Lyon : une cérémonie pour les Justes parmi les Nations critiquée par des pro-Palestinien
Le Collectif 69 Palestine estime que s'il est important de « distinguer les Justes », cela ne peut se faire en présence des représentants « d’un État génocidaire »
Dimanche 8 septembre, l’Hôtel de Ville de Lyon a accueilli une cérémonie de remise de médaille « Juste parmi les nations » malgré les critiques d’un collectif pro-palestinien, selon le magazine local Lyonmag.
Décernée par l’État d’Israël, cette distinction a été remise aux descendants de Robert et Henriette Joly et à ceux de Jeanne Floccard pour reconnaître, à titre posthume, leur courage qui a permis de sauver une mère et son fils juifs de la déportation.
La famille Borach habite à Lyon lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate. En octobre 1943, Louis Borach et ses deux frères sont arrêtés dans leur propre commerce, envoyés à Drancy puis déportés vers Auschwitz d’où ils ne reviendront pas.
Un de leurs employés part prévenir la femme de Louis, Tita, qui part se cacher avec son fils Jacques, âgé de 15 ans, chez une amie, Jeanne Floccard. Mais la cachette n’était pas un lieu sûr car le fils de Jeanne Floccard était lui-même recherché parce qu’il appartenait à un réseau de résistance.
Un autre couple d’amis, Robert et Henriette Joly, propose alors de cacher Tita et Jacques dans leur résidence secondaire à Belley. Ils inscrivent Jacques dans un pensionnat catholique pour qu’il puisse continuer ses études, avec la complicité du père Adam, directeur de l’institution et avec l’accord de l’évêque. Tita, elle, restera cachée chez les Joly jusqu’à la fin de la guerre.
En mai 2022, l’institut Yad Vashem a décerné à Jeanne Floccard ainsi qu’à Robert et Henriette Joly le titre de Juste parmi les Nations.
Mais la cérémonie de remise des médailles, présidée par Osnat Ménashé en tant que directrice du département de diplomatie publique, a fait l’objet de critiques de la part du Collectif 69 Palestine.
Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, le collectif dénonce : « À l’heure où un génocide se déroule à Gaza et où les assassinats aux fins d’annexion de la Cisjordanie montent en flèche, à l’heure où la barbarie israélienne se déchaîne vis-à-vis des civils palestiniens, il est particulièrement choquant que la représentante d’Israël soit invitée à l’Hôtel de Ville de Lyon ».
« S’il est tout à fait fondé de reconnaître et de distinguer les Justes, cela ne peut se faire avec les ambassadeurs d’un État génocidaire », peut-on lire.
Le mémorial de la Shoah de Yad Vashem, situé à Jérusalem, est l’organisme qui décerne cette citation.
Le collectif demande par conséquence que « l’ambassade criminelle » ne soit pas présente à cette cérémonie.
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, le Collectif 69 Palestine organise des manifestations pro-palestiniennes toutes les semaines à Lyon.