Israël en guerre - Jour 566

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Netanyahu : « La démocratie n’est pas en danger, l’État profond l’est » ; l’opposition lui répond

Le Premier ministre accuse l’opposition de semer l’anarchie ; Gantz dénonce sa lâcheté, Lapid l’attaque sur le 7 octobre et sur sa gestion du budget 2025

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'exprime lors d'un débat, dans la salle du plénum de la Knesset à Jérusalem, le 26 mars 2025. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'exprime lors d'un débat, dans la salle du plénum de la Knesset à Jérusalem, le 26 mars 2025. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

« Israël a toujours été et restera une démocratie », a déclaré mercredi le Premier ministre Benjamin Netanyahu, tapant du poing sur l’estrade face aux députés de l’opposition, lors du débat parlementaire dit des « 40 signatures ».

Sous les cris et les rires des élus de l’opposition, il s’est insurgé contre ce qu’il a appelé « l’intimidation », « l’incitation à la haine » et « les violences contre les représentants élus ».

Fustigeant ses détracteurs, il les a accusés de le traiter de « traître toutes les heures ».

Ce débat, auquel le Premier ministre est tenu de participer, fait partie d’une procédure parlementaire permettant à l’opposition de convoquer chaque mois une séance plénière sur un thème de son choix.

Alors que le thème du débat était « la montée de la criminalité dans la société arabe et la négligence de la vie des citoyens », une grande partie des échanges a été dominée par les récentes décisions du gouvernement visant à limoger des hauts responsables et à renforcer son emprise sur le système judiciaire, des mesures vivement critiquées pour leur caractère jugé antidémocratique.

« La démocratie n’est pas en danger, c’est le pouvoir des bureaucrates qui l’est. C’est l’État profond qui est en danger », a-t-il lancé, dénonçant une « petite coterie de fonctionnaires » qui, selon lui, œuvrent contre le gouvernement élu.

« Pour vous, le plus grand danger pour la démocratie, c’est la démocratie. Pour vous, ce sont les bureaucrates qui décident. La démocratie, c’est avant tout le pouvoir du peuple. »

Netanyahu a insisté sur le fait que « dans une démocratie, le peuple est souverain » et que ses choix doivent se refléter dans les politiques, les nominations et les orientations du gouvernement.

« La démocratie repose sur la règle de la majorité », a-t-il avancé sans évoquer les droits de la minorité à préserver pour que cela fonctionne, dénonçant ce qu’il a qualifié « d’anarchie dans les rues » et appelant l’opposition à « peut-être essayer, pour une fois, de respecter la volonté du peuple ».

Il a ajouté que « dans une démocratie, l’équilibre entre les pouvoirs est essentiel ».

« Cela ne signifie pas que le gouvernement détient un pouvoir absolu, mais il ne peut pas non plus être totalement impuissant », a-t-il souligné.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’exprime lors d’un débat, dans la salle du plénum de la Knesset à Jérusalem, le 26 mars 2025 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Accusant l’opposition de « semer le chaos », il a reconnu le droit de manifester, mais a fustigé ce qu’il décrit comme des dérives.

« Nous voyons vos barrages routiers, vos incendies, vos attaques contre les forces de l’ordre… sans parler des menaces explicites de meurtre visant le Premier ministre, sa famille et d’autres élus. »

Au milieu des huées, il a rappelé « qu’autrefois, vous jugiez inacceptables certains termes comme ‘meurtre’ ou ‘traître’, les qualifiant de graves. Aujourd’hui, cela ne semble plus vous déranger. Et pourtant, cela reste grave, et dangereux. »

Il a conclu en assurant que ces menaces ne l’arrêteraient pas : « Cela ne nous dissuadera pas. La tyrannie d’une minorité ne prévaudra pas sur la volonté de la majorité. »

Le député du parti Les Démocrates Gilad Kariv a alors été exclu de la séance plénière.

Abordant la guerre en cours contre le Hamas, Netanyahu a affirmé que « les combats à Gaza se poursuivaient. Plus le Hamas persistera dans son refus de libérer nos otages, plus la pression que nous exercerons sera forte. Et je le dis au Hamas : cela inclut la saisie de territoires, et cela inclut d’autres choses que je ne vais pas énumérer ici ».

Le président de HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz, s’exprime à la Knesset, le 26 mars 2025 (Crédit : Flash90)

Benny Gantz, chef de HaMahane HaMamlahti, a réagi lors de la séance, aux propos du Premier ministre en affirmant que « répéter un mensonge n’en fait pas une vérité », en réponse à la diatribe de Netanyahu sur « l’État profond ».

Accusant Netanyahu de mentir sur l’existence d’un “État profond”, mais aussi sur le rôle de la procureure générale Gali Baharav-Miara, du chef du Shin Bet Ronen Bar et sur la conduite de la guerre, Gantz a ajouté que « la vérité ne peut être dissimulée. Ce n’est qu’après notre entrée au cabinet que la libération des otages a été inscrite parmi les objectifs de guerre ».

Netanyahu cherche à obtenir le renvoi de Baharav-Miara et de Bar, affirmant que la première agit pour contrecarrer son programme politique et qu’il ne peut pas poursuivre sa coopération avec le second, faute de confiance. Selon ses détracteurs, il chercherait surtout à se débarrasser de Bar en raison d’une enquête du Shin Bet sur les liens présumés entre des membres de son entourage et le Qatar.

« Nous avons dû faire pression sur vous pour lancer une offensive terrestre, sinon elle n’aurait jamais eu lieu, car vous aviez peur », l’a accusé Gantz. « Nous avons exigé d’accélérer l’entrée à Rafah et à Khan Younès, et de frapper plus tôt au nord contre le Hezbollah pour ne pas perdre une année de plus. Et vous nous avez répondu : ‘Qu’y a-t-il d’urgent ?’ »

« Vous connaissez la vérité. Et vous savez aussi pourquoi vous redoutez tant une commission d’enquête [sur le 7 octobre], qui révélerait non seulement vos échecs et ceux de votre gouvernement avant le massacre, mais aussi vos manquements au moment même où la guerre a éclaté », a-t-il accusé.

Le chef de l’opposition et chef du parti Yesh Atid, le député Yaïr Lapid, dirige une réunion de faction à la Knesset le 24 mars 2025 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le chef de l’opposition, Yair Lapid, est également intervenu. Il a souligné que, tandis que le Premier ministre proclame conduire Israël vers une « victoire totale », les sirènes d’alerte continuent de retentir dans les localités proches de la frontière avec Gaza – pas plus tard que ce mercredi matin.

S’adressant aux députés de la coalition venus soutenir Netanyahu, Lapid a lancé que « l’on se souviendra de Netanyahu comme du ‘Premier ministre du 7 octobre’. On ne retiendra rien d’autre : 1 800 morts, 14 000 blessés. Vous êtes en train de faire quelque chose qu’aucun autre gouvernement n’a jamais fait. »

Évoquant le budget de l’État pour 2025, adopté en dernière lecture mardi soir, Lapid a accusé Netanyahu « d’étrangler la classe moyenne israélienne pour assurer sa propre survie politique ».

« Vous avez échoué à garantir la sécurité du pays le 7 octobre, et maintenant vous échouez à gérer l’économie, et vous tentez, ici aussi, de rejeter la faute sur les autres », a-t-il poursuivi.

« Si vous voulez une preuve que ce budget est désastreux, demandez-vous pourquoi Netanyahu n’a pas participé une seule fois aux discussions. Pas un mot, pas une vidéo. Je me souviens des discussions budgétaires avec vous. À la moindre réussite, à la moindre annonce, vous étiez devant les caméras », a déclaré Lapid.

« Mais cette fois, c’est le silence total. Un budget a été voté, et vous avez disparu. Pas un mot. Vous vous distanciez autant que possible de ce budget. Soudain, vous respectez le ministre des Finances, vous lui laissez la scène pour les discours d’ouverture et de clôture, vous le laissez s’enliser seul devant toute la nation. »

Il a conclu en disant que « contrairement au président argentin Javier Milei ou à Elon Musk, chef du département américain de l’efficacité gouvernementale, vous dirigez aujourd’hui le gouvernement le plus important, le plus gaspilleur et le plus irréfléchi de l’histoire du pays ».

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