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Musée juif : les proches des victimes israéliennes racontent leur « tragédie »

Les filles d'Emmanuel et Miriam Riva évoquent une mère "dévouée", un père "modeste", qui "adorait voyager", les souvenirs d'une famille où "plus rien n'est comme avant"

Des proches d'Emmanuel et Miriam Riva assistent à l'enterrement du couple à Kiryat Shaoul à Tel Aviv mardi 27 mai 2014 (Crédit : Amir Levi/Flash90)
Des proches d'Emmanuel et Miriam Riva assistent à l'enterrement du couple à Kiryat Shaoul à Tel Aviv mardi 27 mai 2014 (Crédit : Amir Levi/Flash90)

« On continue à fonctionner mais le nid familial est démoli »: les proches d’un couple de touristes israéliens assassinés en 2014 au musée juif de Bruxelles ont raconté jeudi « la tragédie » qu’ils vivent depuis cette tuerie qui vaut au jihadiste Mehdi Nemmouche d’être jugé aux assises.

Seule une proche de victime est déjà venue témoigner au procès de ce quadruple assassinat, ouvert le 10 janvier devant la cour d’assises de Bruxelles.

Le moment est attendu car les époux Miriam et Emmanuel Riva sont omniprésents dans les débats. Le silence se fait pesant dans la salle vers 14H15 (13H15 GMT) quand sont projetées des photos d’eux avec leurs deux filles, à la demande de leurs avocats.

Des scènes banales d’une vie de famille joyeuse, des sourires autour d’un gâteau d’anniversaire ou des poses au bord de la mer en vacances.

Dix minutes plus tard, les deux filles orphelines des Riva, Ayalet, 19 ans, et Shira, 21 ans, avancent vers le premier rang pour s’installer face à la cour, de part et d’autre d’une interprète qui va traduire leur hébreu.

Invitée par la présidente à parler de ses parents, Shira commence: « nous étions très très proches, nous passions beaucoup de temps ensemble ».

Désormais, « nous vivons seules, on doit se débrouiller seules même si on reçoit de l’aide de la famille », enchaîne Ayalet, mêmes longs cheveux bruns que sa sœur. « Notre vie a complètement changé (…) les fêtes d’anniversaire, tout a changé, plus rien n’est comme avant », ajoute-t-elle.

L’aînée prépare des études de criminologie, la seconde effectue son service militaire obligatoire.

Leurs mots sont comptés, murmurés, certains reviennent plusieurs fois: une mère « dévouée à sa famille », un père « modeste », qui « adorait voyager ».

« C’est une tragédie, comment décrire une famille qui vit, a des ambitions et le lendemain il n’y a plus rien », déclare ensuite leur tante, Eilat Tsanani Tsofia, 61 ans, grande sœur de Miriam Riva.

Ce 24 mai 2014, quand ils sont tués d’une balle dans la nuque tirée à bout portant à l’entrée du musée juif, – juste avant que le tueur fasse deux autres victimes, Dominique Sabrier et Alexandre Stens -, les époux Riva sont en voyage à Bruxelles pour fêter leurs 18 ans de mariage.

Le musée juif de Bruxelles – lundi 2 juin 2014 (Crédit : Surya Jonckheere/Times of Israel)

« Dix-huit ans, dans la tradition juive, est un chiffre symbolique qui veut dire la vie », lâche Arieh Riva, frère jumeau d’Emmanuel, toujours resté très proche de lui.

« Je ne connais pas ma vie sans lui, on se parlait au moins une fois par semaine, on était très liés », souligne-t-il.

Dans le box des accusés, Mehdi Nemmouche est impassible, regarde ailleurs.

Le jihadiste français de 33 ans, revenu depuis peu de Syrie au moment des faits, nie le quadruple assassinat. Selon ses avocats, il a été « piégé« , et la tuerie est une « exécution ciblée d’agents du Mossad« , affirment-ils en désignant le couple Riva.

Après les témoignages de la famille, aucune question n’est posée sur ce thème.

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