Netanyahu : Israël s’oppose aux « mini-accords » conclus avec l’Iran
Les propos tenus par le Premier ministre à la réunion du cabinet surviennent alors que de nombreuses informations font état de négociations avancées entre Washington et Téhéran
Israël s’oppose à tout accord intermédiaire entre les États-Unis et l’Iran en ce qui concerne le programme nucléaire de la république islamique, a dit le Premier ministre Benjamin Netanyahu au cours de la réunion du cabinet, dimanche.
« Notre mission la plus importante est de réduire la portée du programme nucléaire iranien », a ainsi déclaré Netanyahu suite à des informations qui ont laissé entendre qu’un accord conclu entre les États-Unis et l’Iran était imminent.
« Avant tout, nous sommes opposés à l’accord d’origine », a ajouté Netanyahu en évoquant l’accord sur le nucléaire qui avait été signé en 2015, le JCPOA [Plan d’action global commun], dont les États-Unis s’étaient retirés en 2018. « Notre opposition de principe a contribué au fait que les États-Unis n’ont pas réintégré le JCPOA. »
« Nous disons également aux États-Unis que même… les ‘mini-accords’, à notre avis, ne servent pas nos objectifs et que nous y sommes aussi opposés ».
Des propos qui ont encore été répétés par Netanyahu, dimanche soir, pendant une visite au sein des locaux d’Israel Aerospace Industries. Il a souligné que les accords naissants potentiels « sont inacceptables à nos yeux ».
La semaine dernière, l’Iran a indiqué avoir ouvert des négociations indirectes avec les États-Unis par le biais du sultanat d’Oman avec à l’ordre du jour la question du nucléaire, celle des sanctions américaines et celle des détenus.
De multiples informations ont indiqué que l’accord progressait et qu’Israël acceptera toutefois ses paramètres généraux s’il devait voir le jour.
Dans le cadre de cet accord, Téhéran s’engagerait à ne plus enrichir d’uranium au-delà de son niveau actuel de 60 % de pureté. La république islamique accepterait de coopérer avec les inspecteurs de l’Agence internationale de l’Énergie atomique (AIEA) ; elle cesserait ses attaques commises contre des contractants américains en Irak et en Syrie via ses groupes mandataires ; elle éviterait de fournir à la Russie des missiles balistiques et elle libérerait trois ressortissants irano-américains qui sont actuellement détenus par le régime des ayatollahs.
En échange, Washington s’engagerait à ne pas durcir ses sanctions économiques existantes et à dégeler les avoirs iraniens – à hauteur de milliards de dollars – à l’étranger contre l’assurance que cet argent ne sera utilisé qu’à des fins humanitaires. Les États-Unis ne poursuivront pas non plus de résolution punitive à l’encontre de Téhéran, que ce soit aux Nations unies ou au sein de l’AIEA, a fait savoir le New York Times la semaine dernière.
L’administration américaine n’ira pas jusqu’à qualifier l’arrangement trouvé avec l’Iran d’accord officiel, un accord officiel nécessitant l’approbation du Congrès, a noté le journal.
Dans un article publié vendredi, le quotidien Haaretz a annoncé que les États-Unis avaient informé Israël, étape après étape, de l’avancée d’un éventuel accord et que Jérusalem n’avait pas tenté de déjouer les pourparlers.
Le journal a précisé que les États-Unis avaient garanti à Israël que le pays conserverait sa liberté d’action à l’encontre de l’Iran.
Des informations qui sont venues faire écho à des propos qui avaient été tenus par l’ambassadeur israélien aux États-Unis, Michael Herzog.
« La diplomatie n’est pas nécessairement une mauvaise chose », avait estimé Herzog lors d’un événement organisé par la Majorité démocrate pour Israël, selon Haaretz.
« En ce qui nous concerne, la diplomatie en tant que telle et de tels accords ne sont pas nécessairement mauvais dans la mesure où ils peuvent aider à la désescalade dans le cadre d’une situation donnée », avait commenté Herzog.
Certains arrangements conclus entre Israël et les États-Unis concernant l’accord naissant avec l’Iran ont été mis au point pendant une rencontre, jeudi, entre le secrétaire d’État à la Défense Lloyd Austin et le ministre de la Défense Yoav Gallant, a indiqué la Douzième chaîne.
Un haut-responsable de la sécurité a dit à la chaîne que la coopération entre Jérusalem et Washington s’était renforcée sur la question iranienne et que le travail conjoint impliquait des responsables de la sécurité et de Tsahal.