Mgr Pontier : « plus que jamais » l’Eglise ne prendra pas parti
C'est “à chacun, à la lumière de l'Evangile, d'effectuer sa propre pondération et de voter en conscience”, souligne l'Église de France
Le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Mgr Georges Pontier, a estimé mercredi que « le rôle de l’Eglise est, plus que jamais, de ne pas prendre parti pour l’un ou l’autre candidat », et dénonce un « climat hystérisé » à quatre jours du second tour de la présidentielle.
Dans une interview mise en ligne sur le site de la CEF, l’archevêque de Marseille conclut que « la devise de notre pays est belle : liberté, égalité, fraternité » et qu’ « elle est entre nos mains de citoyens », sans préciser s’il s’agit là d’une considération générale ou d’une indication implicite pour le scrutin de dimanche.
L’épiscopat est critiqué depuis dix jours par des intellectuels et des fidèles pour n’avoir pas pris position contre la présidente du Front national Marine Le Pen, alors qu’un vote pour le candidat d’En marche ! Emmanuel Macron est rejeté par une frange conservatrice de l’électorat catholique.
Une vingtaine d’évêques se sont toutefois exprimés à titre personnel, certains rappelant des principes devant éclairer le choix des électeurs, d’autres – plus nombreux – exprimant plus ou moins directement un rejet des thèses de l’extrême droite.
Pour Mgr Pontier, « il faut reconnaître qu’il est difficile de se forger une opinion dans ce climat hystérisé ».
« Dans cette ambiance, il me semble que le rôle de l’Eglise est, plus que jamais, de ne pas prendre parti pour l’un ou l’autre candidat mais de rappeler à chaque électeur ce que notre foi nous invite à prendre en compte », poursuit-il.
« L’enseignement de l’Eglise nous dit qu’il est important de prendre en compte des critères que nous avons rappelés : le respect de la dignité de toute personne humaine, l’accueil de l’autre dans sa différence, l’importance de la famille et le respect de la filiation, la nécessité de respecter la liberté de conscience, l’ouverture au monde, la juste répartition des richesses, l’accès au travail, au logement… », détaille le premier des évêques.
Comme « aucun programme ne remplit tous ces critères », c’est « à chacun, à la lumière de l’Evangile, d’effectuer sa propre pondération et de voter en conscience », précise-t-il, en soulignant que « ne retenir qu’un seul critère ne peut suffire à fonder entièrement un vote ».