Moody’s revoit à la baisse les perspectives de la dette israélienne
L'agence de notation financière américaine évoque un déficit budgétaire en hausse et un "environnement politique fragmenté" sur la politique fiscale

Vendredi, l’agence de notation financière Moody’s a annoncé qu’elle revoyait à la baisse ses perspectives sur la dette du gouvernement israélienne, tout en maintenant la note de l’Etat juif au même niveau.
Moody’s a déclaré dans un communiqué qu’elle réduisait les perspectives de positives à stables à cause de « la récente détérioration du déficit budgétaire », qui a été aggravé par l’épidémie du coronavirus.
L’agence de notation a également cité un affaiblissement de l’efficacité de la politique fiscale israélienne, « en partie [à cause d’]un contexte politique plus polarisé ».
Moody’s a souligné que le déficit budgétaire avait augmenté avant le début de la pandémie du COVID-19. L’année dernière, le déficit était au-dessus de la barre des 2,9 % fixés par le gouvernement.
On prévoit un déficit de 9 % sur l’année.

Concernant la politique fiscale, Moody’s a déclaré que l’impasse politique persistante, qui a notamment conduit à trois élections consécutives sur un an, a laissé Israël sans gouvernement pleinement actif pour effectuer des modifications fiscales importantes.
L’agence a pourtant noté que l’accord obtenu cette semaine entre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le chef de Kakhol lavan Benny Gantz pour former un gouvernement « d’urgence nationale » avait réduit le risque immédiat d’une quatrième élection. Cet accord de coalition va probablement permettre de faire adopter un budget.
« Cela étant dit, Mood’s s’attend à ce que l’élaboration d’une stratégie fiscale efficace d’après crise qui chercherait à ramener rapidement le niveau d’endettement de l’état aux niveaux de 2019 soit difficile, étant donné l’impact probable d’un environnement politique fracturé sur les prises de décisions politiques », a déclaré Moody’s.

Malgré ses inquiétudes, Moody’s a déclaré qu’il maintenait la note A1, sa cinquième note la plus haute sur la dette à long-terme, en évoquant « le potentiel de croissance solide à moyen terme, la position externe forte et des institutions très crédibles » dans le pays.
Comme pour d’autres pays, l’économie israélienne a été durement touchée par la fermeture des commerces après la mise en place de mesures très strictes visant à contenir le coronavirus.
Depuis que le gouvernement a commencé à introduire des restrictions de confinement, la plupart des Israéliens sont restés à la maison, sauf pour effectuer des achats de première nécessité. Le taux de chômage a explosé, passant d’environ 4 % au début de la crise en mars à 27,05 % jeudi, avec plus de 1 125 000 chômeurs.
Le gouvernement a approuvé un certain nombre de mesures pour soutenir l’économie. Vendredi, le gouvernement a donné son feu vert pour un plan de 8 milliards de shekels (2 milliards d’euros) afin d’augmenter le soutien aux auto-entrepreneurs israéliens et aux petites entreprises. Beaucoup ont dénoncé ce qu’ils estiment être un manque d’aide de la part de l’Etat pendant cette crise.