Netanyahu défend son choix de ne pas attaquer le Hamas
Rencontrant de nouvelles recrues de l'armée, alors que les critiques de l'acceptation du cessez-le-feu se multiplient, le Premier ministre dit qu'il n'y a pas de guerre "gratuite"
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a défendu lundi sa décision de ne pas initier une campagne militaire d’ampleur dans la bande de Gaza en riposte à un barrage de roquettes et d’obus de mortier massif au début du mois, précisant qu’une telle initiative s’avérerait trop coûteuse pour le pays.
Le Premier ministre, qui est également ministre de la Défense, des Affaires étrangères, de la Santé et de l’Intégration, a tenu ces propos devant un groupe de nouvelles recrues de l’armée israélienne au sein du principal centre d’incorporation situé aux abords de Tel Aviv, la base Tel Hashomer.
« En tant que Premier ministre, ce qui me préoccupe, c’est que j’ai conscience du fait qu’il n’y a pas de guerre ‘gratuite’ ou de victimes ‘gratuites’. Il y a toujours un prix à payer et ce prix est très élevé. Je pense en permanence à ce prix », a-t-il expliqué.
Le Premier ministre a essuyé de très vives critiques pour la décision prise par le gouvernement de ne pas lancer une campagne militaire d’ampleur dans la bande de Gaza après que des groupes terroristes, au sein de l’enclave côtière, ont lancé environ 500 roquettes et obus de mortier sur les villes et municipalités israéliennes avoisinantes, faisant un mort et des douzaines de blessés.
En réponse, les militaires israéliens ont bombardé environ 160 cibles liées aux groupes terroristes du Hamas et du Jihad islamique palestinien, tuant sept personnes dont la majorité appartenaient aux deux mouvements, ont noté des informations ultérieures. Certains étaient en train de tirer des missiles vers l’Etat juif au moment où ils ont été pris pour cible.

Le ministre de la Défense Avigdor Liberman a démissionné vingt-quatre heures après l’adoption d’un cessez-le-feu de-facto, citant spécifiquement pour justifier son départ les politiques gouvernementales appliquées à Gaza et à ses gouvernants islamistes du Hamas.
Avant cette dernière flambée de violences, Netanyahu avait déclaré aux journalistes qu’il considérait un nouveau conflit dans la bande Gaza – qui aurait été le quatrième en une décennie – comme non-nécessaire, préférant définir les conditions d’une trêve à long-terme avec le Hamas.
S’adressant aux nouvelles recrues des unités de blindés de l’armée israélienne, le Premier ministre a toutefois souligné qu’Israël devait être prêt pour une éventuelle attaque.
« S’il est impossible d’empêcher une guerre, nous utiliserons toutes nos forces et tout notre pouvoir et ce, de la meilleure manière possible », a dit Netanyahu. « Nous savons que le but ultime des militaires est avant tout de défendre notre pays et que si nous devons le faire – alors nous devrons gagner la guerre », a-t-il ajouté. « En fin de compte, on ne gagne pas seulement en se défendant mais on gagne aussi en attaquant ».

Lundi, le cessez-le-feu conclu le 13 novembre semblait se maintenir, avec seulement de petits incidents violents occasionnels sur la frontière.
Les militaires égyptiens, ainsi que les Nations unies et le Qatar, ont joué un rôle essentiel dans ces négociations.

Tzachi Hanegbi, issu du Likud et ministre du gouvernement Netanyahu, a indiqué la semaine dernière qu’une offensive majeure à Gaza coûterait la vie de 500 soldats.
Alors qu’il lui était rappelé au cours d’une interview accordée à la radio militaire qu’une roquette du Hamas avait touché un jardin d’enfants, Hanegbi a répondu que « un jardin d’enfants désert – on en parle tout le temps. Mais les 500 cercueils de ces jeunes israéliens qui reviendraient s’ils devaient être envoyés dans le camp de réfugiés de Jabalaya, à Gaza, eux, ne seraient pas vides ».