Israël en guerre - Jour 648

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Miller : « Même s’il n’y a pas de génocide, Israël est « sans nul doute coupable de crimes de guerre »

Selon l’ex porte-parole du Département d’État, la question de savoir si Israël mène une politique de crimes de guerre reste "ouverte" ; de tels crimes sont toutefois certainement survenus, dans quelques cas

Le porte-parole du Département d'État, Matthew Miller, répondant aux questions lors d'une conférence de presse, au Département d'État, à Washington, le 18 juillet 2023. (Crédit : Nathan Howard/AP)
Le porte-parole du Département d'État, Matthew Miller, répondant aux questions lors d'une conférence de presse, au Département d'État, à Washington, le 18 juillet 2023. (Crédit : Nathan Howard/AP)

Matthew Miller, l’ancien porte-parole du Département d’État américain sous la présidence de Joe Biden, a déclaré dans une interview publiée lundi que des soldats israéliens s’étaient rendus coupables de crimes de guerre dans le conflit qui oppose Israël au groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza.

« Israël a sans aucun doute commis des crimes de guerre », a rapporté à Sky News Miller, porte-parole du Département d’État américain e au cours des deux dernières années de la présidence de Biden, dans une interview qui a été diffusée en podcast.

Miller a toutefois précisé qu’il ne croyait pas qu’Israël perpétrait un génocide à Gaza.

« On peut envisager la commission de crimes de guerre de deux manières », a expliqué Miller.

« L’État peut mener une politique consistant à commettre délibérément des crimes de guerre ou il peut agir de manière imprudente, favorisant de fait la survenue de crimes de guerre. L’État est-il coupable de crimes de guerre ? »

« Ce point, à mon sens, est une question ouverte [en ce qui concerne Gaza]. Ce qui n’est, j’en suis presque certain, pas une question ouverte, c’est la survenue d’incidents individuels au cours desquels des membres de l’armée israélienne ont commis des actes qui constituent des crimes de guerre », a-t-il indiqué.

Israël dément fermement ces accusations. L’armée israélienne assure prendre « de nombreuses mesures » pour minimiser les atteintes aux civils et souligne que le groupe terroriste viole systématiquement le droit international et exploite brutalement les institutions civiles et la population en les prenant comme autant de boucliers humains pour ses activités de terrorisme, en combattant depuis des zones civiles, notamment depuis des maisons, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.

Ces explications ont été contestées par la communauté internationale, pour qui le nombre élevé de victimes civiles, selon les chiffres communiqués par le Hamas, ainsi que les limitations imposées par Israël à l’entrée de denrées alimentaires à Gaza jettent le doute sur l’engagement du pays à protéger les innocents.

« Dans presque tous les conflits majeurs, y compris ceux menés par des démocraties, on voit des membres de l’armée commettre des crimes de guerre à titre individuel. C’est à la manière dont une démocratie envisage va gérer les les responsabilités de ces individus qu’on peut la juger », a ajouté Miller.

« À ce jour, nous n’avons pas été témoins de suffisamment de demandes de comptes émanant de l’État en direction des militaires concernés. La question reste ouverte quant à savoir si ces demandes seront effectivement faites. »

Miller a reconnu l’existence de désaccords au sein de l’administration Biden au sujet de la politique mise en place dans le cadre de la guerre à Gaza, notamment sur la question de la suspension des livraisons d’armes à Israël. Il a toutefois souligné qu’une telle décision aurait pu conduire les terroristes du Hamas à refuser un cessez-le-feu.

« À cette époque, il était très clair pour nous que nos discussions sur la suspension des livraisons d’armes à Israël, couplées aux manifestations sur les campus aux États-Unis et aux mouvements en faveur de la reconnaissance d’un État palestinien dans certains pays européens… Toutes ces choses réunies pouvaient donner aux dirigeants du Hamas l’illusion qu’ils pouvaient refuser le cessez-le-feu, qu’ils pourraient simplement tenir un peu plus longtemps et qu’ils pourraient obtenir tout ce qu’ils avaient toujours souhaité », a-t-il expliqué.

« Et la guerre aurait pu s’étendre, avec une entrée en scène du [groupe terroriste chiite libanais du] Hezbollah et de l’Iran. »

Au printemps 2024, l’administration Biden avait suspendu la livraison de bombes de 900 kg à Israël, « en raison des préoccupations concernant l’utilisation potentielle de ces bombes à Gaza », a ajouté Miller. L’administration Trump a quant à elle inversé cette politique.

« La question que je me pose encore… dans cette période intermédiaire, entre la fin mai [2024] et la mi-janvier [2025], durant laquelle des milliers de Palestiniens, des civils innocents, ont été tués… aurions-nous pu prendre davantage de mesures pour faire pression sur le gouvernement israélien, afin qu’il accepte ce cessez-le-feu ? Je pense parfois que oui, probablement », a-t-il précisé.

« Israël n’était pas l’unique partie à ces négociations. Les terroristes du Hamas ont modifié les règles du jeu à plusieurs reprises, mais [le Premier ministre Benjamin Netanyahu] également a changé les règles. Je pense qu’à certaines occasions nous aurions dû faire preuve d’une plus grande fermeté. »

Selon plusieurs responsables de l’administration Biden, à cette période, c’est principalement l’intransigeance des terroristes du Hamas qui rendait difficile la conclusion d’un accord.

La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre 2023, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités, utilisant les violences sexuelles comme arme à grande échelle.

Plus de 54 400 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ne font pas de distinction entre civils et hommes armés. Israël affirme avoir tué 20 000 terroristes au combat, et 1 600 autres hommes armés sur le sol israélien, le 7 octobre 2023.

L’armée israélienne assure s’efforcer de minimiser les pertes civiles. L’État juif a souligné que les terroristes du Hamas utilisaient les civils de Gaza comme boucliers humains, lançant les combats depuis des zones civiles incluant des maisons, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.

Les groupes terroristes dans la bande de Gaza détiennent 58 otages, dont 57 des 251 personnes enlevées par des terroristes du Hamas le 7 octobre 2023. Parmi eux se trouvent les corps sans vie d’au moins 35 personnes dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne, et 20 seraient encore en vie. Les autorités israéliennes ont fait part de leurs vives inquiétudes pour le sort de trois autres personnes.

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