Merav Michaeli, cheffe du parti Avoda, quitte la politique sans fournir d’explications
Le parti travailliste organisera un vote de leadership en avril ; les députés demandent une direction collective temporaire suite à la démission de leur cheffe de parti
Carrie Keller-Lynn est la correspondante politique et juridique du Times of Israël.
La cheffe du parti Avoda Merav Michaeli annoncé jeudi quitter dès maintenant la direction d’Avoda, son parti d’opposition en difficulté. Elle n’a pas n’a pas donné d’explication sur ses raisons et s’est contentée de dire qu’elle espère que les primaires internes présageront d’une élection générale plus large en 2024.
Avoda organisera des primaires anticipées de leadership en avril et Michaeli ne présentera pas. Elle quittera la Knesset à la fin de son mandat actuel, a-t-elle déclaré à la presse à Tel Aviv.
Michaeli n’a pas informé ses confrères travaillistes qu’elle prévoyait de démissionner de la direction du parti avant son annonce, ont indiqué des sources du parti, ajoutant que la décision n’était pas surprenante.
Le député Gilad Kariv (Avoda) a déclaré à la radio de l’armée que sa décision de démissionner était « une étape nécessaire », étant donné qu’il pense que « nous avons besoin d’une nouvelle direction à gauche ».
Un porte-parole de Kariv a confirmé que ses collègues députés Avoda Naama Lazimi et Efrat Rayten et lui-même demanderont que toutes les décisions prises au cours des quatre prochains mois, jusqu’aux primaires du parti Avoda annoncées récemment, soient prises collectivement.
Le porte-parole de Kariv a ajouté que l’on ne sait pas qui contrôlera la direction du parti.
Sa décision survient un an après avoir été blâmée pour l’échec de la gauche lors des dernières élections.
« L’État d’Israël traverse actuellement une crise majeure. De cette terrible rupture, Israël a besoin d’un nouveau départ, d’un redémarrage. Et pour cela, des élections doivent être organisées, et je suis convaincue qu’Israël ira aux élections en 2024 », a ajouté Michaeli.
Bien que les récents sondages montrent une nette diminution du soutien de la population au gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu, suite à son échec à empêcher la brutale attaque terroriste du Hamas du 7 octobre et la guerre qu’elle a déclenchée, le gouvernement ne peut être renversé que par une défection au sein de la coalition.
« Je n’ai pas l’intention de me présenter aux primaires pour la direction du parti et je ne briguerai pas non plus une place sur la liste Avoda pour la prochaine Knesset. En revanche, je serai là pour tout faire afin de passer le volant au prochain leader du parti de la meilleure façon, pour le bien de la reconstruction du parti et de notre pays bien-aimé », a-t-elle souligné.
Avoda a atteint le seuil minimum de quatre sièges à la Knesset lors des élections législatives de novembre 2022. Michaeli est également largement blâmée pour l’effondrement de la gauche politique israélienne après avoir refusé catégoriquement de fusionner les listes électorales avec le parti de gauche, le Meretz.
Les commentateurs de la Douzième chaîne ont réagi à la nouvelle en disant que sa décision arrive « trop tard », un an après que son refus d’unir ses forces avec le Meretz a conduit ce dernier à manquer de peu le seuil de voix nécessaire pour entrer à la Knesset, aidant ainsi Netanyahu à mettre en place une coalition de droite dure.
Depuis lors, Avoda a toujours échoué à franchir le seuil électoral dans les sondages.