Malaisie : découverte d’objets utilisés pour le meurtre de l’expert du Hamas
Les autorités affirment que des hommes armés ont utilisé de faux passeports de Serbie et du Monténégro pour entrer en Malaisie et exécuter Fadi al-Batsh le mois dernier

La police malaisienne a déclaré samedi qu’elle avait localisé les armes et le véhicule utilisés par les tueurs qui ont abattu un expert en fusée et drone du Hamas à Kuala Lumpur le mois dernier.
L’inspecteur général de la police Mohamad Fuzi Harun a déclaré aux journalistes que les autorités tentaient actuellement de localiser le propriétaire du véhicule, selon le journal malaisien New Straits Times.
Fadi al-Batsh, considéré comme un expert en fusées et drones, était en route pour les prières du matin le 21 avril quand il a été assassiné par des motards armés. Sa famille et le groupe terroriste Hamas ont accusé l’agence d’espionnage du Mossad d’Israël.
« Après avoir tiré sur la victime et s’être enfui sur une moto très puissante, les suspects sont immédiatement montés dans une camionnette et se sont échappés », a déclaré M. Fuzi, selon le New Straits Times.
La moto que les deux suspects conduisaient aurait été retrouvée abandonnée non loin de l’endroit où l’assassinat a eu lieu.
L’inspecteur général de la police a également déclaré que les deux suspects avaient utilisé de faux passeports de Serbie et du Monténégro pour entrer en Malaisie, « On pense qu’ils ont aussi des passeports d’autres pays », a-t-il déclaré.
Précédemment, la police avait décrit les suspects comme mesurant environ 1,80 mètres, bien bâtis, avec un teint clair, indiquant que leur origine était probablement moyen-orientale ou occidentale.
Il a également déclaré que les armes utilisées dans l’assassinat avaient été découvertes et envoyées à un laboratoire médico-légal.
« La police a identifié les armes, mais je ne peux pas encore vous les divulguer, car nous attendons toujours le rapport », a-t-il précisé.

Le Hamas, qui cherche à détruire Israël, a indiqué que Batsh était un commandant de sa branche militaire et a rapidement accusé le Mossad d’être impliqué dans l’attentat. Les médias israéliens ont rapporté que Batsh était un acteur clé dans un programme de drones militaires développé par le Hamas.
Israël a une longue histoire d’assassinat de terroristes en fuite, bien qu’il en reconnaisse rarement sa responsabilité. Dans une interview publiée le mois dernier, le ministre de la Défense Avigdor Liberman a insisté sur le fait qu’Israël n’avait rien à voir avec cette affaire.
« Nous ne l’avons pas abattu », a déclaré Liberman au site d’information arabe Elaph. « Demandez à James Bond », a-t-il ajouté. « Peut-être que James Bond l’a tué comme dans ses films. »
Fin avril, le New York Times a publié un article affirmant que l’assassinat de Batsh s’inscrivait dans le cadre d’une campagne plus large du Mossad contre les tentatives du Hamas d’envoyer des experts à l’étranger pour y suivre une formation technique et acquérir des armes.

Le rapport était basé sur de nombreux responsables du renseignement non identifiés du Moyen-Orient, qui ont déclaré que l’opération de grande envergure du Mossad contre les activités du Hamas à l’étranger avait été ordonnée par le chef de l’agence, Yossi Cohen.
Il n’y a pas eu de confirmation officielle de l’article du Times, qui ne cite pas lui-même de sources israéliennes.
Les responsables du renseignement ont déclaré que Batsh lui-même, un expert en drones et le neveu du chef de la police de Gaza, Tayseer al-Batsh, s’est rendu en Malaisie pour « faire des recherches et acquérir des systèmes d’armes et des drones pour le Hamas », selon le Times.
Toujours selon le Times, le timing du meurtre n’était pas dû au hasard. La frappe s’est produite le jour où Batsh devait se rendre à Istanbul, officiellement pour une conférence académique. Mais un responsable du renseignement a confié au Times que Batsh devait rencontrer un responsable du Hamas dans la ville, qui, selon le rapport, sert de plaque tournante de l’organisation terroriste pour les programmes d’entraînement internationaux.
Les responsables qui se sont adressés au Times ont déclaré que Batsh était également très impliqué dans la contrebande de systèmes d’armes pour le Hamas, facilitant ainsi la vente à Gaza de la technologie nord-coréenne utilisée dans les munitions guidées.
Le Hamas cherche depuis des années des moyens plus efficaces de poursuivre sa lutte contre Israël, mais les prouesses technologiques d’Israël ont généralement entravé ces efforts. Les roquettes à courte portée du Hamas, qui terrorisaient depuis longtemps les villes du sud d’Israël, ont été neutralisées en grande partie par le développement du système de défense antimissile Dôme de fer. Les projets de tunnels de l’organisation terroriste, qui visaient à lui permettre d’envoyer des combattants au plus profond du territoire israélien, ont été pour la plupart neutralisés par d’autres nouvelles technologies israéliennes de détection et de démolition des tunnels.
Aujourd’hui, selon le Times, le Mossad israélien craint que le Hamas oriente ses recherches vers la mise au point de véhicules d’assaut sans pilote, une arme beaucoup plus puissante que les roquettes.
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