Yechiel Leiter succèdera à Michaël Herzog au poste d’ambassadeur d’Israël à Washington
Le Premier ministre a remercié Michael Herzog pour son "importante contribution" en temps de guerre ; il restera en poste jusqu'à ce que Trump entre à la Maison Blanche
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a officiellement annoncé vendredi que Yechiel Leiter sera le prochain ambassadeur d’Israël aux États-Unis.
Né aux États-Unis, Yechiel Leiter, titulaire d’un doctorat de l’université de Haïfa, a été directeur général adjoint du ministère des Finances, chef de cabinet du ministre des Finances du gouvernement Netanyahu de l’époque, et président par intérim de l’Autorité portuaire israélienne.
« Yechiel Leiter est un diplomate très talentueux, un orateur éloquent, et il a une profonde compréhension de la culture et de la politique américaines », a déclaré Netanyahu dans un communiqué. « Je suis convaincu que Yechiel représentera Israël de la meilleure façon possible et je lui souhaite beaucoup de succès dans ses fonctions. »
Le bureau de Netanyahu a annoncé jeudi qu’il avait demandé à l’actuel ambassadeur, Michael Herzog, de prolonger son mandat jusqu’à l’investiture de Donald Trump le 20 janvier.
Bien que présentée comme une prolongation, cette décision réduit en fait d’un an le mandat de Herzog, qui avait été nommé par le gouvernement précédent.
Dans un communiqué diffusé après l’élection de Trump comme 47e président des États-Unis mercredi, le bureau de Netanyahu avait annoncé qu’un nouvel émissaire israélien serait nommé vendredi.
« Le Premier ministre a remercié l’ambassadeur Herzog pour son travail effectué au cours des trois dernières années et pour sa contribution professionnelle significative, en particulier pendant une période de guerre difficile », a indiqué le cabinet du Premier ministre.
Après la victoire éclatante de Trump, Netanyahu et le président-élu se sont entretenus mercredi. Le bureau du Premier ministre a déclaré que les deux hommes « avaient convenu de travailler ensemble pour la sécurité d’Israël » et discuté « de la menace iranienne ».
Le lobby de gauche J Street a critiqué la nomination par Benjamin Netanyahu du « colon extrémiste » Yechiel Leiter comme prochain ambassadeur d’Israël aux États-Unis.
Le groupe pro-israélien pacifiste affirme que cette nomination « est un signal d’alarme retentissant concernant les intentions de Netanyahu et de ses alliés d’extrême droite. Comme la dernière fois, Trump et Netanyahu vont promouvoir l’annexion au détriment de la paix et de la sécurité des Israéliens et des Palestiniens ».
« En tant qu’ambassadeur, le Dr. Leiter devrait s’assurer de répondre aux profondes préoccupations de la grande majorité des Juifs américains et des membres démocrates du Congrès qui s’opposent à l’annexion et souhaitent le retour des otages et la fin de la guerre à Gaza », ajoute J Street.
Toujours en prévision de janvier, un important allié évangélique de Trump et confident de longue date de Netanyahu a averti qu’Israël devait en finir avec les guerres à Gaza et au Liban avant le retour au pouvoir de Trump.
« La fenêtre est ouverte », a déclaré Evans au Times of Israel depuis son musée Friends of Zion à Jérusalem. « Elle se refermera le 20 janvier. Donald Trump ne veut pas de cette situation pour la première année de sa présidence. »
Le Times of Israel a rapporté la semaine dernière que Trump avait dit à Netanyahu qu’il attendait d’Israël qu’il termine la guerre à Gaza avant son retour à la Maison Blanche s’il remportait l’élection.
« Vous ne voulez pas mettre Donald Trump dans une position où il devra défendre une guerre au Moyen-Orient », a ajouté Evans. « Les guerres au Moyen-Orient le répugnent. »
Toujours selon Evans, Trump ne veut pas être un président en temps de guerre. »
« Israël doit le savoir et faire tout ce qui est humainement possible tant qu’il est encore temps. »
Evans a ajouté qu’il ne pense pas que l’aile isolationniste du parti républicain — comprenant des figures comme Tucker Carlson et le vice-président élu J.D. Vance — influencera la politique étrangère de Trump lors de son second mandat. « Tucker Carlson est un animateur de talk-show. Je ne pense pas que Donald Trump adhère du tout à l’idéologie isolationniste de Tucker Carlson. »
Evans était l’un des principaux leaders chrétiens ayant rallié le soutien évangélique à Trump en 2016. Il a expliqué que le maintien du soutien de cet important groupe d’électeurs dépendait du soutien inébranlable à Israël.
« En 2016, les enjeux étaient Roe v. Wade et Israël », a-t-il déclaré. « Aujourd’hui, il n’y a plus de Roe v. Wade. Pour les évangéliques, l’enjeu principal, c’est Israël. »
Il a ajouté que les panneaux d’affichage qu’il a financés à travers Israël, appelant Trump à « Make Israel Great Again », sont un message destiné au président élu.
« Je parle à Donald Trump en ce moment à travers ces panneaux, et il sait qu’ils sont là. »
A man walks past a large billboard congratulating US President-elect Donald Trump, on the facade of Friends of Zion Museum in Jerusalem, 07 November 2024. ???? EPA / Vassil Donev #Israel #USA #Elections pic.twitter.com/7hMgatPfYi
— EPA Images (@EPA_Images) November 7, 2024
Jeudi, le président Isaac Herzog, frère de l’ambassadeur Michael Herzog, s’est entretenu avec Trump pour le féliciter de sa victoire aux élections et lui a rappelé « l’urgence d’accélérer le retour des otages israéliens, détenus depuis 400 jours dans des conditions atroces par le groupe terroriste palestinien du Hamas ».
Trump a exprimé son amour et son soutien pour Israël, selon le communiqué israélien.
« Les présidents ont convenu de rester en contact afin de poursuivre la coopération fructueuse entre les gouvernements et de renforcer l’alliance profonde entre les deux pays », a ajouté le bureau de Herzog.
La semaine dernière, un ancien responsable américain a indiqué au Times of Israel que la victoire que Trump souhaite obtenir d’Israël à Gaza avant l’investiture comprenait également le retour des otages. Lors de la Convention nationale républicaine en juillet, Trump a lui-même averti que ceux qui détiennent des otages américains à l’étranger « paieraient un très lourd tribut » s’ils n’étaient pas libérés avant son entrée en fonction.
Depuis la victoire républicaine de mercredi, les familles des sept otages américains détenus par le Hamas à Gaza depuis le 7 octobre 2023 ont demandé à la transition de Trump de commencer à travailler avec l’administration Biden afin d’obtenir la libération de leurs proches.
Sur les 251 otages enlevés par les terroristes le 7 octobre, 97 sont toujours à Gaza, et Tsahal a confirmé la mort d’au moins 34 d’entre eux.