Mont du Temple : Amman et Ramallah refusent la proposition de Netanyahu
La Jordanie et l'AP souhaitent que le Waqf ait la pleine responsabilité de l'accès au site ; le bureau de Netanyahu nie avoir fait une telle offre

Une proposition israélienne visant à réduire le nombre de visiteurs juifs et non-musulmans au mont du Temple à Jérusalem, dans un effort destiné à calmer les tensions sur le site et mettre fin à la vague d’attentats terroristes, a été rejetée par les dirigeants palestiniens et jordaniens, car cette proposition ne va pas assez loin pour répondre à leurs demandes, ont affirmé des sources diplomatiques arabes au Times of Israel mercredi.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a fait cette suggestion lors de récents contacts entre les responsables israéliens, jordaniens et palestiniens, selon les mêmes sources. Elle a été rejetée par le roi Abdallah II de Jordanie et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
On ne sait pas quelles sont les limites spécifiques qu’Israël était prêt à placer sur l’accès non-musulman au lieu saint contesté.
Le royaume jordanien est très en colère contre Netanyahu sur sa gestion de l’accès au mont du Temple, selon les sources, et Abdallah a refusé de rencontrer le dirigeant israélien.
L’envoyé spécial de Netanyahu, Yitzhak Molcho, est à la tête d’une délégation de hauts responsables de sécurité israéliens dans les contacts entre Israël, la Jordanie et l’Autorité palestinienne pour essayer de tasser l’escalade de la violence, qui a commencé au début du mois de septembre sur le mont du Temple et s’est propagée sous la forme d’attaques terroristes à Jérusalem et d’attaques terroristes et d’affrontements en Cisjordanie.
Une grande partie de la récente flambée de violence est centrée autour de l’affirmation des Palestiniens qu’Israël cherche à changer le status quo sur le mont du Temple à Jérusalem, vieux de plusieurs décennies.
Le site, le plus saint du judaïsme, étant l’endroit où s’élevaient les temples bibliques, et le troisième saint de l’islam, abrite la mosquée Al-Aqsa et est administré par le Waqf musulman, qui opère sous l’égide de la monarchie jordanienne. En vertu des règles fixées par Israël, les Juifs sont autorisés à s’y rendre mais ne peuvent pas y prier. Israël a nié à plusieurs reprises qu’il a l’intention d’apporter des modifications aux règles actuelles et explique que ces accusations sont une incitation à la violence.
La proposition de réduire les visites a été présentée alors que les Palestiniens et les Jordaniens affirment que, en se fondant sur les données du Waqf, le nombre de visiteurs non-musulmans sur le mont du Temple a augmenté de plus de 100 % au cours de ces cinq dernières années.
Les données du Waqf montrent qu’en 2011, il y avait environ 5 000 visiteurs non-musulmans qui sont entrés dans le complexe du mont du Temple, alors que l’année dernière, le nombre était de 12 569.
Une demande conjointe jordano-palestinienne vise à un retour à la situation sur le mont du Temple telle qu’elle était avant le 28 septembre 2000, quand le chef de l’opposition de l’époque, Ariel Sharon, a fait une visite controversée au complexe. Cela avait suscité les protestations des Palestiniens et a été utilisé comme un déclencheur pour l’assaut terroriste palestinien contre Israël connu sous le nom de la deuxième Intifada.

La visite en 2000 de Sharon a été accueillie par des protestations palestiniennes sur le mont du Temple qui ont rapidement pris de l’ampleur. Une période de violence marquée par de multiples attaques terroristes contre les Israéliens qui a duré à peu près cinq ans, avec des affrontements entre Palestiniens avec les forces de sécurité pendant lesquelles des milliers d’Israéliens et de Palestiniens ont été tués.
Les fonctionnaires du Waqf veulent la pleine responsabilité de l’administration et des visites des non-Musulmans au complexe, comme ce fut le cas en 2 000. Depuis 2003, c’est la police d’Israël qui contrôle l’entrée des non-Musulmans et des Juifs au mont du Temple.
Les sources ont indiqué que sans l’accord israélien pour un retour au statu quo de 2000, il n’y aura aucune possibilité pour une véritable accalmie sur le terrain.
Ces dernières semaines ont vu des attaques et des fusillades presque quasi-quotidiennes menées par des terroristes palestiniens et israélo-arabes contre les civils et les forces de sécurité israéliennes à travers Israël et en Cisjordanie.