Netanyahu réplique à « l’attaque insignifiante » de Yaalon
Dans une rare réaction par vidéo, le Premier ministre accuse l'ex-ministre de la Défense de tergiverser sur la gravité des menaces qui pèsent sur Israël
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a riposté jeudi à son ancien ministre de la Défense, Moshe Yaalon, dans une rare déclaration vidéo après que Yaalon l’ait accusé de semer la peur et d’ « aveugler » le pays avec des menaces existentielles imaginaires.
Prenant la parole à la Conférence de Herzliya plus tôt dans la journée, Yaalon avait également annoncé qu’il avait l’intention de briguer le poste de Premier ministre, moins d’un mois après avoir démissionné du gouvernement au milieu d’un bouleversement politique.
Dans une vidéo postée jeudi soir sur sa chaîne YouTube, Netanyahu s’en prend à Yaalon, l’accusant que ses critiques sonnaient creux et insinuant qu’elles étaient simplement une tentative de vengeance politique pour avoir été forcé d’abandonner le poste de ministre de la Défense le mois dernier avec l’entrée d’Yisrael Beytenu dans la coalition et la prise de contrôle du ministêre par Avigdor Liberman .
« La sécurité est une affaire sérieuse. On ne peut pas dire lors d’une conférence à Munich il y a quatre mois que l’Iran est une menace existentielle pour Israël et aujourd’hui à la Conférence de Herzliya dire que l’Iran ne constitue pas une menace existentielle pour Israël », a déclaré Netanyahu.
« On ne peut pas exprimer pleinement sa confiance dans le leadership dont on fait partie, puis dire le contraire lorsque vous êtes à l’extérieur. Par conséquent, aucune importance ne doit être accordée à de telles attaques politiques », a-t-il poursuivi.
« Un leadership véritable ne nie pas les menaces, il les voit clairement et se prépare à les affronter, ce qui est exactement ce que nous allons continuer à faire, avec sérieux, responsabilité, et un jugement clair pour le bien de la sécurité d’Israël », a conclu le Premier ministre.
Dans son discours, Yaalon avait accusé le gouvernement d’ « aveugler » le pays avec des menaces existentielles imaginaires.
Faisant de toute évidence référence à Netanyahu, mais sans le nommer, Yaalon a déclaré le leadership incitait des pans de la société israélienne les uns contre les autres, et colportait cyniquement le faux sentiment qu’Israël est « au bord d’une second Shoah ».
« J’ai intention de briguer le leadership aux prochaines élections», a déclaré Yaalon, attirant les applaudissements de l’auditoire.
Le Likud a publié un communiqué peu après que Yaalon ait prononcé son discours, n’allant pas jusqu’à le qualifier d’hypocrite pour minimiser la menace de l’Iran, contre laquelle il avait précédemment mis en garde.
« Il est amusant de voir à quelle vitesse Yaalon a retourné sa veste. Il y a quelques mois, il disait : « L’Iran est un souci existentiel pour Israël », lit on dans le communiqué du parti. « Aujourd’hui, à la Conférence de Herzliya, devenu un homme politique, il dit qu’il n’y a pas de préoccupations existentielles pour Israël. »
Dans une tournure dramatique des événements, Yaalon a été évincé le mois dernier du ministère de la défense, un poste qu’il occupait depuis 2013. Dans les semaines qui ont suivi, les commentateurs et analystes ont spéculé sur comment et avec qui Yaalon pourrait organiser son retour politique.