L’Argentine annule officiellement le match ; Israël porte plainte à la FIFA
La ministre des Sports a fustigé la décision argentine, affirmant qu'ils avaient capitulé "face au terrorisme, pas au BDS" ; Netanyahu craint la création d'un précédent
L’équipe de football d’Argentine, prise dans une controverse après l’annulation d’un match amical en Israël, veut vite oublier la polémique et se concentrer sur le Mondial en Russie, a assuré mercredi un porte-parole de la fédération.
« L’Argentine est à sept jours de la Coupe du monde. Nous devons nous focaliser sur ce qui est vraiment important et sur ce qui est devant nous », a déclaré à l’AFP un porte-parole de la fédération argentine de football (AFA).
Quelques heures après l’annulation du match amical, l' »albiceleste » de Jorge Sampaoli s’est entraînée normalement mercredi matin sur les installations du FC Barcelone, où la sélection argentine est depuis le 31 mai en stage de préparation avant le Mondial russe.
Le président de l’Association argentine de football (AFA) Claudio Tapia a assuré que l’annulation du match Israël-Argentine, servant à préparer le Mondial-2018, répondait à des considérations sécuritaires et que la décision devait être comprise comme un geste pacifique.
« Ma responsabilité comme président de l’AFA est d’œuvrer pour la sécurité de mes gens, c’est pour cela que j’ai pris cette décision. J’espère que ce sera perçu comme une contribution à la paix mondiale, le football est un jeu et va au delà des religions », a déclaré à la presse depuis Barcelone le patron du football argentin.
La sélection argentine est depuis le 31 mai en stage de préparation en Catalogne.
Le dirigeant argentin a ajouté: « les actions et les menaces nous ont conduits à prendre la décision de suspendre la rencontre ».
Il s’est dit désolé pour les passionnés de football qui avaient acheté un billet pour le match de samedi à Jérusalem et espéraient voir la sélection argentine. « Nous demandons pardon aux Argentins qui vivent en Israël et à la communauté israélienne », a-t-il dit.
Claudio Tapia a conclu son intervention en laissant la porte ouverte à un match amical contre Israël plus tard en 2018. La presse argentine évoque octobre.
La ministre de la Culture et des Sports Miri Regev a organisé une conférence de presse au cours de laquelle elle a fustigé la décision argentine, affirmant qu’ils avaient capitulé « face au terrorisme, pas au BDS ».
« Les Argentins n’avaient émis aucune objection à jouer à Jérusalem », a dit Regev. « Les menaces contre Lionel Messi ont surpassé le sport… C’est du terrorisme. »
Regev a affirmé que Messi avait été à l’initiative de ce match, parce qu’il souhaitait se rendre au mur Occidental avant la Coupe du monde.
La ministre a également fustigé les députés de la Liste arabe unie et d’autres députés de gauche, qui, dit-elle, avaient salué cette annulation.
הצלחתי להשחיל שאלה למירי רגב: מאיפה המידע המודיעיני לאיומי טרור על חייו של מסי ובני משפחתו. ״תראה את התמונות על הקיר״, השיבה. ״זה גם מה שאמר לי גם המפיק של האירוע״. pic.twitter.com/mA5NIBRGf1
— yuval karni (@YuvalKarni) June 6, 2018
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré que la décision de l’AFA pourrait créer un précédent.
« C’est possible qu’ils exercent une pression pour annuler d’autres évènements dans d’autres secteurs, et nous ferons ce que nous pensons être juste », a-t-il dit aux journalistes.
Le Premier ministre a qualifié cette décision de « décevante et malheureuse ».
Netanyahu a également défendu la ministre Miri Regev, qui a fait l’objet de critiques dans sa gestion de l’évènement, indiquant que son insistance à organiser le match à Jérusalem était « naturelle ».
Pour sa part, la Fédération israélienne de football a annoncé le dépôt d’une plainte auprès de la Fifa contre la fédération palestinienne à la suite de l’annulation du match amical de préparation au Mondial-2018 Israël-Argentine, en raison de « menaces » proférées selon elle contre les joueurs argentins.
« Nous avons affaire à un acte de terrorisme footballistique de la part de la fédération palestinienne de football et de son président. Il ne s’agit plus simplement d’un discours de plus devant le congrès (de la Fifa) ou d’une proposition de plus à l’agenda, mais de menaces contre les joueurs de football venant en Israël », a dit devant la presse le vice-président de la fédération israélienne Rotem Kamer.