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Massivement endetté, un collège ultra-orthodoxe innovant va fermer ses portes

Le Collège Harédi de Jérusalem, fondé par la lauréate du Prix d’Israël Adina Bar Shalom et salué à son ouverture, manque d’argent et d’étudiants

Adina Bar Shalom, la fille du chef spirituel du Shas, le défunt Ovadia Yosef (Crédit photo: Flash90)
Adina Bar Shalom, la fille du chef spirituel du Shas, le défunt Ovadia Yosef (Crédit photo: Flash90)

Un institut innovant d’enseignement supérieur en Israël destiné à la communauté ultra-orthodoxe a été obligé de fermer ses portes à la fin de l’année universitaire passée en raison d’un manque de financement et d’étudiants.

Le Conseil de l’Enseignement Supérieur a annoncé mercredi sa décision de fermer le collège Harédi de Jérusalem qui a affronté des problèmes financiers et un faible taux d’admission des étudiants au cours de ces dernières années, a rapporté le site ultra-orthodoxe Kikar Shabbat.

Le collège avait été fondé en 2001 par Adina Bar-Shalom, fille de l’ancien Grand Rabbin sépharade et chef spirituel de Shas Ovadia Yosef, avec le soutien de son père.

Mais l’institut a connu beaucoup de problèmes ces dernières années, accumulant d’importantes dettes. L’année passée, l’école n’a pas été en mesure de décerner une seule Bourse et le nombre d’étudiants a chuté de manière drastique, a expliqué Kikar Shabbat.

En 2014, Bar-Shalom avait remporté le Prix d’Israël dans la catégorie “Récompense pour l’accomplissement d’une vie” pour avoir établi l’institution innovante d’enseignement supérieur.

L’école a été pensée pour la population ultra-orthodoxe, offrant des classes séparées pour les hommes et les femmes et un programme adapté aux croyances religieuses des élèves.

Devant faire face à une forte opposition dans un secteur de la société israélienne connu pour son opposition à l’éducation laïque, elle avait été saluée par le Comité.

« Avec conviction, Bar-Shalom a mis en place des projets permettant aux membres de la communauté harédi d’acquérir un enseignement en complément de leurs études religieuses, facilitant ainsi la mobilité sociale et l’intégration dans le marché du travail », affirmait le communiqué de l’époque.

« Elle a réussi à naviguer en eaux troubles en affrontant des visions du monde opposées et des désaccords féroces et a réussi à offrir une contribution sociale importante. ».

Bar-Shalom a indiqué à la Dixième chaîne que la décision du Conseil de fermer le collège était “une gifle au visage de la société ultra-orthodoxe et de la société israélienne. Je refuse d’accepter cette décision. A mon grand chagrin, le Conseil n’a pas été suffisamment intelligent pour comprendre la communauté ultra-orthodoxe et il endommage le processus important qui avait débuté avec l’ouverture du collège.”

Yossi Yonah, membre de la Knesset issu de l’Union Sioniste, a condamné la fermeture de l’établissement, saluant “Adina Bar-Shalom; lauréate révolutionnaire du Prix d’Israël” pour son travail sans relâche “visant à intégrer les ultra-orthodoxes au sein de la société israélienne et sur le marché du travail” et qui a “mené le collège vers des résultats très impressionnants”.

“Les considérations ayant mené à cette décision de clôture de l’institution ne sont pas claires”, a expliqué Yonah, “mais elles entrent en contradiction avec la logique que la société ultra-orthodoxe, si on lui en donne l‘opportunité, est en mesure d’apporter une contribution [à la société israélienne].

Le sort réservé aux élèves actuellement inscrits reste également incertain.

Des experts ont averti qu’Israël risque une ruine économique à long-terme si sa faction la plus en développement actuellement – les Harédim – continuent à rejeter le système éducatif principal.

Ils bénéficient de larges exemptions de service militaire, élèvent de grandes familles sur la base de programmes financés par les contribuables et ne se consacrent presque entièrement qu’à leur monde clos d’écriture et d’études.

Les spécialistes sont nombreux à considérer la réforme de l’éducation comme le plus gros obstacle. En raison de leur taux de natalité élevé, plus d’un quart des élèves de première année sont des ultra-orthodoxes inscrits dans des systèmes d’écoles indépendantes qui se concentrent en premier lieu sur la religion en étudiant à peine les mathématiques, les sciences ou l’anglais.

Les diplômés se révèlent mal adaptés aux besoins de main d’oeuvre, et évitent souvent le marché du travail tout en élevant d’importantes familles dans la pauvreté.

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