Netanyahu compare les otages du 7 octobre aux lycéennes kidnappées par Boko Haram
Le Premier ministre a assuré aux familles qu'Israël fait plus que tout autre pays pour ramener ses citoyens

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a établi un parallèle entre l’enlèvement de centaines de personnes en Israël le 7 octobre 2023 et celui de centaines de lycéennes au Nigeria en 2014, lors d’une réunion avec des familles d’otages, en partie diffusée dimanche.
Ces propos ont été tenus lors d’une rencontre entre Netanyahu et des proches d’otages non spécifiés il y a plusieurs semaines. Le Premier ministre avait alors tenté de réfuter l’idée selon laquelle les enlèvements du 7 octobre avaient été uniques en termes d’ampleur et d’impact, selon la chaîne N12.
La chaîne a diffusé une partie de cette conversation, lorsque Netanyahu affirme qu’aucun pays n’est allé aussi loin qu’Israël pour ses otages.
« Les gens sont stupéfaits que nous soyons prêts à faire ce que nous avons fait, pour… », l’entend-on dire, avant qu’une personne identifiée comme un proche de l’un des otages ne l’interrompe.
« Peu de pays se trouvaient dans notre situation et avaient été abandonnés [comme] le 7 octobre », dit-elle.
Un autre proche ajoute : « Quand on est confronté à l’enlèvement de 250 personnes, dont des enfants, c’est quelque chose d’inédit, alors vous savez… »

Netanyahu rétorque : « Je pense que ce qui s’est passé est une terrible catastrophe, la pire catastrophe qui nous soit arrivée depuis la Shoah. »
« Mais si vous voulez parler de ce qui s’est passé dans le monde, c’est inexact », poursuit-il.
« C’est inexact en ce qui concerne Boko Haram, c’est inexact dans beaucoup d’autres endroits. C’est simplement que personne n’a fait ce que nous faisons. Telle est la situation. »
251 personnes, pour la plupart des civils, ont été enlevées et emmenées de force à Gaza lors du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023. Ce chiffre comprend les corps de certaines personnes tuées au cours de cet assaut sanglant.
57 otages enlevés ce jour-là sont toujours en captivité, dont environ un tiers serait encore en vie. Le corps d’un soldat de l’armée israélienne tué à Gaza en 2014 est également détenu à Gaza.
En avril 2014, 276 lycéennes ont été enlevées dans une école de Chibok, au Nigeria, par le groupe terroriste islamiste Boko Haram.
Plus de 80 d’entre elles seraient toujours en captivité, tandis que certaines de celles qui ont été relâchées au fil des ans sont revenues enceintes ou ont rapporté avoir été mariées de force ou vendues comme esclaves sexuelles.
Le groupe djihadiste ouest-africain, affilié au groupe terroriste sunnite État islamique (EI), serait responsable de l’enlèvement de milliers de Nigérians, dont beaucoup de jeunes filles.

La Russie a également été accusée d’avoir enlevé des milliers d’enfants ukrainiens depuis l’invasion de ce pays en février 2022.
Selon la chaîne N12, les familles ont quitté la réunion « frustrées, voire en colère ». Aucune source n’a été citée à l’appui de cette information.
Ces proches d’otages avaient en effet rencontré Netanyahu afin d’obtenir des informations sur l’état des négociations visant à obtenir la libération des otages restants, sur fond d’exaspération générale face à la prolongation de la crise. Netanyahu a été accusé de privilégier les gains militaires contre le Hamas plutôt que la libération des otages.
Dans l’enregistrement, on peut entendre Netanyahu défendre ses efforts pour les otages après qu’un proche lui a reproché de minimiser les horreurs singulières du pogrom du 7 octobre, au cours duquel le Hamas a assassiné plus de 1 200 personnes, principalement des civils, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
« Non, je dis que le fait que des otages aient été pris en grand nombre et que toutes sortes de choses aient été exigées montre notre volonté et les efforts que nous avons déployés et que nous continuons à déployer pour les ramener à la maison », a déclaré Netanyahu.
« C’est tout. »
Les familles des otages se préparent cette semaine à intensifier leur campagne en faveur d’un accord pour obtenir la libération de leurs proches. Cette crise approche en effet le cap des 600 jours, alors que les pourparlers indirects avec le Hamas à Doha visant à mettre fin à la guerre ont échoué il y a quelques jours.
Bon nombre ont fait valoir que la nouvelle intensification de l’opération de l’armée israélienne visant à prendre le contrôle d’une grande partie de Gaza mettait davantage en danger les otages et rendait tout accord impossible. Netanyahu et ses alliés soutiennent en revanche que cette campagne militaire est essentielle pour faire pression sur le Hamas afin qu’il accepte un accord.

Le groupe terroriste palestinien a exigé la fin définitive de la guerre comme condition préalable à toute libération des otages, une exigence rejetée par Netanyahu.