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"C’est le syndrome Paty"

Lyon 2 : enquête après l’irruption de militants lors d’un cours, le professeur qualifié de « sioniste »

Fabrice Balanche dit avoir été qualifié "de pro-israélien, de sioniste et d’islamophobe" après avoir "dénoncé la tenue de l’Iftar à l’université"

Un large tag « Soutien a la lutte armée palestinienne » à l’université Lyon-II, le 11 octobre 2023, peu après l’attaque du Hamas contre Israël. (Crédit : UEJF)
Un large tag « Soutien a la lutte armée palestinienne » à l’université Lyon-II, le 11 octobre 2023, peu après l’attaque du Hamas contre Israël. (Crédit : UEJF)

Fabrice Balanche, maître de conférences à l’université Lumière Lyon 2, a été contraint de quitter son cours le 1er avril, suite à l’irruption de militants d’extrême-gauche.

Ceux-ci protestaient contre la décision de la direction d’interdire une soirée prévue le 25 mars célébrant la rupture du jeûne et la fin du Ramadan dans l’enceinte de l’université. Le vendredi précédant les perturbations lors du cours, le 28 mars, ils avaient déjà bloqué le campus. La veille des perturbations lors de son cours, le 31 mars, Fabrice Balanche s’était exprimé sur la chaine CNews et avait dénoncé un activisme de militants « islamogauchistes », notamment ceux du syndicat Solidaires Étudiants, au sein de l’établissement.

Dans un communiqué transmis ce vendredi 4 avril, l’université a affirmé avoir saisi le procureur de la République, qui a ouvert une enquête. Fabrice Balanche a lui déposé plainte. Une « protection fonctionnelle » a été aussitôt accordée au professeur – c’est-à-dire une prise en charge de ses frais de justice, dans ce cas – et un suivi par la chargée de prévention lui a également été proposé.

Le parquet de Lyon a indiqué vendredi avoir ouvert une enquête pour « entrave à l’exercice de la fonction d’enseignant » après cet incident.

Dans des vidéos relayées sur X, une quinzaine d’individus vêtus de noir, cagoulés, encapuchonnés ou masqués, entourent le bureau du professeur le 1er avril. Ceux-ci crient « Sionistes, racistes, c’est vous les terroristes ! », tandis que le professeur, impassible, rassemble ses affaires et s’en va calmement, suivi par les militants. Ces derniers ont également déployé une banderole « Pour une Palestine libre ».

« Le meneur, un grand masqué et barbu, a commencé à m’invectiver directement en me traitant de pro-israélien, de sioniste et d’islamophobe, parce que j’avais dénoncé la tenue de l’Iftar [rupture du jeûne dans l’islam] à l’université sur CNews », a expliqué le maître de conférences au Figaro Étudiant. « Mais je précise qu’il n’y a pas eu de violence. »

« Nous avons franchi un cap : il y avait déjà eu des manifestations islamogauchistes, mais c’est la première manifestation islamiste à l’université avec une revendication clairement religieuse », a-t-il ajouté.

« Les accusations non étayées d’islamophobie sont des tentatives d’intimidation des enseignants qui ne doivent pas rester impunies », a-t-il dénoncé, après avoir déjà été accusé d’islamophobie pour des propos prononcés le 12 mars dernier lors d’une conférence où il s’exprimait sur les attentats islamistes, dix après Charlie Hebdo et le Bataclan. Une salle de son université est occupée par le collectif « Autonomes Lyon 2 » – des militants d’extrême gauche qui se définissent sur Instagram comme « anti-colons » et « anti-France » – depuis mi-février.

« Le parquet décidera si la situation justifie ou non de m’accorder une protection physique », a expliqué Fabrice Balanche, qui a salué le soutien de l’université. « On voit où peuvent mener les accusations d’islamophobie balancées à tort et à travers. C’est le syndrome Paty. »

Le groupe Autonomes de Lyon 2, qui revendique l’action contre le professeur sur les réseaux sociaux, assure que cela n’a rien à voir et reproche à M. Balanche « des positions inacceptables sur la Palestine et la Syrie ».

Vendredi 4 avril, les ministres de l’Éducation nationale Élisabeth Borne et le ministre chargé de l’Enseignement supérieur Philippe Baptiste ont réagi dans un communiqué commun, dénonçant les faits du 1er avril comme « absolument inacceptables » et appelant l’université « à la plus grande fermeté ».

« Rien ne peut justifier que des individus masqués et cagoulés menacent un professeur et le contraignent à interrompre son cours. (…) Nous soutiendrons toujours les professeurs victimes de tels agissements. (…) Les élèves qui se seraient rendus coupables de ces actes graves devront être sanctionnés », ont-ils ajouté.

« Les écoles, les universités, pas plus que les mairies, ne sont des lieux destinés à l’expression religieuse. Ce type de pression communautariste est inacceptable », a affirmé samedi le Premier ministre François Bayrou dans une interview au Parisien.

« Quand les extrêmes essaient de mettre la main sur l’université, on file du mauvais coton ! Et ces mouvements de déstabilisation sont de plus en plus fréquents. Ces violences, et ces pressions, je le dis, ne peuvent pas avoir droit de cité en France », dit Bayrou.

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