McGurk : « Ne commencez pas une guerre avec Israël » – le message clé du 7 octobre
Le principal conseiller de Biden au Proche-Orient rejette les critiques visant l’offensive israélienne à Gaza et défend la réponse d’Israël aux attaques du Hamas

Abou Dhabi – « Ne commencez pas une guerre avec Israël »
C’est, selon Brett McGurk, la principale leçon à tirer de l’attaque du Hamas du 7 octobre et du conflit qui en a découlé à Gaza.
Interrogé par The Times of Israel sur les enseignements des 18 derniers mois, McGurk – alors coordinateur pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord au Conseil de sécurité nationale – a répondu sans détour, en marge d’une conférence à Abou Dhabi.
« Ne commencez pas une guerre avec Israël. Cela ne vous apportera rien de bon. Voilà la leçon à retenir », a affirmé l’ancien coordinateur de la Maison Blanche.
« Demandez à Sinwar, à Nasrallah ou à Khamenei comment ils se portent aujourd’hui par rapport au 6 octobre », a-t-il ajouté, en référence aux chefs des groupes terroristes du Hamas et du Hezbollah éliminés par Israël l’année dernière, ainsi qu’au chef suprême de l’Iran, qui a subi d’importants revers au cours des 18 derniers mois.
McGurk a été l’un des principaux architectes de l’accord de trêve conclu entre Israël et le Hamas au mois de janvier, qui a ouvert la porte à la libération des otages. Bien que cet accord se soit effondré après deux mois, le président américain Donald Trump – qui a contribué à le finaliser avant d’entrer en fonction – tente aujourd’hui de le relancer.

Malgré sa brièveté, la réponse du haut conseiller de Joe Biden a traduit son refus de voir l’offensive israélienne à Gaza davantage remise en question que l’attaque qui l’a provoquée.
Le 7 octobre 2023, plus de 1 200 personnes avaient été assassinées et 251 autres avaient été prises en otage lors du pogrom perpétré par les terroristes du Hamas dans le sud d’Israël. Plus de 50 000 Palestiniens auraient trouvé la mort dans la contre-offensive de Tsahal, selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, dont les chiffres non vérifiés ne font pas de distinction entre civils et terroristes.
L’administration du président américain Joe Biden a eu des divergences avec Israël sur la manière dont le pays menait la guerre à Gaza, réagissant notamment aux réductions de l’aide humanitaire entrant dans la bande et à l’ampleur des pertes civiles.
Mais Biden a également déployé des porte-avions au Moyen-Orient pour dissuader l’Iran et ses mandataires, envoyé des milliards de dollars d’aide militaire à Israël, contribué à déjouer deux attaques de missiles iraniennes, bloqué une série de résolutions anti-israéliennes à l’ONU, et refusé de désigner le Premier ministre Benjamin Netanyahu comme principal obstacle aux négociations sur les otages, en insistant sur le fait que la responsabilité principale incombait au Hamas, dans un contexte d’impasse prolongée qui stagnait depuis des mois.
McGurk a sans doute été la figure la plus importante dans l’élaboration de la politique de Biden dans la guerre de Gaza. Il a résisté à la pression des progressistes américains qui voulaient adopter une ligne plus dure à l’égard d’Israël.
Il a aussi dirigé les efforts de négociation d’otages pour Washington, et collaboré avec Steve Witkoff, envoyé de Trump, afin de faire aboutir l’accord de janvier.
Après avoir occupé des postes de haut niveau en sécurité nationale sous les présidences Bush (Georges W.), Obama, Trump (brièvement) et Biden, McGurk a quitté ses fonctions en janvier pour rejoindre la Harvard Kennedy School et la société d’investissement Lux.