Malgré les tensions, les Etats-Unis et l’Arabie affichent leur unité
Kerry a affirmé que les relations entre les deux Etats "demeurent la clé de voûte de nos efforts dans la région"

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry et son homologue saoudien Adel al-Jubeir se sont employés jeudi à Londres à afficher leur unité, malgré les frictions entre les deux alliés sur le nucléaire iranien et la guerre en Syrie.
« Nous sommes d’accord, avant tout, sur le fait que l’alliance, l’amitié entre les Etats-Unis et le royaume d’Arabie saoudite demeurent la clé de voûte de nos efforts dans la région », a proclamé John Kerry arrivé mercredi dans la capitale britannique.
Jubeir lui a répondu : « Si on regarde les défis de la région, qu’il s’agisse de la Syrie, du Yémen, des terroristes, de l’ingérence de l’Iran dans les affaires régionales ou encore de la Libye, la manière la plus efficace de les surmonter passe par partenariat étroit et notre alliance avec les Etats-Unis d’Amérique ».
Les grandes puissances et l’Iran ont scellé le 14 juillet dernier à Vienne un accord historique sur le nucléaire iranien. Le texte doit entrer en vigueur dans les prochains jours, dimanche au plus tard, selon Téhéran, ce qui devrait déclencher l’allègement de sanctions contre la République islamique.
Consécration en matière de non-prolifération nucléaire et de désarmement, l’accord de Vienne est aussi considéré comme l’amorce d’une réconciliation entre Washington et Téhéran, plus de 35 ans après la rupture de leurs relations diplomatiques.
Ce rapprochement américano-iranien met en rage les alliés traditionnels de l’Amérique dans la région — Arabie saoudite et Israël en tête — qui redoutent l’influence de la puissance chiite.
Ryad et Washington sont également en froid au sujet de la Syrie, même s’ils coopèrent au sein d’une coalition militaire internationale contre le groupe Etat islamique. L’Arabie saoudite reproche depuis 2013 à l’administration de Barack Obama de ne pas être intervenue contre le régime syrien du président Bachar al-Assad.
D’après des experts, le président Obama a l’ambition d’apporter une forme d’ « équilibre » au Moyen-Orient en opérant un rapprochement avec l’adversaire iranien, sans que cela ne se fasse au détriment de l’allié saoudien.
Les deux puissances rivales, la République iranienne chiite et la monarchie saoudienne sunnite, viennent de rompre leurs relations diplomatiques début janvier.
Washington n’a de cesse depuis de les appeler à la conciliation, sans prendre parti pour l’une ou pour l’autre.