Menuha Chulati, 75 ans : Une grand-mère et « une enseignante bien-aimée »
Elle a été assassinée par les terroristes du Hamas au kibboutz Kissufim, le 7 octobre
Menuha Chulati, 75 ans, a été assassinée par les terroristes du Hamas au kibboutz Kissufim, le 7 octobre.
Elle et son mari, Yisrael, vivaient dans deux habitations, côte à côte, au kibboutz. Après plus de 24 heures, Yisrael a été secouru par des soldats de l’armée, découvrant à ce moment-là que son épouse avait été brûlée vive chez elle. Sa fille a indiqué au site d’information Walla qu’il avait voulu partir avec une valise criblée d’éclats d’obus, qu’il avait remplie de médicaments.
« Il a expliqué aux soldats qu’il devait aller voir maman », a dit Einat, la fille du couple. « Ils l’en ont empêché. Puis il est sorti et il l’a vue. Mais qu’a-t-il vu ? Il ne vaut mieux pas le raconter ».
Après que le corps de la défunte a été évacué et identifié, elle a été inhumée le 18 octobre à Givat Brenner. Elle laisse derrière elle son époux, Yisrael, deux enfants, Yuval et Einat et quatre petits-enfants.
Elle était enseignante, consacrant son existence à ses élèves – et elle était une mère et une grand-mère merveilleuse, se souvient sa famille.
Une ancienne élève, Liat Levi, a écrit sur Facebook que Chulati « a été la raison pour laquelle j’ai pu terminer ma scolarité : Toujours soutenue, toujours aidée, toujours approuvée – il y a des personnes, dans ce monde, qui laissent une marque sur votre vie entière et Menuha était l’une d’entre elles… Vous resterez toujours dans mon cœur mais aujourd’hui, mon cœur est brisé, cassé ».
Sa petite-fille, Ilona Chulati, secourue au kibboutz Nahal Oz après avoir attendu presque 18 heures, a déclaré à Haaretz qu’elle avait été en contact avec ses deux grands-parents, en cette matinée de samedi, jusqu’à ce que la connexion soit interrompue en début d’après-midi. « J’étais très proche d’eux », a-t-elle dit. « Quand je suis née, ils avaient 49 ans et je les ai donc côtoyés à un âge relativement jeune pour des grands-parents. »
Lors d’une cérémonie de commémoration pour le mouvement kibboutz, à la mi-novembre, Yisrael a raconté comment la famille s’était établie à Kissufim, en 1976, et comment elle était devenue partie intégrante du petit kibboutz.
« Elle était une enseignante bien-aimée et appréciée par des centaines d’élèves », a-t-il déclaré, notant qu’elle avait aussi été administratrice communautaire de kibboutz pendant une période en témoignant « de la sensibilité, de l’empathie et de la gentillesse qui la caractérisaient. » Elle était également, a-t-il poursuivi, « une épouse, une mère, une grand-mère incroyables. »
Yisrael s’est souvenu que l’une de leurs petites filles lui avait dit, évoquant sa grand-mère, que « quand nous étions petites, tu nous tenais la main lors des déplacements autour du kibboutz ». Dans les années qui ont suivi, a-t-elle ajouté, « tu nous as demandé de te tenir la main parce que c’était dur pour toi de marcher… C’est ainsi que sont les choses. On a dû te tenir la main jusqu’au moment où tu as été prête à nous laisser partir, mais ils t’ont arraché à nous et ils ne nous ont pas donné la chance de voir une nouvelle fois ton regard et de réaliser combien tu nous aimais. »