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Maoz soumet un nouveau projet de loi visant à supprimer la clause des petits-enfants

Le député du parti Noam d'extrême-droite a déposé une proposition d'amendement ; Netanyahu a déclaré qu'il doutait de l'adoption d'une telle législation

Le leader du parti Noam, Avi Maoz, prenant la parole devant le plénum de la Knesset, avant la prestation de serment du nouveau gouvernement, le 29 décembre 2022. (Crédit : Yonatan Sindel/FLASH90)
Le leader du parti Noam, Avi Maoz, prenant la parole devant le plénum de la Knesset, avant la prestation de serment du nouveau gouvernement, le 29 décembre 2022. (Crédit : Yonatan Sindel/FLASH90)

Un député d’extrême-droite a soumis un projet de loi à la Knesset qui propose que l’éligibilité à la citoyenneté israélienne, actuellement accordée aux Juifs, à leurs conjoints et à leurs descendants de première et deuxième génération, soit refusée aux petits-enfants de Juifs.

Avi Maoz, chef du parti Noam, qui ne compte qu’un seul siège à la Knesset, a présenté la semaine dernière un projet de loi visant à modifier la Loi du retour, qui fixe les paramètres d’éligibilité à la citoyenneté.

Ce projet de loi, dernière initiative en date des politiciens orthodoxes qui veulent endiguer l’immigration de personnes qui ne sont pas Juives selon la loi juive orthodoxe – ou halakha – ne semble pas avoir le soutien du Likud, le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Mais il pourrait compliquer ses relations avec certains de ses partenaires les plus radicaux de la coalition, et avoir des conséquences potentielles sur les relations d’Israël avec les Juifs de la Diaspora.

« L’objectif de cet amendement est de limiter les droits des [Juifs immigrés] de sorte que leurs seuls descendants pouvant prétendre à la citoyenneté soient les enfants et non les petits-enfants », indique le projet de loi. « Il vise à empêcher l’une des plus grandes absurdités du livre des lois israéliennes : que sa loi la plus juive offre une quelconque légitimité à l’immigration massive de non-Juifs. »

Des propositions de loi similaires, notamment une législation déposée par Bezalel Smotrich, du parti HaTzionout HaDatit d’extrême-droite – grâce auquel la faction Noam est entrée à la Knesset après les élections législatives de novembre – n’ont pas progressé en raison de l’absence apparente de soutien du Likud. Une clause de l’accord de coalition stipulant que la Loi du retour serait modifiée avant le 31 mars a jusqu’à présent été ignorée.

Lors d’une interview accordée en décembre à la chaîne NBC, Netanyahu avait répondu « non » à la question de savoir s’il modifierait la Loi du retour, en dépit de la promesse faite dans l’accord de coalition. « Ce sera un grand débat, mais j’ai des opinions assez fermes. Je doute qu’il y ait des changements et c’est quelque chose qui va nécessiter des délibérations très prudentes. On ne fait pas ce genre de choses sans réfléchir », avait déclaré Netanyahu.

Des immigrants ukrainiens, rescapés des combats en Ukraine, arrivant à l’aéroport Ben Gurion, le 17 mars 2022. (Crédit : Yossi Zeliger/Flash90)

Les députés des partis ultra-orthodoxes Shas et Yahadout HaTorah se sont souvent exprimés en faveur d’un tel amendement à la loi. Le ministre de l’Immigration et de l’Intégration, Ofir Sofer (HaTzionout HaDatit), avait fait savoir au début de l’année qu’il pensait que la Loi du retour « devait être corrigée », tandis que le ministre de la Diaspora, Amichaï Chikli (Likud), avait annoncé qu’il n’excluait pas que des changements soient apportés à la loi.

À LIRE : La modification de la Loi du retour s’avère plus délicate que prévu

En novembre, William Daroff, président de la Conférence des présidents des principales organisations juives américaines, avait semblé s’opposer à la modification de la loi, qu’il considère, comme beaucoup d’autres, comme une garantie de trouver un refuge contre les persécutions antisémites pour les Juifs et pour leurs descendants.

« La Loi du retour est l’un des fondements du sionisme. Nos ancêtres ont repris les lois de Nuremberg et ils ont dit que si un grand-parent suffisait à vous faire tuer, un grand-parent suffisait aussi à vous faire entrer », a déclaré Daroff.

La Loi du retour avait été adoptée pour la première fois en 1950, stipulant simplement que tout Juif avait le droit d’immigrer en Israël, mais laissant délibérément la définition de ce qu’est un Juif ouverte à l’interprétation. En 1970, sous la pression des sionistes religieux, la loi avait été modifiée pour définir un Juif comme toute personne née d’une mère juive ou s’étant convertie. Toutefois, en guise de compromis, elle avait laissé la nature de ces conversions dans un flou relatif, n’exigeant pas qu’elles soient orthodoxes, et elle avait également permis aux enfants et petits-enfants de Juifs – ainsi qu’à leurs conjoints et enfants – d’immigrer en Israël.

Alors que de nombreuses personnes en Israël et ailleurs pensent que ces changements avaient voulu répondre aux lois raciales nazies qui s’étendaient aux petits-enfants des Juifs, d’autres contestent cette interprétation, citant, entre autres arguments, l’absence de toute référence aux nazis dans l’amendement des années 1970. (Bien que reprenant l’idée des petits-enfants, la Loi du retour n’est pas réellement basée sur les lois de Nuremberg des nazis, bien que cette croyance soit largement répandue.)

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