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Microsoft expulse d’une réunion avec le PDG des employés opposés à la vente de services à Tsahal

5 employés portaient des t-shirts disant " Notre code tue-t-il les enfants, Satya ?", allusion à l'IA et au cloud fourni à Israël qui, selon des sources, aiderait Tsahal à choisir ses cibles

Le PDG de Microsoft, Satya Nadella, prend la parole lors de la conférence Microsoft Ignite, le 19 novembre 2024, à Chicago, dans l'Illinois. (AP Photo/ Charles Rex Arbogast, dossier)
Le PDG de Microsoft, Satya Nadella, prend la parole lors de la conférence Microsoft Ignite, le 19 novembre 2024, à Chicago, dans l'Illinois. (AP Photo/ Charles Rex Arbogast, dossier)

WASHINGTON – Cinq employés de Microsoft ont été expulsés d’une réunion avec le PDG de l’entreprise, lundi, pour avoir protesté contre les contrats de fourniture à l’armée israélienne de services d’intelligence artificielle et de cloud.

Ceci fait suite à une enquête de l’Associated Press ayant conclu, la semaine dernière, que des modèles d’IA sophistiqués développés par Microsoft et OpenAI avaient été utilisés dans le cadre d’un programme militaire israélien pour sélectionner des cibles de bombardement lors des récentes guerres à Gaza et au Liban, déclenchées par le pogrom perpétré par le groupe terroriste du Hamas le 7 octobre 2023. L’article de l’Associated Press donne des détails de ce qu’il qualifie de frappe aérienne israélienne égarée qui, en 2023, aurait touché un véhicule à bord duquel avait pris place une famille libanaise, tuant trois jeunes filles avec leur grand-mère.

Le PDG de Microsoft, Satya Nadella, parlait de nouveaux produits, lors d’une réunion publique avec ses employés, sur le campus de l’entreprise à Redmond, dans l’État de Washington lorsque certains d’entre eux, situés à environ 4 mètres à sa droite ont donné à voir des t-shirts revêtus des mots « Notre code tue-t-il des enfants, Satya ? ».

Sur les photos ou la vidéo de l’incident, qui ont été diffusées en direct dans toute l’entreprise, on voit Nadella continuer de parler sans réaction face aux manifestants. Deux hommes se sont rapidement portés à la hauteur des employés et les ont fait sortir de la pièce.

« Nous avons plusieurs façons de permettre à tous les avis de se faire entendre », a indiqué Microsoft dans un communiqué adressé à l’AP. « Avant tout, nous demandons que cela se fasse d’une manière qui n’interrompe pas d’autres activités. Lorsque cela se produit malgré tout, nous demandons aux personnes en question de sortir. Nous attachons la plus grande importance à ce que nos pratiques commerciales soient conformes aux normes les plus élevées. »

Microsoft n’a pas répondu mardi à la question de savoir si les employés impliqués dans la manifestation feraient l’objet de mesures disciplinaires. La société a également refusé de commenter l’article de l’AP du 18 février dernier concernant ses contrats avec l’armée israélienne.

En octobre dernier, Microsoft avait licencié deux de ses employés responsables de l’organisation d’une manifestation contre la guerre de Gaza non autorisée, à l’heure du déjeuner, au siège, au cours de laquelle les intéressés avaient qualifié la campagne israélienne contre le Hamas de « génocide » et accusé Microsoft de complicité. Israël avait vigoureusement nié se livrer à un génocide.

Une vidéo des faits, publiée par une employée juive sur son blog du Times of Israel, donne à voir quelques uns des 30 à 40 participants de cette manifestation en train de pousser dans sa direction un drapeau libanais modifié et de lui dire : « Embrasse le drapeau, espèce de nazie ».

À l’époque, Microsoft avait déclaré qu’il avait mis fin au contrat de certaines de ces personnes « conformément à la politique interne », sans donner plus de détails.

Cela fait des mois qu’un collectif d’employés manifeste, au sein de l’entreprise, son inquiétude au sujet de la fourniture à l’armée israélienne de services Microsoft via sa plate-forme de cloud computing Azure.

Des combattants du Hamas lourdement armés se tiennent debout, alignés, sur lex lieux d’une remise d’otages israéliens à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 22 février 2025. (Omar AL-QATTAA / AFP)

L’enquête de l’AP donnait des détails exclusifs tirés de données et documents internes de l’entreprise, témoignant selon elle de l’utilisation de modèles d’IA par l’armée israélienne via Azure à une cadence multipliée par près de 200 suite à l’attaque du groupe terroriste du Hamas du 7 octobre 2023 – au cours de laquelle des milliers de terroristes ont tué 1 200 personnes et fait 251 otages –, déclencheur de la guerre.

Les informations données par l’AP ont été partagés et discutés par les employés de Microsoft sur les réseaux sociaux mais aussi au sein de l’entreprise. Dans un forum communautaire destiné à recueillir les desiderata des employés afin de les transmettre à la haute direction, un employé a partagé des liens vers les informations de l’AP. Par la suite, selon des captures d’écran examinées par l’AP, une dizaine de personnes se sont demandé si l’entreprise n’enfreignait pas ses principes – à savoir la défense des droits de l’homme ou encore le refus que son IA serve à faire du mal.

Abdo Mohamed, chercheur et analyste des données licencié par Microsoft à l’issue de la manifestation d’octobre, a déclaré que l’entreprise faisait passer les profits avant ses engagements en matière de droits de l’homme.

« Nos exigences sont claires », a déclaré Mohamed, qui travaille avec des employés de Microsoft dans la cadre du collectif No Azure for Apartheid.

« Satya Nadella et les autres dirigeants de Microsoft ont des comptes à rendre aux employés et ils doivent rompre les contrats qui les lient à l’armée israélienne. »

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