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Mexique : Netanyahu prêt à aider dans l’enquête sur la disparition de 43 étudiants

C'est ce qu'a annoncé le président mexicain, qui demande l'extradition d'Israël du haut responsable accusé d'avoir compromis l'enquête en 2014

Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador s'exprime lors de sa conférence de presse quotidienne à Mexico, le 6 juin 2022. (Crédit : Pedro Pardo/AFP)
Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador s'exprime lors de sa conférence de presse quotidienne à Mexico, le 6 juin 2022. (Crédit : Pedro Pardo/AFP)

Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador a déclaré vendredi que le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’était dit prêt à collaborer pour remettre aux autorités mexicaines un ancien responsable mexicain lié à la disparition et au meurtre présumé de 43 étudiants, ainsi qu’à la dissimulation des faits, en 2014, dans le sud du Mexique.

L’ex-fonctionnaire en question, Tomas Zeron, était directeur de l’Agence mexicaine d’enquête criminelle, que les autorités mexicaines accusent d’avoir compromis l’enquête sur les disparitions. Il est également accusé d’avoir détourné plus de 50 millions de dollars et torturé des suspects. Zeron s’est enfui en Israël après la réouverture de l’enquête sur ces enlèvements, suite à l’élection d’Obrador en 2019. Zeron se trouve en Israël depuis cette date et y a demandé l’asile lorsque le Mexique a demandé son extradition.

Obrador avait demandé l’aide d’Israël en 2021 en écrivant à l’ex-Premier ministre Naftali Bennett puis à Netanyahu.

Vendredi, Obrador a déclaré lors de sa conférence de presse quotidienne qu’il « venait de recevoir une lettre du Premier ministre d’Israël faisant état de son intention de nous aider ».

« Dans la mesure où l’une des personnes qui a participé à la dissimulation de ce crime… se trouve en Israël », a déclaré Obrador, évoquant Zeron, « nous demandons son extradition », sans préciser dans quelle mesure Israël avait ou non accepté la demande d’extradition.

En 2022, le New York Times avait indiqué que le chef de la commission d’enquête sur les disparitions de 2014 s’était rendu en Israël pour tenter de convaincre Zeron de coopérer. Selon cette même information, un mois après la demande mexicaine d’extradition, le chef de la commission, Alejandro Encinas, avait effectué un déplacement en Israël et déjeuné durant trois heures, à Tel Aviv, avec Zeron, « lui demandant » de fournir plus d’informations sur l’affaire et lui offrant le « soutien du président » en échange de toute nouvelle information sur les étudiants.

Des proches des étudiants disparus à Iguala en 2014 manifestent devant l’ambassade d’Israël à Mexico le 21 septembre 2022, pour demander l’extradition de l’ex-procureur général Tomas Zeron de Lucio. (Crédit : Claudio Cruz/AFP)

Dans une interview accordée au journal, Encinas avait déclaré que Zeron pouvait détenir des informations précieuses, qui pourraient valoir à l’intéressé, avec le soutien du président, une peine de prison réduite.

Suite à la disparition des étudiants, en 2014, les enquêteurs dirigés par Zeron avaient conclu, au bout de quelques semaines, que la police avait remis les étudiants, en route pour une manifestation, à un cartel de la drogue qui les aurait tués avant de brûler et jeter les corps dans une rivière.

Des enquêteurs internationaux ont par la suite infirmé le récit de Zeron, en découvrant que le gouvernement avait falsifié des preuves et contraint des témoins à de faux aveux sous la torture.

Zeron avait démissionné de ses fonctions en 2016 suite à la diffusion d’une vidéo le montrant en train de manipuler des preuves manifestement jamais officiellement enregistrées.

Selon le Times, une des avocates de Zeron, Liora Turlevsky, aurait assuré que son client niait toutes les accusations et ne détenait aucune preuve liée à l’affaire des étudiants.

Un responsable mexicain déclarait au Times, en 2021, que Zeron avait reçu l’aide d’entreprises israéliennes avec lesquelles il était en relation, comme la société de renseignement privée NSO Group, dont il aurait utilisé le logiciel espion.

NSO a nié toute forme d’aide à Zeron, le Times ajoutant qu’aucune preuve directe n’avait pu être apportée sur ce point.

Une enquête internationale connue sous le nom de The Cartel Project a ajouté que Zeron avait fui en Israël grâce à l’aide de ses contacts dans l’industrie de la cyber-surveillance locale.

Encinas aurait fait le déplacement en Israël pour s’entretenir avec Zeron, rendu nerveux par la perspective d’une annonce sur cette affaire, alors que les enquêteurs n’avaient pas encore finalisé leurs investigations.

L’ancien directeur de l’Agence d’investigation criminelle du Mexique, Tomas Zeron, à Mexico, le 27 octobre 2014. (Crédit : Alfredo Estrella/AFP)

Deux mois après cet entretien, la commission a reçu un grand nombre de messages WhatsApp très prometteurs, mais Encinas a fait savoir qu’une grande partie d’entre eux n’avaient pu être exploités.

En septembre 2022, un groupe d’experts internationaux dénonçait une certaine précipitation à vouloir donner des résultats, allant jusqu’à mettre en doute certaines preuves incluses dans le rapport de la Commission gouvernementale de vérité sur cette affaire.

Ce rapport d’août 2022 comprenait de nouvelles informations sur l’implication de l’armée et notamment des captures d’écran de messages indiquant que des militaires avaient donné l’ordre de tuer des étudiants et de cacher leur cadavre.

Les experts ont mis en doute ces messages, selon eux rédigés d’une manière très différente de ceux interceptés par les autorités américaines.

À l’époque, Encinas avait déclaré : « Je n’ai subi de pressions de personne » et « Il n’y a rien de politique » dans cette affaire, ajoutant que les questions soulevées par les experts indépendants allaient être examinées.

La disparition des 43 étudiants a fortement choqué le Mexique et déclenché des manifestations de masse contre le gouvernement de l’époque et le président Peña Nieto.

Les étudiants avaient embarqué à bord de cinq autobus pour se rendre sur les lieux d’une manifestation, mais avaient été arrêtés par des policiers corrompus à Iguala, dans l’État de Guerrero, et remis à un cartel de la drogue.

Dans un premier temps, les procureurs ont déclaré que le cartel avait confondu les étudiants avec les membres d’un gang rival et les avait tués avant de brûler les cadavres dans une décharge et de jeter les restes dans une rivière.

Des experts indépendants de la Commission interaméricaine des droits de l’homme ont rejeté les conclusion du gouvernement, et les proches des victimes continuent d’exiger des réponses.

En septembre 2021, l’ambassade d’Israël à Mexico a été vandalisée par des manifestants demandant à Israël d’extrader Zeron.

Les manifestants avaient revêtu les murs de l’ambassade de graffitis disant par exemple « Mort à Israël ».

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