Moshe Feiglin veut bâtir un Troisième Temple immédiatement
Le président du parti Zehut, qui bénéficie d'une remontée dans les sondages, défend depuis longtemps les droits des Juifs sur le mont du Temple
Mercredi, le chef du parti d’extrême droite Zehut a déclaré qu’il voulait immédiatement reconstruire le Temple juif sur le mont du Temple à Jérusalem.
« Je ne veux pas construire un (Troisième) Temple dans un ou deux ans, je veux le construire maintenant, » a déclaré Moshe Feiglin lors d’une conférence organisée par Maariv et le Jerusalem Post à Tel Aviv, en référence au site accueillant aujourd’hui le Dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa et où se situaient les deux temples juifs autrefois.
Une telle décision serait totalement irréaliste. Même des suggestions de petits changements du statu quo sur le lieu saint, que les Juifs peuvent actuellement visiter mais sans y prier, ont été fortement critiquées et ont souvent conduit à des manifestations violentes.
Moshe Feiglin est un militant important du mouvement d’implantations juives et de la prière juive sur le mont du Temple. Lors de son mandat en tant que député du Likud, il a visité à de nombreuses reprises le site disputé de la Vieille Ville de Jérusalem, le plus saint du judaïsme mais aussi le troisième lieu le plus saint pour les musulmans.
« Pour construire le Temple, j’ai besoin de soutien. Je ne peux pas le faire seul, » a-t-il dit à la fin de son discours.
Le programme politique de 334 pages de Zehut milite pour des mesures visant à transférer des installations du gouvernement sur le mont du Temple et à confier l’autorité sur le site au Grand-rabbinat.
Zehut, dont les sondages prédisaient au départ qu’il ne franchirait pas le seuil électoral suffisant pour entrer à la Knesset lors des élections du 9 avril, a bénéficié d’un regain de popularité ces dernières semaines. Il est ainsi actuellement crédité dans les sondages de quatre à sept sièges.
Lors de sa campagne, Moshe Feiglin a minimisé son passé de militant ultra-nationaliste et souligné qu’il se focalisait aujourd’hui sur des questions civiques uniquement.
Il défend la légalisation du cannabis dans son programme et milite aussi pour une série de mesures libertaires, teintées d’une pointe de religion et de nationalisme
Celui qui a été exclu du Likud il y a quatre ans pour son attitude dissidente et ses positions extrêmes a pris la campagne d’assaut, en mettant la question du cannabis au cœur du débat national et en obligeant les principaux candidats à se positionner sur le sujet.
Alors qu’il affirme qu’il n’a pas de préférence entre Benjamin Netanyahu et son principal rival Benny Gantz pour le poste de Premier ministre, son parti pourrait bien jouer un rôle clef dans cette course très serrée.