Mort de Jérémy Cohen : Sa famille appelle à « rester prudent »
"Concernant le caractère antisémite, le positionnement de notre famille est clair : nous ne savons pas à l'heure actuelle si celui-ci est avéré", a déclaré sa mère Evelyne Cohen

La famille de Jérémy Cohen, jeune homme de confession juive mortellement percuté mi-février par un tramway après avoir été violenté, a appelé jeudi à « rester prudent » face aux affirmations d’un mobile antisémite, non établi par l’enquête en cours.
« Concernant le caractère antisémite de cette agression, le positionnement de notre famille est clair : nous ne savons pas à l’heure actuelle si celui-ci est avéré », a déclaré sa mère Evelyne Cohen selon un extrait d’une conférence de presse diffusé notamment par BFMTV.
« Nous souhaitons que justice soit rendue et demandons à tous, à tous les réseaux, internautes, et autres médias, de rester prudent », a-t-elle poursuivi, indiquant faire « entièrement confiance » aux enquêteurs.
Le mercredi 16 février vers 20H00, Jérémy Cohen, 31 ans et porteur d’un handicap léger, traversait les voies ferrées quand il a été percuté par le tramway à Bobigny (Seine-Saint-Denis) juste après avoir été frappé par un groupe d’individus.
En arrêt cardio-respiratoire et victime d’un traumatisme crânien, il est décédé à l’hôpital peu après minuit.
Evelyne Cohen, mère de Jérémy Cohen: "Nous souhaitons que justice soit rendue et demandons à tous de rester prudent" pic.twitter.com/xrZwxehRjc
— BFMTV (@BFMTV) April 7, 2022
À quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, ce drame est devenu un fait politique, abondamment commenté par les candidats.
Jérémy Cohen « est-il mort parce que Juif ? », s’est interrogé le premier, lundi sur Twitter, le candidat d’extrême droite Eric Zemmour (Reconquête !). Sa rivale Marine Le Pen (RN) a évoqué un « acte criminel » qui « pourrait être un meurtre antisémite ».
« Toute la lumière doit être faite », sur le drame, ont de leur côté demandé trois autres candidats à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon (LFI), Yannick Jadot (EELV) et Valérie Pécresse (LR) qui a dénoncé un « lynchage ignoble qui pourrait être de nature antisémite ».
Face à cette avalanche de réactions politiques, le procureur de Bobigny Eric Mathais a pris la parole mardi pour indiquer que l’enquête ne permet pas à ce stade d’établir de « motifs discriminatoires » dans la mort du jeune homme.
Une vidéo de la scène filmée par un témoin, qui a été communiquée aux enquêteurs le 10 mars, a fait évoluer l’enquête. Celle-ci a été confiée le 29 mars à un juge d’instruction, a détaillé le parquet de Bobigny.
« Il serait faux de penser que ce sont les réseaux sociaux ou un candidat à la présidentielle qui ont permis d’ouvrir une enquête », a estimé jeudi sur BFMTV le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, « ce n’est que quinze jours après que les médias, poussés par un candidat à la présidentielle, en parlent ».
L’enquête est confiée à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis.
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