La Loi du retour doit être corrigée, dit le futur ministre de l’Immigration
Ofir Sofer de Hatzionout HaDatit a demandé un "délai" pour étudier la question avant d'éventuels changements - y compris à la "clause des grands-parents"
Le député d’extrême-droite qui devrait devenir le prochain ministre de l’Immigration et de l’Intégration dans le futur gouvernement présumé a dit mercredi qu’il devait y avoir des changements dans la Loi du Retour.
« Il semble que la Loi du retour devra être corrigée d’une manière ou d’une autre, » a dit Ofir Sofer au micro de la radio militaire en évoquant la loi qui détermine les critères d’éligibilité à la citoyenneté israélienne.
Sofer a ajouté qu’il devait d’abord prendre sa fonction « et prendre connaissance de tous les détails – je connais les problèmes mais, une fois que j’aurai étudié les choses en profondeur alors je pourrais les régler différemment ».
Interrogé sur la clause dite « des grands-parents » – elle permet à tout individu ayant au moins un grand-parent juif d’obtenir la citoyenneté israélienne, s’il ne pratique pas par ailleurs une autre religion – Sofer s’est contenté de dire que la question était « très compliquée » et qu’il aurait besoin « d’un délai » pour l’examiner.
De nombreux immigrants au sein de l’État juif, particulièrement originaires des pays de l’ex-Union soviétique (mais pas seulement), obtiennent la citoyenneté grâce à cette clause figurant dans la Loi du retour.
Les partis religieux qui devraient entrer dans le nouveau gouvernement – Shas, Yahadout HaTorah, Otzma Yehudit, Noam et HaTzionout HaDatit – et au moins un député issu du parti du Likud du Premier ministre présumé Benjamin Netanyahu sont favorables à l’abrogation de la clause « des grands-parents », ce qui restreindrait l’immigration aux seuls enfants de parents juifs.
Ce changement est considéré comme positif pour tous ceux qui veulent limiter le nombre d’immigrants qui ne sont pas considérés comme Juifs selon l’interprétation orthodoxe de la loi juive (halakha), qui ne reconnaît que la lignée matrilinéaire.
Doron Almog, président de l’Agence juive qui fait la promotion de l’immigration en Israël, a averti qu’une éventuelle restriction de l’immigration juive pourrait aliéner la diaspora.
Malgré les demandes de ses alliés, le Likud devrait s’opposer à toute initiative d’abrogation de la clause « des grands-parents », a fait savoir la chaîne publique Kan, la semaine dernière. Le Likud est le parti le plus important du bloc de droite, d’extrême-droite et religieux qui a remporté la majorité des sièges lors du scrutin du 1er novembre et il négocie actuellement la formation du prochain gouvernement.
Interrogé sur un amendement potentiel de la Loi du retour dans un entretien accordé dimanche, Netanyahu a dit qu’il « doutait » de ce que la loi change, mais il n’a néanmoins pas exclu cette hypothèse explicitement.
Mardi, un député du Likud a averti qu’amender la clause « des grands-parents » d’une manière ou d’une autre pourrait entraîner à terme la disparition de la Loi du retour toute entière.