Matan Zangauker filmé en vie à Gaza quelques jours après l’attaque du 7 octobre
Dans une courte vidéo rendue publique par la mère de l'otage, on entend des Gazaouis applaudir des terroristes à moto ; la mère partage son échange de SMS avec Matan juste avant qu'il ne soit kidnappé

La mère d’un otage détenu par le Hamas a publié mardi une courte vidéo filmée dans la bande de Gaza après l’attaque du 7 octobre, dans laquelle on voit son fils Matan Zangauker coincé entre deux terroristes à moto.
Dans cette vidéo, découverte par les forces israéliennes à Gaza et récemment transmise à la famille, on voit brièvement Zangauker se faire emmener dans une rue, tandis que des badauds poussent des cris de joie.
Selon les évaluations, la vidéo date des premiers jours de Zangauker dans la bande de Gaza et a été filmée à la périphérie de la ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
Dans une interview, Einav Zangauker a déclaré qu’elle avait reçu d’autres indications que son fils était en vie, notamment une bouteille contenant de l’urine qui a été déterminée comme étant la sienne, et que les soldats opérant à Gaza avaient récupéré son téléphone sur place.
« C’est une situation très inquiétante », a-t-elle déclaré à la Douzième chaîne ajoutant que les informations recueillies indiquaient que Matan était en « relativement bonne » santé.
Elle a décrit la publication des vidéos montrant les otages vivants à Gaza comme « un outil dans notre combat », disant qu’elle comprenait les craintes que leur publication puisse exposer des sources de renseignements « mais elles sont essentielles pour nous ».
מובל על אופנוע בידי מחבלים – לקול ההמון הצוהל: תיעוד חדש של מתן צנגאוקר מהשביhttps://t.co/qjEHpjYZyB | @michalpeylan pic.twitter.com/LM5VQulvri
— החדשות – N12 (@N12News) July 23, 2024
Elle a également partagé des correspondances par SMS que Matan a eues avec elle et avec d’autres membres de sa famille le matin du 7 octobre, avant que lui et sa compagne Ilana Gritzewsky ne soient enlevés de leur maison dans le kibboutz Nir Oz. Ilana Gritzewsky a été libérée lors d’une trêve en novembre.
Les messages racontent la peur qu’a ressentie la famille alors que l’on entendait des terroristes pénétrer dans les rues du kibboutz, puis encercler la maison et y pénétrer. Einav avait recommandé à son fils de ne pas faire de bruit alors qu’il se cachait dans la pièce sécurisée et tenait la poignée de la porte.

À un moment donné de l’échange, Matan a demandé à sa mère : « Mais où est Tsahal ? », soulignant le choc et l’incrédulité face à la capacité de milliers de terroristes palestiniens à prendre d’assaut la frontière et à attaquer des communautés civiles et des postes militaires sans rencontrer de résistance massive.
Le dernier message qu’il a envoyé à sa mère date de 10 h 08 : « Il y a des gens ici, ils essaient d’entrer ».
Einav a répondu : « Nous avons envoyé la police, taisez-vous. Matan ? Tu vas bien ? »
Ce SMS est resté sans réponse.
« Matan a été enlevé vivant, je le dis depuis le premier jour, et j’exige que l’État d’Israël me le rende vivant », a déclaré Einav Zangauker lors de l’entretien télévisé, soulignant que les dépouilles des otages tués en Israël lors de l’attaque du 7 octobre ou à Gaza après avoir été enlevés doivent également être rapatriées.

Elle a également été interrogée sur la remarque du Premier ministre Benjamin Netanyahu, lors d’une réunion à Washington lundi, selon laquelle les plans pour un accord « mûrissent ».
« Même un fruit mûr sur un arbre, la plupart du temps parce qu’il est trop mûr, tombe par terre et pourrit », a-t-elle poursuivi, appelant le Premier ministre à déclarer « qu’il y aura un accord » lorsqu’il s’adressera au Congrès mercredi, « si les conditions sont réunies ».
« Nous devons donner de l’espoir aux otages qui nous entendent en ce moment dans les tunnels [sous Gaza]. »
La publication de la vidéo par Einav Zangauker et ses supplications en faveur d’un accord sont intervenues le lendemain de l’annonce par Tsahal de la confirmation de la mort de deux autres otages, Alex Dancyg et Yagev Buchshtav, en captivité dans les geôles du Hamas. Leurs familles ont critiqué le gouvernement pour ne pas avoir conclu un accord avec le Hamas plus tôt dans la guerre, ce qui aurait peut-être permis de sauver les otages.
Jusqu’à présent, l’armée a confirmé la mort de 44 des 116 otages détenus par le Hamas depuis le 7 octobre. Le groupe terroriste a enlevé 251 personnes au cours de cet assaut, au cours duquel quelque 1 200 personnes ont été tuées, pour la plupart des civils. Le Hamas détient toujours les corps de deux soldats depuis 2014 et de deux civils israéliens entrés à Gaza en 2014 et 2015.