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Nancy Pelosi réagit au jugement sur l’avortement par un poème israélien

La présidente démocrate de la Chambre a cité un poème d'Ehud Manor après le séisme entraîné par la décision de la Cour suprême de révoquer l'arrêt Roe v. Wade

La présidente de la chambre Nancy Pelosi, Démocrate de Californie, réagit à la décision prise par la Cour suprême de révoquer l'arrêt Roe vs. Wade lors d'une conférence de presse au Capitole de Washington, le 24 juin 2022. (Crédit : AP Photo/J. Scott Applewhite)
La présidente de la chambre Nancy Pelosi, Démocrate de Californie, réagit à la décision prise par la Cour suprême de révoquer l'arrêt Roe vs. Wade lors d'une conférence de presse au Capitole de Washington, le 24 juin 2022. (Crédit : AP Photo/J. Scott Applewhite)

La plus haute-responsable démocrate du Congrès américain a cité un poète et parolier israélien en fustigeant la décision « scandaleuse » et « déchirante » prise par la Cour suprême de torpiller le droit à l’avortement garanti au niveau fédéral.

Lors d’une conférence de presse durant laquelle elle a n’a pas dissimulé son émotion, Nancy Pelosi, présidente de la chambre, visiblement en colère, a cité le poème d’Ehud Manor « Je n’ai pas d’autre pays » (« Ein Li Eretz Aheret » en hébreu) – un poème qu’elle avait déjà lu dans un discours qui avait suivi l’attaque du Capitole américain du 6 janvier.

« Je n’ai pas d’autre pays même si ma terre brûle ; un seul mot en hébreu vibre au fond de moi, dans mes veines, au fond de mon âme, dans mon corps brisé, dans mon cœur en peine », a-t-elle lu.

« Ici est ma maison. Même si mon pays a changé de visage, je ne me tairai pas », a dit Pelosi, clairement bouleversée, avant de répéter « mon pays a changé de visage ».

« Je n’ai pas d’autres pays. Je le lui rappellerai et je le lui chanterai doucement à l’oreille jusqu’à ce qu’il ouvre les yeux », a continué Pelosi.

« C’est évident, nous espérons que la Cour suprême ouvrira les yeux », a poursuivi Pelosi.

Écrite en 1982 quand un gouvernement du Likud de droite était en train de mener une guerre controversée au Liban, la chanson parle de l’amour porté par Manor à l’hébreu mais comprend également une promesse : celle de ne pas garder le silence face à un pays « qui a changé de visage ».

La veuve de Manor, Ofra Fuchs, avait expliqué en 2015 que « Ein Li Eretz Aheret » était une chanson de gauche, écrite en protestation contre la guerre.

Alors qu’elle se trouvait en visite en Israël au mois de février, Pelosi avait été accueillie par le président Isaac Herzog au cours d’une rencontre qui avait eu lieu en présence de Fuchs.

Herzog avait expliqué qu’il avait fait découvrir « Je n’ai pas d’autre pays » à Pelosi en 2016, quand les deux deux nations traversaient une période de troubles politiques. Elle avait alors écrit les paroles sur une nappe et elle les avaient citées au congrès.

La Cour suprême américaine a révoqué, vendredi, le droit à l’avortement au cours d’un jugement qui a fait l’effet d’un séisme, renversant cinq décennies de protection constitutionnelle de l’IVG et amenant plusieurs états de droite à réimposer immédiatement l’interdiction de l’interruption volontaire de grossesse.

Pelosi a accusé la Cour d’avoir donné « une gifle au visage » de toutes les femmes désireuses de prendre leurs propres décisions sur leur corps.

« Ce jugement cruel est scandaleux et déchirant, mais ne vous y trompez pas : tout se passera dans les urnes au mois de novembre », a dit Pelosi.

Les activistes du droit à l’avortement réagissent après avoir appris l’annulation de l’arrêt Roe vs. Wade par la Cour suprême, aux abords de la Cour suprême à Washington, le 24 juin 2022. (Crédit : AP/Jacquelyn Martin)

Les six juges républicains nommés à la Haute-cour ont révoqué l’arrêt historique « Roe v. Wade » qui ancrait le droit des femmes à l’avortement, disant que les états peuvent dorénavant individuellement l’autoriser ou l’interdire. Les trois magistrats démocrates se sont pour leur part opposés à cette décision.

Pelosi a expliqué aux journalistes que cette initiative entrait dans le cadre d’une campagne plus large menée par les républicains contre les droits reproductifs.

« Alors qu’ils se sont débarrassés de Roe, les républicains radicaux mènent le charge dans leur croisade visant à criminaliser la liberté matière de soins de santé. Au congrès, les républicains complotent une interdiction nationale de l’IVG », a-t-elle dit.

« Dans les états, les républicains veulent arrêter les médecins qui offrent des soins dans le domaine de la santé reproductive et les femmes qui se font avorter. Les extrémistes républicains menacent de pénaliser la contraception ainsi que la fécondation in-vitro et les soins qui suivent une fausse couche », a-t-elle poursuivi.

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