Netanyahu à la cérémonie des 26 ans de l’assassinat de Rabin à la Knesset
Le bureau du chef de l'opposition a dit qu'il n'était pas tenu d'assister aux autres événements ; cette décision survient dans un contexte de tensions avec la famille de Rabin
Le chef de l’opposition Benjamin Netanyahu a annoncé, dimanche, qu’il n’assisterait pas à la cérémonie d’État officielle marquant le 26e anniversaire de l’assassinat de Yitzhak Rabin qui a lieu lundi.
Netanyahu n’a pas justifié cette décision et son bureau s’est contenté de dire que le protocole n’exigeait pas sa présence à la cérémonie organisée au cimetière national du mont Herzl, à Jérusalem, ajoutant qu’il prendrait la parole lors d’une session spéciale qui aura lieu en fin de journée à la Knesset pour commémorer l’assassinat.
Netanyahu prenait part à cette cérémonie – qui se tient à la date-anniversaire, sur le calendrier hébraïque, de la mort de Rabin – ces dernières années, quand il était au poste de Premier ministre, en présence des leaders de l’opposition de l’époque.
Toutefois, il y a des tensions de longue date entre Netanyahu et la famille de Rabin qui l’a accusé d’avoir tenu un rôle dans les incitations à la violence qui avaient été faites à l’encontre de Rabin avant sa mort. Des accusations qui ont été régulièrement rejetées par Netanyahu, qui avait déclaré être victime à travers elles d’une sorte « d’assassinat politique ».
Rabin avait été assassiné le 4 novembre 1995 par Yigal Amir, un Juif extrémiste qui était opposé aux Accords d’Oslo et à la restitution par Israël du contrôle de certaines parties de la Cisjordanie aux Palestiniens dans le cadre de l’accord de paix historique.
Dans les semaines qui avaient précédé l’assassinat, Netanyahu, qui était alors chef de l’opposition, et d’autres importants membres du Likud s’étaient rendus à un rassemblement politique de droite à Jérusalem où les manifestants avaient qualifié Rabin de « traître », de « meurtrier » et de « nazi » pour avoir signé un accord de paix avec les Palestiniens cette année-là.
Amir avait mortellement blessé Rabin par balle à la fin d’un événement, à Tel Aviv, organisé pour dénoncer la violence et pour témoigner du soutien public aux efforts de paix avec les Palestiniens.
Netanyahu s’était défendu, l’année dernière, disant qu’il était de son devoir d’exprimer son opposition aux Accords d’Oslo.
« J’ai exercé mon droit à exprimer un positionnement différent. Et ce n’était pas seulement mon droit mais aussi mon devoir », avait déclaré Netanyahu. « Je m’étais opposé avec véhémence aux qualificatifs de ‘traître’ lancés en direction de Rabin mais je pensais qu’il avait tort et qu’il s’était trompé d’orientation dans ce qu’il avait fait. C’était une erreur de faire la paix avec l’ennemi ».
Il avait aussi comparé les grands mouvements de protestation à son encontre, qui l’appelaient à démissionner de son poste de Premier ministre suite à son procès pour corruption, aux incitations à la violence contre Rabin.
Rabin avait été l’un des chefs militaires légendaires d’Israël : il avait commandé l’unité de combat du Palmach dans les forces armées pré-État, puis il avait gravi les échelons jusqu’à devenir chef d’état-major de l’armée israélienne lors de la victoire d’Israël dans la guerre des Six jours, en tant que soldat de carrière.
Il s’était ensuite lancé dans une carrière politique et a servi deux mandats en tant que Premier ministre.
Après avoir été élu Premier ministre pour la deuxième fois en 1992, il a travaillé au service de la paix avec les Palestiniens, en essayant en vain de forger un accord permanent avec le chef de l’OLP Yasser Arafat.
En 1994, il avait reçu le prix Nobel de la paix avec le ministre des Affaires étrangères de l’époque Shimon Peres et Arafat, pour sa contribution à la signature des accords de paix d’Oslo.