Ministère des Finances: de plus en plus de jeunes enseignants quittent la profession
Le syndicat des enseignants a qualifié le rapport du ministère des Finances de "manipulation" et de tentative de "tromper le public" dans le cadre du conflit salarial
Les jeunes enseignants en Israël sont de plus en plus nombreux à quitter la profession sur fond d’écart important entre leurs salaires et ceux des anciens, selon les chiffres publiés lundi par le ministère des Finances.
La déclaration sur les revenus dans le système éducatif intervient alors que le ministère des Finances est en conflit avec le syndicat des enseignants israéliens qui menace la prochaine rentrée scolaire.
Le syndicat des enseignants a rejeté la proposition comme une tentative du Trésor de manipuler l’opinion publique contre les éducateurs en plein conflit salarial.
Kobi Bar-Nathan, commissaire aux salaires au ministère des Finances, a déclaré qu’en 2021, le salaire mensuel moyen des enseignants était de 12 423 shekels et que les nouveaux enseignants gagnaient en moyenne 29 % de moins que les anciens.
Les enseignants figurant dans le décile le plus bas du système éducatif gagnent un salaire mensuel de 8 000 shekels, contre 23 000 shekels par mois pour les enseignants les plus chevronnés tandis que les administrateurs sont dans le décile supérieur.
Les écarts se retrouvent également dans la rémunération versée pour les postes supplémentaires tels que coordinateurs ou tuteurs.
« Afin d’injecter un nouvel esprit dans le système malgré les difficultés, des changements doivent être apportés aux salaires des enseignants », écrit Bar-Nathan.
« Le rapport montre comment la structure des salaires des enseignants est basée sur l’ancienneté et crée un écart trop important entre les jeunes et les enseignants chevronnés, l’un des plus élevés au monde. Le salaire des jeunes enseignants en Israël est trop bas et nuit à la qualité de l’instruction que reçoivent nos enfants. »
Le rapport a révélé une forte augmentation du nombre de jeunes enseignants quittant la profession au cours de l’année écoulée, 21 % des enseignants ayant travaillé pendant deux à cinq ans cherchant un emploi ailleurs, soit une augmentation de 60 % par rapport à l’année précédente. Parmi les enseignants chevronnés, le taux est resté le même que les années précédentes.
C’est à Tel Aviv que l’exode a été le plus important, alors que la ville compte le plus grand nombre de postes d’enseignants à pourvoir pour l’année à venir. Les chiffres montrent que 13 % des enseignants de Tel Aviv ont quitté leur emploi l’année dernière. À Jérusalem, le chiffre était de 11,8 % et à Haïfa de 11,8 %.
« Une grande responsabilité repose sur nos épaules en tant que responsables du trésor public et nous devons nous assurer que l’utilisation des fonds publics permettra un système éducatif optimum », a écrit Bar-Nathan, apparemment en référence au conflit avec le syndicat des enseignants. « Notre engagement est de promouvoir un accord bon et digne pour les étudiants, les parents, les enseignants et les administrateurs. »
Le système éducatif a employé 137 000 personnes au cours de la dernière année scolaire. Les salaires des employés de l’éducation nationale coûtent à l’État 27 milliards de shekels, soit 6,3 % du budget national.
Le syndicat des enseignants israéliens a qualifié le rapport de « manipulation » et de tentative de « tromper le public ».
Il a déclaré que le rapport était « plein d’erreurs basées sur des données partielles et inexactes ».
Le syndicat a déclaré que le rapport du ministère n’avait pas souligné d’autres aspects de la position d’Israël par rapport aux autres pays de l’OCDE, tels que le nombre d’élèves par classe, et le nombre d’heures consacrées à l’enseignement en présentiel.
« Nous suggérons au ministère des Finances d’investir son énergie dans de réelles négociations, au lieu de s’engager sur des rapports manipulateurs », a déclaré le syndicat.
Le syndicat a réitéré sa menace de ne pas rouvrir les portes à la prochaine rentrée scolaire si un accord financier n’est pas conclu pour les employés du secteur de l’éducation.
À la fin de la dernière année scolaire, le syndicat a organisé une série de grèves partielles qui ont entraîné la fermeture d’écoles dans tout le pays.
Le syndicat exige que les nouveaux enseignants reçoivent un salaire de départ de 10 500 shekels par mois, et insiste également sur des augmentations de salaire significatives pour les enseignants plus expérimentés.
Le ministre des Finances Avigdor Liberman a concédé que les salaires des nouveaux enseignants doivent augmenter, mais il insiste également pour changer la façon dont les enseignants prennent leurs vacances afin que les parents se retrouvent avec moins de jours ouvrables pendant lesquels leurs enfants n’ont pas école. Liberman veut également donner aux directeurs d’école le droit d’augmenter les salaires des enseignants exceptionnels afin d’encourager l’excellence au sein de la profession.
Le syndicat est prêt à discuter de la question de l’adaptation du système de vacances, mais a refusé de parler du programme d’incitation des enseignants tant qu’un accord n’aura pas été trouvé sur le salaire de base de tous les enseignants.