Maersk continuera à contourner la mer Rouge malgré l’opération sécuritaire de l’UE
"Nous pensons toujours que naviguer via le Cap de Bonne Espérance et autour de l'Afrique est la solution la plus raisonnable à l'heure actuelle", a estimé le géant du transport maritime
COPENHAGUE – La compagnie maritime Maersk a déclaré vendredi qu’il était trop tôt pour reprendre les traversées de la mer Rouge en raison de la persistance d’un niveau de risque élevé, malgré une initiative de l’Union européenne (UE) visant à renforcer la sécurité dans la région.
Maersk, l’une des plus grandes sociétés de transport maritime par conteneurs au monde, a suspendu son trafic en mer Rouge le 5 janvier et a depuis redirigé ses navires vers le cap de Bonne-Espérance.
La mission navale de l’UE dans le sud de la mer Rouge a été lancée en février afin de protéger cette voie commerciale maritime essentielle contre les attaques de drones et de missiles menées par les Houthis du Yémen, qui affirment agir en représailles à la guerre menée par Israël contre le groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza.
Dans une déclaration publiée sur son site web, Maersk a indiqué qu’il savait que d’autres compagnies maritimes avaient continué à naviguer en mer Rouge ou avaient annoncé des projets de reprise de la navigation.
« Nous continuons d’estimer que la situation actuelle ne nous permet pas de prendre une décision similaire. »
« Nous continuons de penser que la navigation via le cap de Bonne-Espérance et autour de l’Afrique est la solution la plus raisonnable à l’heure actuelle et celle qui permet la meilleure stabilité de la chaîne d’approvisionnement », a ajouté le communiqué.
L’armée israélienne a confirmé mardi soir qu’une « cible aérienne suspecte » avait frappé une zone ouverte près d’Eilat tôt lundi matin et qu’il s’agissait d’un missile de croisière.
Les Houthis du Yémen ont revendiqué la responsabilité du missile, qui a traversé l’espace aérien israélien depuis la mer Rouge.
Il n’y a ni dégâts ni blessés et, selon Tsahal, le missile a été suivi par l’armée de l’air pendant toute la durée de l’incident.
C’est la première fois qu’un projectile des Houthis touche le territoire israélien. Lors des attaques précédentes, des missiles et des drones lancés depuis le Yémen ont frappé des pays voisins ou ont été interceptés par les défenses aériennes.
Tsahal a déclaré poursuivre l’enquête sur l’incident.
Les Houthis du Yémen ont commencé à attaquer des navires dans le golfe d’Aden et la mer Rouge en novembre dernier, une action destinée, selon eux, à marquer leur solidarité avec les Palestiniens de Gaza dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hamas, qui a débuté par l’assaut barbare du groupe terroriste sur le sud d’Israël, le 7 octobre dernier.
Les attaques des Houthis ont perturbé le transport maritime mondial, obligeant les armateurs à se réorienter vers des trajets plus longs et plus onéreux autour de l’Afrique australe. Le coût de l’assurance d’un voyage de sept jours à travers la mer Rouge a augmenté de plusieurs centaines de milliers de dollars. Au-delà des préjudices économiques, les attaques ont également alimenté les craintes que la guerre entre Israël et le Hamas ne s’étende et ne déstabilise l’ensemble du Moyen-Orient.
Bien que le groupe ait affirmé ne viser que les navires appartenant à Israël ou liés à ce pays, il a fréquemment pris pour cible des navires ayant des liens ténus, voire inexistants, avec le pays, mettant ainsi en péril la navigation sur une route essentielle pour le commerce entre l’Asie, le Moyen-Orient et l’Europe. Parmi ces navires, il y en a eu au moins un qui transportait une cargaison destinée à l’Iran, le principal mécène des Houthis.
Les États-Unis et le Royaume-Uni ont commencé à frapper des cibles houthies au Yémen en janvier, mais malgré cela, le groupe terroriste ne se laisse pas dissuader et est capable de lancer des attaques importantes.