Netanyahu avait négocié avec Assad sur le Golan, selon un ancien conseiller
Uzi Arad affirme que Jérusalem et Damas avaient mené deux séries de négociations entre 2009 et 2010 sur un retrait du plateau du Golan ; le Bureau du Premier ministre dément
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a mené deux séries de « sérieuses » négociations dans le passé avec le régime du Bashar el-Assad, sur un potentiel abandon du Golan israélien à la Syrie, a déclaré l’ancien conseiller du Premier ministre Uzi Arad aux médias mercredi.
Jérusalem n’a pas immédiatement rejeté l’idée de donner la totalité du territoire, capturé à la Syrie à l’issue de la guerre des Six jours, a dit Arad à la radio militaire, qui a indiqué que cette révélation avait déjà été abordée lors d’une réunion du parti d’opposition Yesh Atid.
La première série de négociations n’avait donné aucun résultat et avait été abandonnée en 2009, a expliqué Arad. Un an plus tard, les États-Unis ont convaincu les deux parties d’entamer des négociations indirectes, qui ont pris fin brusquement quand la guerre civile, qui dure depuis 7 ans maintenant, a éclaté.
S’exprimant à la radio militaire, Arad a affirmé que le gouvernement Netanyahu a entamé des pourparlers avec Damas avant l’élection de 2009, sur la base de négociations qu’avait menées son prédécesseur Ehud Olmert et des pourparlers que Netanyahu lui-même, en tant que Premier ministre à la fin des années 1990, avait eus avec le prédécesseur et père d’Assad, Hafez.
Israël a capturé le plateau du Golan à la Syrie lors de la guerre des Six jours et l’a annexée en 1981. Cette annexion n’a été reconnue ni par les États-Unis ni par la communauté internationale.
Arad était le conseiller diplomatique et conseiller à la sécurité intérieure de Netanyahu pendant ses deux premiers mandats à la tête du gouvernement israélien, entre 1997 et 1999, puis entre 2009 et 2011. Il était également homme de pointe en Syrie sous Netanyahu. Il a démissionné de ces deux postes en 2011.
Les négociations avaient été relayées en 2012 par le site Yediot Ahronot, citant des sources américaines qui avaient qualifié les négociations d’ « intense » et indiquaient que Netanyahu avait accepté de se retirer de la totalité du Golan en échange d’un accord de paix. Le bureau du Premier ministre avait démenti cette information et rejeté les propos d’Arad mercredi.
Dans le cadre des deux séries de négociations, Assad avait demandé un retrait total du Golan, selon Arad.
La première série de négociations a pris fin quand Assad a rejeté la proposition d’Israël, qui consistait en un échange de terrain. Cela impliquait qu’Israël se retire de 3,2 kilomètres, renonçant a plusieurs villages druzes mais gardant une majeure partie du territoire. Selon cette présumée proposition, la Syrie aurait également reçu une partie du territoire jordanien dans la région d’Aqaba, au sud, à proximité d’Eilat.
La seconde série de négociations a été lancée en 2010 par l’administration du président Barack Obama, qui a transmis sa proposition à Israël via les envoyés Dennis Ross et Frederic Hof, a ajouté Arad.
« Il était clair que les Syriens voulaient revenir aux frontières de 1967, et malgré cela, Netanyahu n’a pas abandonné les pourparlers, à aucun moment il n’a dit ‘moi vivant, jamais’ », a-t-il dit.
Concédant que les négociations n’ont donné aucun résultat concret, Arad estime que l’objectif principal était de définir ce qu’étaient ces « frontières de 1967 », à savoir, les frontières à la veille de la guerre des Six jours.
Le Bureau du Premier ministre a démenti cette information, affirmant que « les faits sont inexacts. Nous avons toujours été engagés à garder le Golan et nous le sommes toujours. Nous n’abandonnerons pas le Golan ».
Ces dernières années, Netanyahu a adopté une ligne dure sur la question du Golan. En juin 2017, alors qu’Israël marquait le 50e anniversaire de la guerre des Six jours, il a promis de garder « éternellement » le contrôle du territoire.
« Le plateau du Golan restera toujours sous la souveraineté israélienne. Nous ne quitterons jamais le plateau du Golan. Il nous appartient », avait dit Netanyahu à l’époque, lors d’une conférence à la jeunesse israélienne près de la ville de Katzrin dans le Golan.