Meron : un responsable évoque les avertissements ignorés avant le drame
Le chef de la division des opérations de police affirme que le commissaire a répondu à son avertissement en disant "toute commission d'enquête sera dirigée contre moi"

Un officier de police a déclaré dimanche que le chef de la police israélienne, Kobi Shabtai, avait écarté ses préoccupations au sujet du surpeuplement avant la catastrophe de Meron survenue l’an dernier et que sa promotion au sein de la police avait été interrompue après qu’il eut été accusé d’avoir divulgué des documents à la commission d’enquête de l’État sur le mouvement de foule mortel.
La commission, composée de trois membres, a entendu des témoignages liés à la tragédie de Lag BaOmer survenue en avril 2021 au mont Meron, où 45 personnes ont été tuées dans mouvement de foule malgré les avertissements répétés indiquant que la présence d’une si grande foule sur le lieu saint posait un risque sécuritaire.
Témoignant devant la commission, Shimon Nachmani, chef de la division des opérations de la police, a déclaré qu’il avait fait part de ses préoccupations concernant la décision de ne pas limiter le nombre de personnes assistant à l’événement, affirmant que le site ne pouvait pas contenir les énormes foules qui arrivaient.
« La densité [de la foule] est incontrôlable », a-t-il déclaré à la commission.

Cependant, Nachmani a déclaré qu’à la suite d’une réunion avec des officiers de police supérieurs avant le pèlerinage de Lag BaOmer, Shabtai lui avait dit avec désinvolture que s’il devait y avoir un incident entraînant une commission d’enquête, il s’en chargerait.
« Ne t’inquiète pas, toute commission d’enquête sera sur moi », lui aurait dit Shabtai.
Nachmani a déclaré qu’il pensait que sa promotion au sein de la police a été refusée en raison d’allégations selon lesquelles il avait divulgué des documents à la commission.
Il a déclaré qu’on lui avait dit qu’il était en lice pour une promotion au poste de chef-adjoint d’une nouvelle branche visant à lutter contre la criminalité dans la communauté arabe.
« J’ai été surpris lorsque [le chef de la police] m’a demandé pendant l’entretien : ‘Pourquoi avez-vous fourni des éléments à l’enquête ?’, » a déclaré Nachmani.
Alors que Nachmani a déclaré que Shabtai avait cherché à saboter sa promotion en raison des allégations, l’ancienne présidente de la Cour suprême Miriam Naor, qui dirige la commission d’enquête, a déclaré que Nachmani n’avait pas divulgué de documents à l’enquête.