Un homme inculpé à Haifa pour le meurtre de sa femme
Kalasani a fait irruption au domicile de sa femme et l'a poignardée 13 fois ; la Knesset doit voter un projet de loi sur le suivi électronique des auteurs de violences domestiques
Un homme de Haïfa a été inculpé de meurtre présumé pour avoir tué sa femme le mois dernier après qu’elle l’a quitté, ont déclaré les procureurs lundi, quelques heures avant que la Knesset ne s’apprête à voter sur un projet de loi visant à autoriser le suivi électronique des délinquants accusés de violence domestique.
Marun Kalasani, 54 ans, est accusé du meurtre de sa femme de 51 ans, Samar Kalasani. On ignore si le couple était déjà connu des services sociaux.
Selon l’acte d’accusation, Marun Kalasani avait quitté le domicile familial pour s’installer dans l’appartement de sa mère en raison de tensions au sein du couple.
Il a revu sa femme lors d’un événement familial en juin, et a réalisé qu’elle ne comptait pas reprendre la vie commune.
Selon l’acte d’accusation, Marun a décidé de tuer sa femme et, muni de gaz lacrymogène et d’un couteau de cuisine, a pris un taxi pour se rendre à son domicile.
Les procureurs ont déclaré que Marun s’est assis et a observé l’immeuble, avant de s’y introduire par le balcon d’un voisin.
La fille du couple était assise dans le salon, et surprise par son père, s’est mise à hurler. Marun l’a aspergée de gaz lacrymogène, l’a poussée hors de l’appartement et a verrouillé la porte.
Il a ensuite poignardé Samar 13 fois dans l’abdomen et le dos, tandis que sa fille et sa belle-mère tapaient sur la porte d’entrée et tentaient d’entrer dans l’appartement.
À l’arrivée des ambulanciers, Samar était dans un état critique. Elle a succombé à ses blessures à l’hôpital Rambam de Haïfa. L’ex-mari, qui avait retourné son couteau contre lui après l’avoir présumément poignardée à mort, a été hospitalisé dans un état grave.
Le meurtre de Samar Kalasani survient dans un contexte d’augmentation notable des incidents de violence extrême contre les femmes, dont un certain nombre de féminicides au cours des derniers mois.
Les militants déplorent depuis longtemps l’inaction face aux violences contre les femmes en Israël, en particulier dans les cas déjà connus des autorités.
Cependant, la Knesset devrait voter lundi sur un projet de loi relatif à l’utilisation du suivi technologique afin d’appliquer les ordonnances de restriction dans le cas de violences domestiques.
La députée travailliste Naama Lazimi s’est félicitée de cette législation, affirmant qu’elle ferait une énorme différence dans la vie des victimes.
« Au lieu que les femmes et les enfants soient forcées de fuir vers un refuge, ils pourront poursuivre leur vie quotidienne tout en conservant leur sécurité et leur liberté », a-t-elle tweeté.
En vertu de la législation proposée, la technologie GPS serait utilisée pour s’assurer qu’un délinquant ne s’approche pas à une distance spécifiée par une injonction d’éloignement.
En outre, jeudi, quelques heures après avoir voté sa dissolution, la Knesset a pris des mesures pour lutter contre ce problème en adoptant une loi renforçant la confidentialité des traitements de santé mentale subis par les victimes d’abus sexuels et de violence domestique, de sorte que ces documents seront moins susceptibles d’être révélés au tribunal lors d’affaires pénales.
La semaine dernière, des dizaines de manifestants ont protesté contre la violence à l’égard des femmes devant le domicile de Yair Lapid, alors ministre des Affaires étrangères, qui a depuis accédé au poste de Premier ministre.
La manifestation a été organisée après que quatre femmes ont été récemment assassinées en l’espace de sept jours. Les manifestants portaient des pancartes représentant les visages de victimes de féminicide au cours des dernières années, dont celui de Sapir Nachum.
Selon des chercheurs de l’Observatoire israélien du féminicide, basé à l’Université hébraïque, juin a été le mois le plus meurtrier de l’année jusqu’à présent en terme de féminicides.
Une étude du centre portant sur le premier semestre 2022 a révélé une augmentation de 71 % des féminicides par rapport à la même période l’année dernière.
L’Observatoire a déclaré dans un rapport de janvier qu’il y avait eu 16 cas de femmes assassinées en Israël par un parent ou un partenaire tout au long de 2021, et 21 cas en 2020.