jésus-Christ). Ces portraits, exécutés de leur vivant et conservés par les particuliers jusqu’à leur mort, étaient posés dans le sarcophage près du visage de la momie, selon les rites funéraires égyptiens.
Ces tableaux faisaient partie de la collection Mosse, qui a été héritée par sa fille Erna et son mari Hans Lachmann.
Selon l’avocat de l’institut d’archéologie de l’Université de Zurich, ils ont été remis aux ayant-droits de Erna et Hans Lachmann : leur petite-fille, ainsi qu’une fondation et une université, toutes domiciliées aux Etats-Unis.
L’Université de Zurich avait acquis ces portraits en 1979, ainsi que 7 autres exemplaires auprès de l’actrice américaine Paulette Goddard, qui était la veuve de l’écrivain allemand Erich Maria Remarque, auteur du livre « A l’ouest rien de nouveau ».
Pacifiste déclaré, Erich Maria Remarque avait été poursuivi par les nazis, et déchu de sa nationalité allemande.
A partir de 1933, il a vécu en Suisse et aux Etats-Unis.
« En dépit de longues recherches, on n’a pas su comment Erich Maria Remarque était entré en possession de ces objets, et qui étaient les précédents propriétaires », a indiqué l’Université de Zurich.
Ce qui est sûr en revanche, c’est qu’ils faisaient partie de la collection Mosse, qui avait été spoliée par les nazis, ajoute l’Université, qui se base sur les conclusions de recherches menées en 2015.
Les collections antiques de l’Université de Zurich comptent environ 6.600 objets et 1.500 moulages de sculptures. Sur la base des recherches menées par l’Institut d’archéologie, l’affaire des deux portraits de momies serait un cas unique.