Netanyahu : « La guerre de Kippour a jeté les bases de la paix »
Lors de la cérémonie commémorative, le Premier ministre a déclaré qu’Israël tend la main à ses ennemis ; le président Rivlin met en garde contre la complaisance
Lors de son allocution au cours de la cérémonie qui s’est tenue à l’occasion de l’anniversaire de la guerre de Kippour jeudi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré que le pays continuerait à tendre la paix à ses voisins pacifistes mais n’hésitera pas pour autant à se défendre contre les belligérants.
Le président Rivlin a mis en garde, lors de cette même cérémonie : bien que les menaces qui pèsent aujourd’hui ne soient pas aussi importantes que celles qui planaient à la veille de la guerre en 1973, le pays ne peut pas se permettre de baisser sa garde.
La cérémonie s’est tenue sur le mont Herzl, au cimetière militaire de Jérusalem, et a commémoré le 43ème anniversaire de la guerre.
Le Premier ministre a évoqué les négociations de paix que deux voisins d’Israël ont conclues à la veille d’Israël, lorsqu’ils ont compris qu’ils ne pourraient pas vaincre Israël sur le plan militaire.
« La guerre de Kippour a montré à nos ennemis qu’ils ne pourront pas nous battre avec des armes. Voilà qui a jeté les bases de la paix avec l’Égypte, et plus tard avec la Jordanie. »
Netanyahu a proposé la paix aux pays qui la souhaitent, mais à évoqué son intention face à ceux qui attaquent Israël.
« Nous aurons toujours une main tendue vers nos voisins qui cherchent la paix. Mais d’ici là, nous nous préparons à nous défendre avec nos propres forces. »
Il a ensuite rendu hommage aux soldats tombés pour leur courage, leur attribuant le mérite d’avoir sauvé le pays.
« Malgré les souffrances que nous avons du endurés, malgré le prix fort que nous avons dû payer, notre foyer est toujours debout, et tient sur une chose, sur le courage de nos chers enfants, qui se sont battus comme des lions jusqu’à ce que la menace soit éliminée », a déclaré le Premier ministre.
Il a également condamné les dirigeants israéliens de l’époque pour avoir ignoré les menaces émanant des pays arabes et de s’être retrouvé piégés dans une guerre.
« La guerre n’a pas été déclarée uniquement à cause de l’intention de nos ennemis. Elle l’a été à cause des erreurs de nos dirigeants. Leurs erreurs crient jusqu’au Ciel. »
Faisant écho à son discours de la cérémonie de l’an dernier, Rivlin a évoqué le faux sens de sécurité que l’on pourrait tirer de la puissance militaire du pays.
« Il est vrai que l’État d’Israël n’est pas autant menacé par ses voisins qu’il l’était à l’époque. Néanmoins, nous sommes dans l’obligation de rester à l’écoute des dangers qui se bousculent à nos portes, et nous devons être préparés à les affronter.
« La guerre de Kippour nous aura appris à ne pas baisser la garde », a déclaré le président. « Nous devons être prêts pour les guerres (semblables à celles) du passé, aux défis du présent et aux menaces futures ».
Il a également parlé de l’inconsolable douleur des familles qui ont perdu un enfant.
« Des familles ont grandi, des fêtes de familles ont été célébrées, mais la douleur reste gravée dans nos cœurs, la peine agonisante de la perle, la douleur de l’absence inextinguible depuis ce jour de Kippour et jusqu’à aujourd’hui. La douleur de la perte ne s’est pas estompée. Yom Kippour arrive à nouveau, et encore une fois, nous nous rassemblons sur cette montagne pour nous souvenir. »
Avidgor Liberman, ministre de la Défense, Gadi Eisenkot, chef d’état-major de l’armée israélienne, et d’autres personnalités de l’armée et les membres des familles des victimes ont également pris part à la cérémonie
Le 6 octobre 1973, les armées syriennes et égyptiennes ont lancé une attaque surprise sur Israël, le jour ou le peuple célébrait Yom Kippour, le Jour du Grand Pardon, qui consiste en un jeûne de 25 heures.
Bien qu’Israël soit sorti victorieux après d’inquiétants retournements, plus de 2 500 soldats sont tombés au combat, des centaines ont été fait prisonniers. Ce bilan est d’autant plus contrastant lorsqu’on le compare à celui de la victoire rapide de la guerre de Six Jours en 1967.
Alors que le peuple s’était élevé contre le gouvernement et l’armée pour leur incompétence à prévoir et à se préparer pour une attaque, le chef d’état-major de l’armée israélienne David Elazar avait quitté ses fonctions, après qu’une commission d’enquête a suggéré de le déchoir de ses fonctions, et le Premier ministre Golda Meir et son gouvernement, notamment le ministre de la Défense Moshe Dayan, ont également quitté leurs fonctions.