Mélenchon: Guedj regrette le terme « salopard » mais assume l’accusation d’antisémitisme
"Je regrette le terme de 'salopard' et en plus il n'était pas utile. C'est une forme de pléonasme. 'Antisémite' suffisait", a déclaré le socialiste qui a rompu avec LFI après le 7 octobre

Le député socialiste Jérôme Guedj est à moitié revenu lundi sur ses propos du week-end sur Jean-Luc Mélenchon – qu’il avait traité de « salopard antisémite » – disant regretter le terme « salopard », mais assumant l’accusation d’antisémitisme.
Samedi, à la tribune du congrès du Parti socialiste à Nancy, Jérôme Guedj a qualifié le leader insoumis, dont il fut longtemps proche, de « salopard antisémite ».
« Je vais exprimer un regret : c’est d’avoir utilisé ce terme de +salopard+ », un terme venu « dans l’emportement », a-t-il dit lundi sur BFMTV.
« Je regrette le terme de ‘salopard’ et en plus il n’était pas utile. C’est une forme de pléonasme. ‘Antisémite’ suffisait », a-t-il ajouté.
Le député de l’Essonne a également dit trouver « minable » la réaction du patron du PS, Olivier Faure.
Interrogé sur France 2 mardi matin, ce dernier a renvoyé dos-à-dos Jérôme Guedj et Jean-Luc Mélenchon qui, selon lui, « trouvent un intérêt commun à se taper l’un sur l’autre ».
« Autrefois, quand on n’était pas d’accord, on prenait rendez-vous à l’aube le matin et on organisait un duel », a-t-il ajouté.
« J’ai trouvé ça minable parce que c’est une inversion accusatoire », a réagi Jérôme Guedj.
Ancien proche de Jean-Luc Mélenchon et grand partisan de l’alliance de gauche Nupes après la présidentielle de 2022, Jérôme Guedj a rompu avec LFI après les attaques du 7 octobre perpétrées par le Hamas en Israël.
Le leader insoumis a tenu depuis des propos très durs et ambigus à son encontre, le qualifiant notamment de « lâche de cette variété humaine que l’on connaît tous, les délateurs ».
« L’intéressant est de le voir s’agiter autour du piquet où le retient la laisse de ses adhésions », a-t-il également déclaré.
Les relations de M. Guedj sont aussi devenues difficiles avec Olivier Faure à qui il reproche un manque de soutien face aux attaques à son encontre, venues de LFI ou de l’extrême gauche.

Olivier Faure a dit lundi qu’il ne présenterait pas les excuses que lui réclame LFI pour les propos prononcés par Jérôme Guedj.
LFI « ferait bien de balayer devant sa porte » pour « les injures et quolibets permanents » contre Jérôme Guedj et d’autres responsables socialistes, a-t-il souligné.
Le leader de Place Publique Raphaël Glucksmann a dit sur TF1 « comprendre cette colère qu’a exprimée Jérôme Guedj ».
« Au bout d’un moment, il y en a marre: il est exclu des manifestations, il se fait traiter de sioniste tout le temps parce qu’il y a une campagne orchestrée contre lui, une campagne avec des relents antisémites », a-t-il affirmé.
Plus généralement, alors que son allié du parti socialiste s’est une nouvelle fois divisé lors de son congrès sur sa relation avec les Insoumis, M. Glucksmann a appelé à « la clarté ».
« La clarté, c’est très simple (…) il n’y aura pas aux législatives de programme de gouvernement ensemble », a-t-il demandé, alors qu’Olivier Faure a refusé d’exclure toute forme d’alliance avec LFI en cas de nouvelle dissolution, comme le lui demandaient ses opposants internes au PS.