Netanyahu : ne vous inquiétez pas, il y aura la paix un jour
Dans un long discours à des jeunes dirigeants allemands en visite, le Premier ministre a déclaré que les Arabes vivent en Palestine depuis 100 ans, "mais pas nombreux"
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Les Israéliens et les Palestiniens « finiront » par faire la paix, a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu jeudi, indiquant que la vraie réconciliation demandait de profonds changements dans le peuple palestinien, y compris un nouveau dirigeant.
« Ne perdez pas espoir. Au final, il y aura, je le crois, des nouveaux dirigeants qui apparaîtront et qui favoriseront une véritable paix », a-t-il déclaré à un groupe de jeunes dirigeants allemands en visite en Israël. Pas une fausse paix. Paix une paix tactique, mais une paix authentique ».
Netanyahu n’a pas dit quand il s’attendait à ce que ce moment arrive, même s’il n’a pas semblé très optimiste pour un accord de paix dans un futur proche.
Il a critiqué le refus palestinien de reconnaître un État juif dans « n’importe quelle frontière » pour le conflit en cours, expliquant qu’une telle reconnaissance est la condition clé pour un accord de paix. « Nous voulons savoir que nous avons un partenaire qui accepte notre droit à exister », a-t-il déclaré.
Il n’est pas clair de savoir si les Palestiniens reconnaîtront un jour Israël comme l’État nation du peuple juif, a-t-il déclaré, mais le jour où cela se produira, alors nous aurons une paix. Nous aurons une réelle avancée vers la paix ».
Jusqu’à ce moment-là, les Israéliens continueront à contruire leur État, a déclaré le Premier ministre.
« Nous construirons notre créativité, notre économie, notre culture, nos programmes télévisés, dans chaque domaine de la créativité humaine. Et nous construirons des liens avec ces États arabes qui veulent voir la défaite du Moyen-âge et le triomphe de la modernité, et faire participer tout le monde dans cet effort commun parce que le futur du notre monde, pas seulement le futur d’Israël, le futur de votre monde, dépend de notre réussite ».
Netanyahu s’exprimait devant un groupe de 200 jeunes dirigeants allemands qui n’avaient jamais été en Israël et étaient invités par le ministère des Affaires étrangères pour un voyage visant à renforcer les liens bilatéraux.
Le Premier ministree a parlé pendant une heure, s’exprimant sur les réussites d’Israël dans le monde de la technologie et de la science et expliquant à travers de grands détails ses points de vue sur l’agitation qui secoue le Moyen Orient et sur l’histoire juive.
La vague actuelle de terrorisme affectant les démocraties libérales occidentales n’est pas un clash de civilisation, mais un clash contre la civilisation », a déclaré Netanyahu.
S’adressant aux dirigeants allemands directement, il a continué : « Nous sommes simplement une barrière pour vous, nous sommes simplement plus près d’eux. Si nous n’étions pas là, ils avanceraient plus vite, a-t-il déclaré à propos des terroristes islamistes. Si nous n’étions pas pas ils dérangeraient probablement nos voisins arabes qui combattent contre ce même extrémisme et perçoivent de plus en plus Israël non pas comme leur ennemi mais comme leur allié ».
Netanyahu a déclaré que s’il place Israël clairement dans le camp des états modernes, il ne veut pas marginaliser l’attachement biblique du peuple juif à cette terre.
« Nous étions ici il n’y a pas longtemps, seulement 4 000 ans », a-t-il dit sèchement pour contrer l’idée qu’Israël était un intrus colonial sans racines.
« Nous ne sommes pas les Belges au Congo, ni les Français en Algérie ou pour cette question les Espagnols au Mexique. Nous sommes ici depuis longtemps. Et nous reconnaissons qu’il y a un autre peuple ici, même s’ils sont arrivés des centaines d’années plus tard. Ils vivent ici et nous devons vivre ensemble ».
Evoquant les débuts du mouvement sioniste, Netanyahu a déclaré que de nombreuses personnes vivaient en Palestine à l’époque. Au milieu du 19e siècle, le pays « avait peu de population », a-t-il déclaré. « Il y avait des Arabes, mais ils n’étaient pas nombreux. Au 19e siècle, ce pays était un coin reculé de l’Empire ottoman ».
Netanyahu a expliqué que son arrière-grand-père est arrivé en Palestine à la fin du 19e siècle et son grand-père en 1920.
L’arrivée des Juifs « a entraîné une immigration » vers la Palestine par des Arabes de pays voisins, a-t-il continué, « parce qu’il y avait des fermes, des écoles, des cliniques médicales et des usines ».
En 1922, il y avait 590 890 musulmans dans la Palestine sous mandat britannique, à comparer aux 83 794 Juifs. En 1945, leur nombre avait atteint les 1 061 270 de Musulmans et les 553 600 Juifs.