Israël en guerre - Jour 373

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Netanyahu rejette l’ingérence des pays étrangers quant à la refonte judiciaire

Le Premier ministre a déclaré à Fox News qu'il tentait de trouver un consensus, assurant que le vrai risque pour la démocratie israélienne était le refus de servir des réservistes

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu assistant à la réunion hebdomadaire du cabinet au Bureau du Premier ministre, à Jérusalem, le 30 juillet 2023. (Crédit : Abir Sultan/Pool Photo via AP)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu assistant à la réunion hebdomadaire du cabinet au Bureau du Premier ministre, à Jérusalem, le 30 juillet 2023. (Crédit : Abir Sultan/Pool Photo via AP)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a rejeté les critiques internationales selon lesquelles sa refonte judiciaire sapait les fondements de la démocratie, a déclaré qu’il ne se laisserait pas influencer par des pressions extérieures.

S’adressant dimanche à Mark Levin, de Fox News, Netanyahu a déclaré, manifestement à l’intention de l’administration Biden et d’autres, que les pays étrangers n’avaient pas à se mêler des questions internes à Israël.

Il a dit de ses 16 années de pouvoir : « Je n’ai jamais commenté les questions internes des autres démocraties », ajoutant : « Tout le monde a une opinion sur Israël, mais pas sur les émeutes en France ou les manifestations, les débats ici et là. »

Il a ajouté que les États-Unis avaient « un débat majeur entre la Cour suprême et l’exécutif en ce moment-même et je ne m’en mêle pas ».

L’administration Biden a exprimé à plusieurs reprises son opposition à la réforme, demandant au gouvernement de ne pas voter les lois avant d’être parvenu à un consensus.

Netanyahu a assuré qu’il ne se laisserait pas influencer par les pressions internationales.

« Nous prendrons nos propres décisions. Dans les démocraties, les États souverains, les démocraties souveraines, les élus du peuple prennent les décisions et c’est ainsi que cela se passera en Israël. »

En dépit des manifestations de masse répétées, de l’opposition véhémente de hauts responsables du monde de la justice, de la sécurité, de l’économie et des pouvoirs publics, des mises en garde des alliés, au premier rang desquels les États-Unis et des milliers de réservistes menaçant de ne plus répondre à l’appel, les députés ont adopté la semaine dernière, par 64 voix pour – celles de la coalition -, la loi privant le pouvoir judiciaire de la faculté d’invalider les décisions du pouvoir exécutif jugées « déraisonnables ». L’ensemble de l’opposition, forte de 56 membres, a boycotté le scrutin.

Netanyahu a déclaré à Fox News qu’il tentait de parvenir à un accord sur la réforme judiciaire, imputant à l’opposition la responsabilité de l’échec des pourparlers.

Il a ajouté que les trois mois de négociations avaient été infructueux parce que « l’opposition était l’otage d’une minorité extrémiste à la manoeuvre pour l’organisation des manifestations ».

« Je fais toujours le maximum pour obtenir un consensus parce qu’il est préférable pour la démocratie que ces changements judiciaires se fassent avec le plus large consensus possible », a-t-il ajouté.

L’opposition, de son côté, accuse Netanyahu.

Le chef de l’opposition Yair Lapid a exigé dimanche un gel de 18 mois des projets de loi de réforme judiciaire comme condition sine qua non d’une participation de son parti Yesh Atid aux négociations avec la coalition.

Le chef de l’opposition Yair Lapid prend la parole lors d’une manifestation contre la réforme judiciaire à Hod Hasharon, le 15 juillet 2023. (Autorisation)

A la tribune de la Knesset à la veille des congés d’été, Lapid a ajouté que le principe du gel devrait être inscrit dans la loi pour que son parti puisse lui faire confiance.

« Tant qu’il n’y a pas de gel législatif, il n’y a aucun sens à parler d’autres lois ou de consensus, car il est tout à fait clair que le gouvernement s’empressera à nouveau de voter ses textes dans la précipitation », a déclaré Lapid à la Knesset.

Yesh Atid et Kakhol lavan, l’autre grand parti d’opposition, se sont retirés des pourparlers en juin, au motif que la coalition avait agi de mauvaise foi sur une question connexe, à savoir ses manoeuvres pour ne pas nommer de personnel ni convoquer le comité chargé de la sélection des nouveaux juges, sans doute dans l’attente que la composition du panel soit modifiée dans un sens plus favorable à l’actuel gouvernement.

Dans son interview à Fox News, Netanyahu a redit que sa réforme aurait pour effet de renforcer la démocratie israélienne en rétablissant l’équilibre entre les pouvoirs, qualifiant la Cour suprême d’Israël de « tribunal judiciaire le plus activiste de toute la planète ».

Il a ajouté qu’aucun pays en dehors d’Israël n’avait de « critère raisonnable » et que le système judiciaire avait encore de nombreux moyens d’action pour garantir un équilibre efficace.

« Nos adversaires en parlent comme de la fin apocalyptique de la démocratie. Si c’est le cas, alors il n’y a aucune démocratie sur Terre. »

Il a par ailleurs répété que le véritable danger pour la démocratie israélienne venait de la menace de ne plus servir des réservistes.

Des personnes participant à une manifestation contre la réforme judiciaire prévue, à Tel Aviv, le 1er juillet 2023. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

« Le jour où le gouvernement élu d’Israël cédera aux menaces d’anciens généraux, ce sera effectivement la fin de la démocratie. Mais nous ne les laisserons pas faire », a-t-il déclaré.

Il a refusé de faire siens les propos du présentateur de Fox News selon lesquels ses opposants étaient coupables de « trahison ».

« Ce n’est pas de la trahison, mais c’est illégitime et faux. »

Ces derniers jours, Netanyahu a donné un grand nombre d’interviews à la presse étrangère alors qu’il boycotte les grands médias israéliens.

Il a expliqué à l’antenne de Fox News que la presse israélienne déformait le débat sur la refonte.

« La réalité n’a rien à voir avec ce que vous pouvez lire, ou entendre de la bouche des médias. Ils ont tort », a-t-il assuré.

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