Manifestation à l’audience d’un suspect d’une attaque à la voiture bélier
Khaled Koutineh, qui a tué Shalom Sherki, plaide l'aliénation et affirme que ses aveux ont été extorqués sous la contrainte

Des dizaines d’Israéliens se sont rassemblés devant le tribunal de district de Jérusalem lundi pour protester contre l’audience de Khaled Koutineh, qui a renversé et tué Shalom Sherki lors d’une présumée attaque à la voiture bélier dans le quartier de French Hill dans la capitale en avril dernier.
Lors de l’audience, Koutineh et ses avocats devaient plaider la folie, conduisant la famille Sherki à appeler à manifester pour faire pression sur la cour pour qu’elle n’accède pas à la demande du suspect.
Sherki, 25 ans, était le fils du rabbin Uri Sherki, un rabbin de la communauté dans le quartier de Kiryat Moshe à Jérusalem, et le frère de Yair Sherki, un journaliste de la Deuxième chaîne.
La semaine dernière, Yair Sherki a lancé un appel sur les médias sociaux pour une protestation publique contre Koutineh. « Devant une salle comble remplie de yeux attentifs, les juges seront plus vifs et stopperont les atermoiements des avocats de la défense et les procureurs feront plus d’efforts », a-t-il affirmé.
« Nous sommes venus ici pour dire que le sang juif n’est pas gratuit », a déclaré une manifestante, Esther Sultan, sur la Deuxième chaîne.
« Nous sommes venus ici pour que les juges sachent que nous ne resterons pas assis tranquillement pendant que les gens se font assassinés ».
Koutineh, 37 ans, de la ville cisjordanienne d’Anata au nord-est de Jérusalem, avait à l’origine affirmé qu’il avait perdu le contrôle de sa voiture et n’avait pas l’intention de tuer Sherki. Il roulait en direction du nord sur le boulevard Haim Bar Lev, l’artère principale qui sépare Jérusalem-Est et Jérusalem-Ouest. Il venait de passer l’intersection à French Hill quand il a fait une embardée sur le trottoir près d’un arrêt de bus, percutant Sherki et Shira Klein, la blessant gravement. Il a ensuite reculé et a percuté un feu de signalisation, se blessant et se retrouvant pris au piège de son véhicule.
A l’audience de lundi, Koutineh a déclaré qu’il ne pouvait se rappeler des détails exacts de l’incident et a ajouté qu’il manquait de sommeil.
« J’ai ramené mes parents à la maison [ce soir-là] mais je ne me souviens de rien depuis », a-t-il affirmé. « J’étais fatigué et stressé ». Koutineh a également dit qu’il souffrait de dépression ces derniers mois et dans les années avant la présumée attaque.
Il a en outre affirmé que ses aveux avaient été extorqués sous la contrainte par les interrogateurs de la police.
« Dès l’instant où je suis arrivé au Russian Compound pour l’interrogatoire, ils m’ont battu », a-t-il expliqué, selon le site Walla. « J’ai dit à l’interrogateur que je prévoyais une attaque, mais je mentais dans l’espoir qu’il me laisse tranquille. Tout ce dont je pouvais me souvenir c’était que c’était un accident de voiture ».
Les autorités maintiennent que Koutineh avait « presque certainement » agi pour des motifs nationalistes, et qu’il avait, dans les faits, l’intention de commettre un attentat terroriste.