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Moscou et Washington d’accord sur une coopération accrue en Syrie

"Il n'y a nulle part de plus grand foyer et d'incubateur pour ces terroristes qu'en Syrie", a souligné Kerry à Lavrov

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry (à droite) et le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov (à gauche) pendant une conférence de presse à Munich, dans le sud de l'Allemagne, le 12 février 2016. (Crédit : AFP/Christof Stache)
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry (à droite) et le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov (à gauche) pendant une conférence de presse à Munich, dans le sud de l'Allemagne, le 12 février 2016. (Crédit : AFP/Christof Stache)

Les chefs de la diplomatie russe et américaine, Sergueï Lavrov et John Kerry, se sont mis d’accord vendredi sur une coopération accrue destinée à sauver la trêve et combattre les jihadistes en Syrie, après plus de 12 heures de négociations à Moscou.

Mais ces « mesures concrètes », annoncées par John Kerry durant une conférence de presse commune avec Sergueï Lavrov, ne seront pas rendues publiques pour permettre la poursuite « du travail de l’ombre » en faveur de la paix, a aussitôt précisé le secrétaire d’Etat américain.

Il s’est contenté d’expliquer qu’elles n’étaient pas « basées sur la confiance (mais) définissent des responsabilités spécifiques que toutes les parties du conflit devront assumer ».

Parmi les objectifs, « arrêter les bombardements aveugles (du président syrien) Bachar al-Assad et intensifier nos efforts contre le front Al-Nosra », a-t-il encore ajouté, en expliquant que « chacun de nous sait exactement ce qu’il a à faire ».

Sergueï Lavrov a été plus succinct que son homologue américain, évoquant seulement des « mesures que les Etats-Unis et la Russie peuvent prendre ensemble pour donner l’élan supplémentaire » à un règlement de la guerre.

Pour arriver à cet accord, les deux hommes et leurs délégations ont négocié pendant plus de 12 heures, alors que les pourparlers ne devaient initialement durer qu’une heure.

Dans l’après-midi, ils ont pris une courte pause pour aller ensemble déposer des fleurs devant l’ambassade de France à Moscou, et écrire un message en mémoire des victimes de l’attaque de Nice (sud-est de la France), qui a fait au moins 84 morts jeudi soir.

Ils ont ensuite repris leurs discussions, séparément puis en tête à tête, avant de finalement annoncer un accord peu avant minuit (21H00 GMT).

Arrivé jeudi à Moscou après avoir assisté aux célébrations du 14 juillet à Paris, le secrétaire d’Etat américain s’était entretenu dans un premier temps avec le président russe Vladimir Poutine jusqu’à une heure tardive au Kremlin.

Selon le Washington Post, le responsable américain était venu à Moscou avec l’idée de proposer à Vladimir Poutine la mise en place d’un centre de commandement commun à Amman, en Jordanie, pour coordonner leurs raids aériens contre les jihadistes de l’organisation État islamique et du Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda.

En échange, Moscou devrait limiter ses frappes aériennes à des cibles choisies avec les États-Unis et le régime syrien cesser de bombarder les rebelles modérés, selon la même source.

‘Foyer et incubateur des terroristes’

Vendredi, la rencontre entre John Kerry et Sergueï Lavrov avait débuté par une minute de silence à la mémoire des victimes de Nice. Le secrétaire d’Etat avait ensuite estimé que cette tragédie illustrait une nouvelle fois la nécessité de travailler plus étroitement en Syrie.

« Il n’y a nulle part de plus grand foyer et d’incubateur pour ces terroristes qu’en Syrie », avait souligné M. Kerry.

« Et vous et moi sommes dans la position enviable de pouvoir réellement faire quelque chose contre cela », avait-il dit à son homologue russe, soulignant que le monde attendait des Russes et des Américains qu’ils mettent « fin à ce fléau terroriste ».

Russes et Américains cherchent à s’entendre alors que combats sanglants et bombardements se poursuivent en Syrie, malgré un cessez-le-feu établi fin février sous l’égide des deux pays. La dernière trêve temporaire annoncée par l’armée syrienne a expiré vendredi, sans avoir été respectée ni par le régime, ni par les rebelles.

Les jihadistes de l’EI et d’Al-Qaïda sont exclus du cessez-le-feu convenu en février entre l’armée régulière et les combattants rebelles, et sont la cible des bombardements de la Russie ou de la coalition internationale dirigée par les États-Unis.

Mais Washington accuse Moscou de viser également, au cours de ses raids aériens, les rebelles soutenus par les Etats-Unis, ce que la Russie dément.

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