Trump revendique « une victoire politique jamais vue » aux Etats-Unis
Les républicains ont repris le contrôle du Sénat américain jusqu'ici aux mains des démocrates ; le sort de la Chambre des représentants n'est pas encore connu
Donald Trump, aux portes de la Maison Blanche après avoir remporté plusieurs Etats décisifs, a déjà revendiqué mercredi une « victoire politique jamais vue dans notre pays », sans attendre le décompte final.
L’ancien président républicain (2017-2021) a promis de « guérir » l’Amérique devant ses partisans réunis en Floride.
« Je ne vais pas commencer des guerres, je vais arrêter des guerres », a déclaré le candidat républicain à l’élection présidentielle américaine dans son discours de victoire.
« Nous n’avons pas eu de guerres, pendant quatre ans, nous n’avons pas eu de guerres. Sauf que nous avons vaincu ISIS », a fait valoir Trump.
« Dieu m’a épargné pour une raison », a poursuivi Donald Trump, faisant référence aux deux tentatives d’assassinat auxquelles il a survécu lors de sa campagne électorale.
« Et cette raison était de sauver notre pays et de restaurer la grandeur de l’Amérique. Et maintenant, nous allons remplir cette mission ensemble », a-t-il promis.
« La tâche qui nous attend ne sera pas facile, mais je mettrai toute l’énergie, l’esprit et la combativité que j’ai dans l’âme au service de la mission que vous m’avez confiée », a-t-il ajouté
Le dépouillement est encore en cours dans de nombreux bureaux de vote, mais une défaite de sa rivale démocrate Kamala Harris semble de plus en plus probable au fur et à mesure que les Etats décisifs tombent dans l’escarcelle du tribun de 78 ans.
Le chef des républicains à la Chambre des représentants a d’ores et déjà félicité le « président élu » Donald Trump.
Fox News
La chaîne Fox News l’a déjà déclaré vainqueur de l’élection.
Il s’agit du seul média dans l’immédiat à accorder la victoire finale à l’ancien président, mais les signaux allant dans le sens du plus extraordinaire retour qu’ait connu la politique américaine n’ont cessé de s’accumuler ces dernières heures.
Le candidat républicain a été donné vainqueur en Géorgie, en Caroline du Nord et surtout en Pennsylvanie, le plus crucial des sept Etats décisifs, face à la vice-présidente démocrate, selon des projections de médias américains.
Pour l’instant, Donald Trump avec 266 grands électeurs, contre 195 pour Kamala Harris. Il lui en faut 270 pour gagner.
Autre inconnue : va-t-il, comme il l’assure déjà, gagner la majorité des voix à l’échelle nationale, ce que n’a jamais fait un candidat républicain depuis vingt ans ?
« Anxieuse »
L’ambiance n’a cessé de s’assombrir pendant la soirée à l’université historiquement noire de Howard, à Washington, où s’étaient réunis les partisans de Kamala Harris.
Cette dernière a renoncé à s’exprimer dans l’immédiat, mais doit prendre la parole plus tard, selon un conseiller.
De festive, l’atmosphère est devenue très tendue, a constaté une journaliste de l’AFP. Charlyn Anderson, une électrice quittant les lieux, confie : « J’ai peur, je suis anxieuse maintenant. J’arrive à peine à bouger mes jambes. »
Dans les autres Etats ayant déjà livré leurs résultats définitifs, aucune surprise.
Les deux candidats ont engrangé selon les médias une série d’Etats qui leur étaient promis : le Texas, le Kentucky, la Virginie-Occidentale, la Floride, le Missouri, l’Oklahoma, le Mississippi ou la Louisiane pour l’ancien président républicain. New York, l’Illinois, la Californie, le Massachusetts, le Colorado et la capitale Washington pour la vice-présidente démocrate.
Kamala Harris, espérait devenir la première femme élue présidente, face à un adversaire condamné au pénal, visé par de multiples poursuites, et qui n’a jamais reconnu sa défaite en 2020.
Le monde entier
Le monde entier attend l’issue du duel, au terme d’une campagne inouïe marquée par l’entrée en lice fracassante de Kamala Harris en juillet après le retrait du président Joe Biden, et par deux tentatives d’assassinat visant Donald Trump.
Derrière ces deux candidats, se sont rangées deux Amériques apparemment irréconciliables, chacune persuadée que l’autre camp mènerait le pays au désastre.
La vice-présidente de 60 ans a peint son rival en dictateur « fasciste » en puissance et en danger pour les droits des femmes.
Donald Trump a décrit son adversaire comme une dirigeante faible et « bête », laxiste face à l’immigration illégale et la criminalité.
A travers le pays, la tension qui entoure le scrutin est visible : dans certains bureaux de vote transformés en forteresses, dans les hautes barricades qui entourent la Maison Blanche.
Les républicains ont repris le contrôle du Sénat américain jusqu’ici aux mains des démocrates. Le sort de la Chambre des représentants n’est pas encore connu.
La question très polarisante de l’avortement fait aussi l’objet de plusieurs référendums. Dans l’un des plus suivis, en Floride, une proposition visant à réinstaurer la possibilité de réaliser un avortement jusqu’à environ 24 semaines de grossesse, au lieu de six actuellement, n’a pas recueilli assez de voix pour l’emporter.