Israël en guerre - Jour 338

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Mathilde Panot et Rima Hassan entendues par la police pour « apologie du terrorisme »

Un rassemblement de soutien aux deux femmes controversées, réunissant plusieurs centaines de militants, s'est tenu mardi matin près du siège de la PJ, dans le 17e arrondissement

La militante controversée franco-palestinienne Rima Hassan (2e à gauche), le chef du parti de gauche français La France Insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon (au centre gauche), la députée européenne (LFI) Manon Aubry (au centre), la présidente du groupe Nupes à l'Assemblée nationale Mathilde Panot (centre droit) lors de la "Convention de l'Union populaire", une réunion pour lancer la campagne du parti de LFI pour les prochaines élections européennes, à Villepinte, au nord-ouest de Paris, le 16 mars 2024. Les élections au Parlement européen devraient avoir lieu du 6 au 9 juin 2024. (Crédit : Bertrand Guay/AFP)
La militante controversée franco-palestinienne Rima Hassan (2e à gauche), le chef du parti de gauche français La France Insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon (au centre gauche), la députée européenne (LFI) Manon Aubry (au centre), la présidente du groupe Nupes à l'Assemblée nationale Mathilde Panot (centre droit) lors de la "Convention de l'Union populaire", une réunion pour lancer la campagne du parti de LFI pour les prochaines élections européennes, à Villepinte, au nord-ouest de Paris, le 16 mars 2024. Les élections au Parlement européen devraient avoir lieu du 6 au 9 juin 2024. (Crédit : Bertrand Guay/AFP)

Mathilde Panot (LFI) et Rima Hassan (LFI) étaient entendues mardi dans les locaux de la police judiciaire parisienne dans le cadre d’enquêtes pour « apologie du terrorisme » après des propos liés à la guerre au Proche-Orient.

« Ça s’est très bien passé », a assuré, souriante, la militante franco-palestinienne très controversée Rima Hassan à la presse après deux heures d’audition.

La candidate aux élections européennes, présente à la 7e place sur la liste de LFI, a expliqué que sa convocation était consécutive à une interview accordée en novembre au média Le Crayon. Dans un extrait, maintenant supprimé, on y voit la juriste de 32 ans dire qu’il est « vrai » que le Hamas mène une action légitime. On ne sait pas pourquoi l’extrait a été supprimé s’il ne causait pas de problème particulier.

L’intéressée a dénoncé un « extrait coupé » et trompeur de sa réponse et précisé que les enquêteurs avaient pu visualiser l’intégralité de l’entretien. « Le seul résultat logiquement peut être un classement sans suite », a estimé son avocat Vincent Brengarth. Il espère que le parquet prendra une telle décision « le plus rapidement possible ».

À Sciences Po, vendredi, elle a appelé au « soulèvement ». Un terme qu’elle « assume totalement », a-t-elle confirmé sur France 2, renvoyant à « la définition du Larousse » d’un « mouvement collectif et massif » – « Intifada » en arabe.

Deux Intifada en Israël ont fait des centaines de morts en Israël dans des attentats terroristes palestiniens. La première de 1987 – année de naissance du Hamas – à 1993, qui correspond aux accords d’Oslo. La Seconde intifada a débuté en 2000 avec la visite d’Ariel Sharon sur le mont du Temple et s’est terminée en 2005 avec le désengagement de la bande de Gaza.

La présidente du groupe de gauche La France Insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale et la députée Mathilde Panot, s’adressent à la foule lors d’un rassemblement « contre la criminalisation des voix de la paix » organisé par LFI, suite à une convocation de la police contre Panot et un autre membre du parti , à Paris le 30 avril 2024. (Crédit : GEOFFROY VAN DER HASSELT/AFP)

Mathilde Panot était, elle, entendue sur un communiqué publié par son groupe parlementaire le 7 octobre, le jour de l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël.

Ce texte avait suscité la polémique car il mettait notamment sur le même plan l’attaque barbare du mouvement islamiste, décrite comme « une offensive armée de forces palestiniennes » et « l’intensification de la politique d’occupation israélienne » dans les territoires palestiniens.

Un rassemblement de soutien aux deux femmes, réunissant plusieurs centaines de militants, s’est tenu mardi matin près du siège de la PJ, dans le 17e arrondissement.

« Dans quelle démocratie les méthodes de l’antiterrorisme sont-elles utilisées contre des militants politiques, des militants associatifs ou des syndicalistes? », a lancé Mathilde Panot devant ses partisans qui scandaient « Résistance » et agitaient des drapeaux palestiniens, LFI ou sud-africains. Et de dénoncer « une fuite en avant sans précédent ».

La militante controversée franco-palestinienne, Rima Hassan, s’adresse à la foule lors d’un rassemblement « contre la criminalisation des voix de la paix » organisé par LFI, suite à une convocation de la police contre Hassan et une autre membre du parti, à Paris le 30 avril 2024. (Crédit : GEOFFROY VAN DER HASSELT/AFP)

« Je veux dire aux organisations de lobbyistes pro-Israéliens derrière ces plaintes qu’ils ne nous feront pas taire », a déclaré de son côté Rima Hassan, les épaules recouvertes d’un keffieh.

De nombreux députés de La France insoumise, de François Ruffin à Louis Boyard, étaient présents.

D’autres figures de gauche, comme la députée écologiste Sandrine Rousseau ou l’ancien candidat du NPA à l’élection présidentielle Olivier Besancenot, avaient également répondu à l’appel.

Anne Guillemin, une militante LFI de 36 ans présente dans la foule, est, quant à elle, venue « défendre la liberté d’expression ».

Les Insoumis qualifient de « génocide » la situation à Gaza et ont fait de la défense de la cause palestinienne le grand axe de leur campagne, mais ils dénoncent une instrumentalisation de la justice pour faire taire, selon eux, les voix pro-palestiniennes.

Sylvie Retailleau, ministre française de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. (Crédit
: MEHDI FEDOUACH / AFP)

Ils fustigent notamment la plainte pour « injure publique » annoncée par la ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau contre Jean-Luc Mélenchon, qui avait dressé un parallèle entre le président de l’université de Lille et le nazi Adolf Eichmann après l’annulation de deux conférences à Lille.

« Une candidate est convoquée à la police pour ses idées. La démocratie française est gravement fracturée. Le monde nous regarde sidéré », a dénoncé mardi sur X l’ancien candidat à la présidentielle.

« En démocratie, on serait tous très inspirés de ne pas commenter, de ne pas faire de pressions sur les magistrats (…). Ça vaut pour tout le monde, ça vaut donc aussi pour les dirigeants de La France insoumise », déclarait au même moment le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin en déplacement au siège d’Aéroports de Paris dans le cadre des JO.

Plusieurs voix venues d’autres familles politiques ont défendu la liberté d’expression. « Même si je suis aux antipodes de La France insoumise, je me battrai pour qu’ils puissent exprimer leurs idées », a ainsi déclaré le président du groupe Horizons à l’Assemblée, Laurent Marcangeli.

Depuis le 7 octobre, le nombre de signalements et plaintes pour « apologie du terrorisme » a explosé : au parquet de Paris, qui gère la majorité de ces affaires, on compte 386 saisines à ce jour en lien avec ce conflit.

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