Michaël Jeremiasz : « Nous vivons un apartheid social »
Le champion paralympique appelle à une mobilisation nationale pour les droits des personnes handicapées, le 15 mai à Paris

Il est l’une des grandes figures du handisport français. Michaël Jeremiasz, multimédaillé paralympique en tennis fauteuil, est connu pour ses performances sportives, mais aussi pour son engagement sans relâche contre toutes les formes de discrimination. Antiraciste, sensibilisé aux luttes contre l’antisémitisme, il fait du handicap son principal combat.
« Nous vivons un apartheid social », dénonce-t-il avec force, à quelques jours d’un rassemblement qu’il organise le 15 mai prochain à Paris, place de la République.
Dans une publication sur Instagram, l’ancien champion s’indigne du silence politique face à la situation dramatique vécue par les personnes en situation de handicap : « Le 10 février, lors de notre dernière mobilisation, on a dit : « La République, c’est nous aussi ». Mais rien n’a changé. C’est la huitième année consécutive que le handicap est la première cause de discrimination en France. Pas de mouvement de libération, pas de prise de conscience nationale. Juste des mots. On reste invisibles, inaudibles. »
Il poursuit, interpellant directement l’opinion : « Dans ce monde de libertés individuelles, qui accepterait de vivre ce que vivent les personnes handicapées ? Pas juste des petites difficultés, mais l’impossibilité de sortir quand on veut, d’aller à l’école, de trouver un emploi, un logement décent… d’accéder à la santé ! »
Pour Michaël Jeremiasz, la situation est alarmante : exclusion, pauvreté, isolement, mépris institutionnel. Il décrit une réalité quotidienne marquée par la marginalisation : « Être en situation de handicap, c’est une condamnation à perpétuité. C’est vivre sous le seuil de pauvreté, subir les regards réducteurs et voir ses droits fondamentaux niés. »
Le 15 mai, il espère réunir largement au-delà du monde du handisport : citoyens, associations, familles, professionnels. Une mobilisation citoyenne pour rappeler que l’égalité républicaine ne peut rester un principe abstrait.