Manuel Valls critiqué pour son déplacement en Israël
Alors que les problèmes liés au carburant persistent, la place du chef de gouvernement "est en France plutôt que de lancer une initiative diplomatique mort-née," a déclaré Bruno Le Maire
Les difficultés d’approvisionnement en carburant persistaient en ce début de semaine en France. Plusieurs raffineries et dépôts étaient toujours occupés par des opposants au projet de loi sur le droit du travail, en dépit de la promesse du gouvernement de les « libérer ».
« Cinq des huit raffineries françaises sont en grève, arrêtées ou en cours d’arrêt », a déclaré à l’AFP Emmanuel Lépine, secrétaire fédéral de la branche pétrole du syndicat CGT, en pointe du mouvement de fronde sociale.
Des centaines de militants CGT bloquaient par ailleurs lundi le dépôt de carburant de Fos-sur-Mer (sud-est), rejoignant ainsi les actions pratiquées depuis plusieurs jours dans le nord et l’ouest du pays.
Sur les 189 dépôts de carburant bloqués depuis plusieurs jours, plusieurs ont toutefois été débloqués par les forces de l’ordre, a confirmé à l’AFP Eric Sellini, coordinateur CGT du groupe Total, sans pouvoir fournir un nombre précis de dépôts restant paralysés.
Fustigeant des blocages « pas légitimes », le ministre des Finances, Michel Sapin, a réaffirmé lundi matin la volonté du gouvernement d’utiliser « tous les instruments » à sa disposition pour les faire cesser.
En déplacement en Israël, le Premier ministre Manuel Valls a assuré dimanche soir depuis Tel Aviv que les pouvoirs publics vont « continuer à évacuer un certain nombre de sites et notamment les dépôts » de carburant.
Dans le quart nord-ouest du pays, la ruée vers les pompes d’automobilistes inquiets a amené les autorités à prendre depuis vendredi des mesures de rationnement de la distribution.
Les difficultés d’approvisionnement ont entraîné une pénurie totale ou partielle de certains types de carburant dans quelque 1 500 stations sur les 12 000 du pays, selon le secrétaire d’Etat aux Transports Alain Vidalies.
Écartant tout risque de pénurie généralisée, Manuel Valls a réaffirmé que la réforme du droit du travail, contestée dans la rue depuis plusieurs mois, mais passée en force à l’Assemblée nationale la semaine dernière faute de majorité, irait « jusqu’au bout ».
Ce texte ambitionne de déverrouiller le marché du travail dans un pays où le chômage endémique avoisine 10% de la population active, mais ses détracteurs estiment qu’il va renforcer la précarité des salariés.
Depuis début mars, les opposants à cette réforme multiplient les journées de grèves et de manifestations, qui ont été émaillées de violences.
Bruno Le Maire, député Les Républicains, a ouvertement critiqué le voyage de Manuel Valls en Israël lors d’une interview réalisée par Europe 1, iTélé et Le Monde.
« C’est une vraie faute du Premier ministre de ne pas être aujourd’hui en France pour mettre fin à ces situations de pénurie. (…) La sécurité n’est plus garantie dans les manifestations que l’on voit se succéder jour après jour », a déclaré le candidat aux primaires de droite.
Avant d’ajouter que la place de Manuel Valls « est en France plutôt que de lancer une initiative diplomatique mort-née, » rapporte le Parisien.
Cette dernière critique vise directement la Conférence internationale à l’initiative de la France. La France cherche actuellement à jeter les bases d’une conférence internationale lors d’une réunion ministérielle le 3 juin en présence des grandes puissances et des principaux pays et organisations concernés, mais sans les Israéliens ni les Palestiniens.
Le Times of Israel a participé à la rédaction de cet article