Merav Michaeli élue à la tête du parti travailliste
La députée, qui a remporté 77 % des votes, a juré de reconstruire la formation en appelant les partisans à "revenir" ; les factions de centre-gauche demandent une alliance

C’est la députée Merav Michaeli qui a remporté, dimanche, les primaires à la tête du parti Travailliste, prenant en charge la destinée de la formation historique de centre-gauche qui pourrait bien échouer à franchir le seuil électoral lors des élections à la Knesset du 23 mars prochain.
Michaeli, la seule députée siégeant actuellement au Parlement pour le parti qui figurait dans la course, a remporté 77 % des 9 651 votes recueillis. La formation compte un peu plus de 37 000 adhérents.
Avi Shaked, allié du chef sortant Travailliste Amir Peretz, a remporté 19,08 % des votes, suivi par Gil Beilin, fils de l’ancien ministre Yossi Beilin, qui a enregistré 2,37 % des voix. Les cinq autres candidats à ces primaires ont fini avec moins de 1 % des voix.
« Mes amis, le moment est dorénavant venu de revenir à la maison », a dit Michaeli dans son discours de victoire. « Vous, à qui on a menti, qui avez été trompés, dont on a pris en otage le vote, revenez chez vous. Revenez dans ce foyer de vérité », a-t-elle continué.
Les propos de Michaeli ont paru s’adresser à Peretz, qui avait promis de manière répétée de ne pas rejoindre un gouvernement dirigé par Netanyahu mais qui l’a cependant fait lors du dernier scrutin du mois de mars.
La formation a connu de nombreux revers ces dernières années, touchée par un glissement à droite des électeurs israéliens, par des agitations au sein du parti et par l’émergence de nouveaux acteurs politiques qui ont érodé sa base. Après avoir intégré le gouvernement à l’issue des élections précédentes, le parti avait pratiquement perdu tous ses soutiens et aucun sondage récent n’a prédit qu’il intégrerait la prochaine Knesset.

« Au dernier moment, nous sauvons ce mouvement de l’oubli. J’ai pleinement conscience de l’urgence. Le parti est encore embourbé et j’hérite aujourd’hui de la mission de le sauver et de le reconstruire », a expliqué Michaeli.
Michaeli a aussi déclaré qu’elle permettrait à tous ceux qui le désirent de présenter une candidature pour la liste électorale du parti, mais elle n’a pas évoqué une possible liste conjointe avec d’autres formations de gauche, disant que la formation Travailliste pourrait redevenir un parti au pouvoir.
« Merav est une dirigeante importante. Nous allons immédiatement lancer des pourparlers sur la mise en place d’un vaste foyer pour le bloc de centre-gauche tout entier. Nous allons nous unir pour battre Netanyahu et apporter enfin le changement à l’Etat d’Israël », a réagi le maire de Tel Aviv, Ron Huldai, qui vient de fonder la formation HaIsraelim.
Ofer Shelah, à la tête du mouvement Tnufa, a pour sa part déclaré que « le moment est venu de passer à l’action et de nous unir rapidement et sans hésitation ».
Le chef de l’opposition Yair Lapid, qui préside Yesh Atid, un parti centriste, a lui aussi félicité Michaeli, comme cela a été le cas également de Nitzan Horowitz, chef du Meretz de gauche.
Michaeli était devenue la favorite de ces primaires après l’annonce faite par Peretz, au début du mois, qu’il présentait sa démission de dirigeant de la formation et qu’il ne se présenterait pas lors du scrutin. le numéro deux de la formation, le ministre des Affaires sociales Itzik Shmuli, avait ultérieurement indiqué qu’il ne participerait pas aux primaires et qu’il avait pris la décision de quitter les rangs du parti.

Peretz avait choisi de faire entrer son parti dans le gouvernement d’unité dirigé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, revenant sur ses promesses de campagne maintes fois répétées de ne jamais se placer sous l’autorité d’un chef de gouvernement sous le coup d’une mise en examen pénale. Michaeli avait, pour sa part, rejeté l’intégration des Travaillistes au sein de la coalition, devenant une opposante au sein de son propre parti et au sein également de la coalition.
Michaeli a expliqué être ouverte à une alliance avec une autre formation en amont du scrutin dans le but d’augmenter les chances du parti de franchir le seuil électoral – une alliance qui ne pourrait toutefois se conclure qu’avec « un allié idéologique ». La chaîne Kan a annoncé, dimanche matin, que si elle devait l’emporter, elle signerait probablement un accord prévoyant de se présenter aux côtés du mouvement HaIsraelim.